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Droits de douane: "Les produits européens et belges deviendront moins compétitifs", préviennent les organisations patronales

Les droits de douane américains affecteront différents types d'exportations belges, allant des produits chimiques aux machines, en passant par les voitures et les denrées alimentaires. ©BELGA

Les organisations patronales belges réagissent, ce jeudi, à l'annonce des nouveaux droits de douane américains. Toutes soulignent la nécessité, pour l'Europe, d'investir massivement dans l'innovation et la compétitivité.

Le monde se réveille groggy, au lendemain du "Liberation Day" promis par Donald Trump. Du côté des entreprises belges, notamment, l'heure est à l'analyse.

Pour Olivier Joris, directeur Europe et International du département d'études de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), la principale organisation patronale du pays, les droits de douane supplémentaires à l'importation imposés par les États-Unis pourraient être très dommageables pour notre pays.

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"Premièrement, il y a l'impact sur nos relations commerciales bilatérales avec les États-Unis. Les Américains sont notre quatrième partenaire commercial après l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. L'annonce d'un prélèvement supplémentaire de 20% est donc évidemment une très mauvaise nouvelle", explique l'expert de la FEB.

Il souligne également un effet indirect: "La Belgique exporte de nombreux composants semi-finis vers des pays comme la France, l'Allemagne ou les Pays-Bas, qui exportent ensuite des produits finis vers les États-Unis. Nous pourrions donc être doublement touchés."

"Nous avons besoin de nouveaux accords commerciaux, par exemple avec l'Inde et l'Australie. Les accords qui sont sur la table doivent être approuvés le plus rapidement possible."

Olivier Joris
Directeur Europe et International du département d'études de la FEB
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Renforcer les relations avec d'autres pays

Les droits de douane affecteront différents types d'exportations belges, allant des produits chimiques aux machines, en passant par les voitures et les denrées alimentaires. Pour la FEB, il est encore trop tôt pour chiffrer l'impact, mais l'effet néfaste "est inévitable", prévient-elle. "Nous pensons qu'il s'agit d'un scénario de perte pour tout le monde. Les produits européens et belges deviendront moins compétitifs, mais cela pourrait également entraîner une inflation aux États-Unis", analyse l'expert du service d'études.

12 milliards
d'euros
L'organisation patronale flamande Voka estime que les droits d'importation pourraient coûter à l'économie belge jusqu'à 12 milliards d'euros par an

La Fédération est d'avis que l'Europe doit réagir, mais de manière proportionnée. "Nous devons éviter d'impacter certains secteurs de manière exagérée. [...] Le dialogue est notre priorité. Nous espérons que l'escalade sera de courte durée et qu'un accord gagnant-gagnant pourra être trouvé."

Les droits de douane américains sont également un argument supplémentaire pour renforcer les relations avec d'autres pays, appuie Olivier Joris. "Nous avons besoin de nouveaux accords commerciaux, par exemple avec l'Inde et l'Australie. Les accords qui sont sur la table doivent être approuvés le plus rapidement possible."

"Ne pas déclencher une guerre commerciale mondiale"

Même son de cloche du côté de l'organisation patronale flamande Voka, qui qualifie les nouveaux tarifs douaniers de "coup de massue". "Les mesures nous toucheront de plein fouet", redoute l'organisation, qui estime que les droits d'importation pourraient coûter à l'économie belge jusqu'à 12 milliards d'euros par an.

Pour Hans Maertens, l'administrateur délégué du Voka, les nouvelles taxes à l'importation sont pires que ce que l'on craignait. "Nous demandons à nos gouvernements et à l'Union européenne de ne pas déclencher une guerre commerciale mondiale et de prendre des contre-mesures proportionnées et ciblées."

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