Grève chez BNP Paribas Fortis: "Le personnel est fâché qu'on ne lui demande pas son avis"
Les syndicats maintiennent la pression pour que BNP Paribas Fortis retire son projet de transfert de 580 employés chez Accenture, avec une grande grève sur plusieurs sites de la banque ce jeudi.
Les représentants du personnel de BNP Paribas Fortis ont commencé leur action de protestation tôt ce matin, se réunissant dès 6 heures pour marquer leur désaccord envers l'intention de la plus grande banque du pays de transférer, d'ici au 1ᵉʳ janvier 2026, 580 employés de son "Client Service Center" chez le géant Accenture.
Cette grève, la première d'une telle ampleur en plus de deux décennies, prend place au siège de la Montagne du Parc à Bruxelles, et dans cinq antennes régionales, à Anvers, Charleroi, Gand, Liège et Louvain.
Ce jeudi, quelques membres du comité exécutif sont tout de même venus rencontrer les grévistes et ont reconnu que l'action était posée et ne bloquait pas le fonctionnement de la banque.
"La direction de la banque a menti"
Les grévistes bloquent l'accès aux bureaux (même si la banque avait invité son personnel à télétravailler), sauf pour certaines fonctions critiques. "Nous ne sommes pas irresponsables. C'est une action de visibilité et de sensibilisation", explique Marjorie Lion, déléguée pour le SETCa à Bruxelles chez BNP Paribas Fortis.
Le message que les syndicats souhaitent faire passer est que le personnel ne veut pas du transfert, et que "la direction de la banque a menti" ces dernières années, en invitant les employés de département à se former afin de suivre les réorganisations, pour se voir finalement transférés dans une autre entreprise.
Ce jeudi, quelques membres du comité exécutif sont tout de même venus rencontrer les grévistes, dont Lieve De Mol, responsable du "Client Service Center" (le service concerné par le transfert), Stephanie Grysolle, qui dirige les ressources humaines, et Khatleen Pauwels, Chief Compliance Officer. Celles-ci ont reconnu que l'action était posée et ne bloquait pas le fonctionnement de la banque.
"Il y avait une tradition de concertation sociale chez BNP Paribas Fortis, qui est en train de se perdre."
Qui sera le prochain?
Majorie Lion, du SETCa, tient à rappeler que la crainte ne concerne pas seulement les 580 employés transférés, mais aussi les postes qui pourraient être externalisés à l'avenir. "Il y a une rupture de confiance entre personnel et direction. Il y avait une tradition de concertation sociale chez BNP Paribas Fortis, qui est en train de se perdre."
En effet, jusqu'ici, la direction a estimé ne rien devoir concéder sur le projet Accenture, ce qu'a expliqué Michael Anseeuw dans une interview à L'Echo en marge de la présentation des résultats annuels. Avec la CCT n°32 bis, le personnel peut être transféré (avec maintien des conditions de travail), qu'il marque son accord ou pas.
"Mais si l'on ne sait plus se parler, comment pourra-t-on encore négocier des choses à l'avenir? Il y a 10.000 employés dans cette banque", souligne de son côté la représentante syndicale, qui estime que certains éléments pourraient au moins être discutés. "Le personnel est fâché qu'on ne lui demande pas son avis."
Les plus lus
- 1 Les sept reproches de Donald Trump à la Belgique pour justifier ses droits de douane
- 2 La chute du pétrole plombe l'effort de guerre de la Russie
- 3 Quels risques prenez-vous en vous abonnant à l'IPTV?
- 4 Les marchés mondiaux secoués à l'issue d'une séance ultra-volatile
- 5 Chasse à l'IPTV et aux streamings illégaux: "la première d'une longue série" selon DAZN