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Google veut chambouler le monde du jeu vidéo

©Stadia

Google vient de présenter Stadia, une plateforme de jeu vidéo en streaming. L’innovation pourrait bien bousculer le marché. Quelques interrogations subsistent encore, notamment sur le business model.

Google s’est officiellement lancé cette semaine sur le marché toujours plus attirant du jeu vidéo. Une arrivée dans le secteur qui s’est faite par la grande porte. À l’occasion de la Game developers conference de San Francisco, un prestigieux salon destiné aux professionnels du secteur, Phil Harrison, le nouveau patron jeu vidéo de l’entreprise est venu présenter Stadia, une innovation qui pourrait bien chambouler le monde du gaming.

Avec cette nouvelle plateforme qui devra arriver dans le courant de l’année 2019, la traditionnelle et indispensable console est remplacée par le très à la mode streaming. L’innovation ressemble d’ailleurs, sur le principe, comme deux gouttes d’eau à ce que fait Spotify dans la musique ou Netflix dans le cinéma. Pour illustrer le tout, un membre de l’équipe de Stadia a successivement joué lors de la présentation au célèbre jeu d’aventure Assassin’s Creed. Il a ainsi pu continuer une même partie sur une tablette, un smartphone, un ordinateur portable et finalement une télévision sans jamais perdre son avancée dans l’aventure et en passant d’un support à l’autre en seulement quelques secondes de chargement.

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"Stadia sera le moteur qui va redessiner les jeux et l’avenir."

Jade Raymond
Patron du studio de création de jeux vidéo de Google

Cette nouvelle façon de penser le jeu, sans la moindre console, est rendue possible grâce au cloud et une bonne connexion internet. La technologie permettant de faire tourner le jeu est stockée dans les serveurs de Google et retransmise au support utilisé par le joueur via la connexion internet.

Afin de conserver le confort du jeu, Google a, en parallèle, développé une manette de jeu innovante, pouvant être connectée aux différents écrans via une connexion wifi.

Soutien d’Ubisoft

Avec sa plateforme, Google a de sérieuses ambitions. "Stadia sera le moteur qui va redessiner les jeux et l’avenir", affirmait mardi Jade Raymond, le responsable du nouveau studio de création de jeux vidéo de Google. Pour le développement de la plateforme, l’entreprise a pu compter sur le soutien du géant Ubisoft qui, lui aussi, est visiblement persuadé de l’impact qu’aura la nouveauté sur le marché. "Le pouvoir et l’accessibilité du streaming va offrir à des milliards de gens des possibilités inédites pour jouer à des jeux vidéo", expliquait à l’AFP Yves Guillemot, le patron du géant français du secteur.

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YouTube mis à contribution

Afin de rendre la plateforme la plus attractive possible, Google ne s’est pas fait prier pour faire appel à ses autres compétences. Notamment sa célèbre plateforme de vidéos YouTube. Il y sera par exemple possible d’y rejoindre via un lien une partie déjà entamée. Jusqu’à 1.000 joueurs pourraient participer à une même partie.

Malgré l’enthousiasme, quelques interrogations importantes subsistent. À commencer par le prix du service. Le point n’a pas encore été évoqué par Google, qui préfère attendre encore quelques mois avant de dévoiler le modèle de revenus qu’il a prévu pour Stadia. Une formule gratuite, se finançant via la publicité comme la plateforme YouTube, pourrait même être envisagée.

Le succès de la plateforme dépendra aussi du nombre de jeux vidéo que Google parviendra à intégrer. S’il pourra compter sur le soutien d’Ubisoft, il faudra toutefois convaincre d’autres producteurs de jeux d’embarquer dans l’aventure.

Enfin, la technologie sera également la grande interrogation. Google peut évidemment compter sur sa très large expertise dans le cloud. Mais la connexion devra toutefois être parfaitement au point. Une connexion trop faible pour jouer dans les régions reculées ou en mouvement pourrait faire perdre une bonne partie de l’intérêt de l’innovation. L’arrivée de la 5G risque bien d’être très attendue par les gamers.

marché

Les concurrents chutent en Bourse

L’annonce du géant n’a pas manqué de susciter l’intérêt du public et de la concurrence. Mercredi, au lendemain de l’annonce, Sony et Nintendo perdaient dès l’ouverture plus de 4% à la Bourse. Phill Spencer, le directeur jeu vidéo de Microsoft a, lui, réagi dans un mail relayé par le site américain Thurrott "Google a mis le paquet aujourd’hui", a-t-il expliqué. "Il n’y a eu aucune grosse surprise dans cette annonce, bien que j’aie été impressionné par leur exploitation de YouTube, l’utilisation de Google Assistant et la nouvelle manette en WiFi", a-t-il encore précisé.

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