Publicité

Grève chez BNP Paribas Fortis: "Le personnel est fâché qu'on ne lui demande pas son avis"

Les syndicats de BNP Paribas Fortis avaient déjà manifesté une première fois à la mi-mars, lors de la présentation des résultats annuels de la banque à Flagey. ©BELGA

Les syndicats maintiennent la pression pour que BNP Paribas Fortis retire son projet de transfert de 580 employés chez Accenture, avec une grande grève sur plusieurs sites de la banque ce jeudi.

Les représentants du personnel de BNP Paribas Fortis ont commencé leur action de protestation tôt ce matin, se réunissant dès 6 heures pour marquer leur désaccord envers l'intention de la plus grande banque du pays de transférer, d'ici au 1ᵉʳ janvier 2026, 580 employés de son "Client Service Center" chez le géant Accenture.

Cette grève, la première d'une telle ampleur en plus de deux décennies, prend place au siège de la Montagne du Parc à Bruxelles, et dans cinq antennes régionales, à Anvers, Charleroi, Gand, Liège et Louvain.

Publicité

Ce jeudi, quelques membres du comité exécutif sont tout de même venus rencontrer les grévistes et ont reconnu que l'action était posée et ne bloquait pas le fonctionnement de la banque.

"La direction de la banque a menti"

Les grévistes bloquent l'accès aux bureaux (même si la banque avait invité son personnel à télétravailler), sauf pour certaines fonctions critiques. "Nous ne sommes pas irresponsables. C'est une action de visibilité et de sensibilisation", explique Marjorie Lion, déléguée pour le SETCa à Bruxelles chez BNP Paribas Fortis.

Publicité

Le message que les syndicats souhaitent faire passer est que le personnel ne veut pas du transfert, et que "la direction de la banque a menti" ces dernières années, en invitant les employés de département à se former afin de suivre les réorganisations, pour se voir finalement transférés dans une autre entreprise.

Publicité

Ce jeudi, quelques membres du comité exécutif sont tout de même venus rencontrer les grévistes, dont Lieve De Mol, responsable du "Client Service Center" (le service concerné par le transfert), Stephanie Grysolle, qui dirige les ressources humaines, et Khatleen Pauwels, Chief Compliance Officer. Celles-ci ont reconnu que l'action était posée et ne bloquait pas le fonctionnement de la banque.

"Il y avait une tradition de concertation sociale chez BNP Paribas Fortis, qui est en train de se perdre."

Majorie Lion
Délégué syndicale SETCa pour Bruxelles chez BNP Paribas Fortis

Qui sera le prochain?

Majorie Lion, du SETCa, tient à rappeler que la crainte ne concerne pas seulement les 580 employés transférés, mais aussi les postes qui pourraient être externalisés à l'avenir. "Il y a une rupture de confiance entre personnel et direction. Il y avait une tradition de concertation sociale chez BNP Paribas Fortis, qui est en train de se perdre."

En effet, jusqu'ici, la direction a estimé ne rien devoir concéder sur le projet Accenture, ce qu'a expliqué Michael Anseeuw dans une interview à L'Echo en marge de la présentation des résultats annuels. Avec la CCT n°32 bis, le personnel peut être transféré (avec maintien des conditions de travail), qu'il marque son accord ou pas.

"Mais si l'on ne sait plus se parler, comment pourra-t-on encore négocier des choses à l'avenir? Il y a 10.000 employés dans cette banque", souligne de son côté la représentante syndicale, qui estime que certains éléments pourraient au moins être discutés. "Le personnel est fâché qu'on ne lui demande pas son avis."

Publicité
Donald Trump présente sa stratégie commerciale, épinglant la Belgique pour ses pratiques jugées défavorables aux entreprises américaines.
Donald Trump
plan large
L’Echo a épluché les "barrières au commerce extérieur 2025", document brandi par Donald Trump pour justifier ses droits de douane. On y découvre les sept "péchés capitaux" de la Belgique, selon l’administration américaine.
Avec ses sept magasins (trois dans le Hainaut, deux à Bruxelles, un à Liège et un au Luxembourg), Cora est la dernière enseigne de distribution active au sein du groupe Louis Delhaize.
Un conseil d'entreprise extraordinaire convoqué chez Cora: l'avenir de l'enseigne se jouera-t-il ce mardi?
Alors que les salariés de Cora vivent dans l'incertitude depuis des mois, se heurtant au silence de la direction, un conseil d'entreprise extraordinaire a été convoqué pour ce mardi matin.
Messages sponsorisés