Google bouleverse l’écosystème du web, mais aussi les éditeurs européens
Les éditeurs européens redoutent le lancement du nouveau dispositif publicitaire annoncé par Google, qui vise à supprimer les cookies tiers.
Ce vendredi, les éditeurs européens se sont dits "sérieusement préoccupés" par le nouveau système de ciblage publicitaire de Google. La filiale d’Alphabet prévoit de mettre ce projet en œuvre une fois qu'elle aura abandonné les cookies tiers, ces traceurs lui permettant de vendre des espaces publicitaires ultras personnalisés.
Le 3 mars dernier, le géant américain a assuré pouvoir cesser l’utilisation de ses technologies de ciblage sur base des cookies, tout en assurant de la performance aux annonceurs. Comment? En déployant un dispositif alternatif par le biais de tests publics, plus "respectueux de la vie privée", dépourvu de cookies tiers. Le modèle prévoit aussi des contrôles plus stricts sur la façon dont les données personnelles sont collectées et traitées.
Le problème, c’est que les annonceurs viseront désormais des segments d'audience qui représentent des centaines, voire des milliers de personnes. Ces segments seront définis par le groupe californien, en fonction de la navigation des utilisateurs.
"Un tel changement affectera le marché de la publicité et perturbera le modèle commercial de la presse numérique."
Les législateurs européens appelés à la rescousse
Pour l'Association européenne des médias magazines (EMMA) et l’Association européenne des éditeurs de journaux (ENPA), "un tel changement affectera de manière disproportionnée les petits acteurs", qui ne pourront pas "adapter leur modèle commercial".
Pire encore, selon eux, ce dispositif permettrait à Google de préserver, voire de renforcer "son monopole sur les données". L’EMMA et l’ENPA estiment qu’il ne sera "plus possible pour des tiers de comprendre et de traiter les enregistrements de données de manière significative".
De leur côté, les éditeurs attendent que les législateurs européens prennent action. Ils estiment qu'"un changement aussi important dans le fonctionnement de l'économie numérique ne doit pas être décidé par un géant technologique privé". Ils demandent aux législateurs européens d'utiliser ses nouveaux projets de régulation du numérique pour "limiter le pouvoir discrétionnaire des plateformes, sauvegarder la concurrence loyale et la durabilité de la presse en Europe".
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