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L'étonnant coup de pouce de Facebook à la presse régionale

©AFP

Facebook va aider dix médias régionaux français et Sudpresse à améliorer leur développement numérique. L’initiative a de quoi surprendre, la relation entre le géant et la presse n’étant pas toujours très chaleureuse.

Sudpresse profitera des connaissances de Facebook. Le groupe de presse local débute cette semaine une formation à Paris, organisée par le réseau social. Celle-ci doit permettre au groupe d’améliorer les taux de conversion de ses visiteurs, de la partie gratuite du site vers la version payante. Concrètement, le groupe belge et dix autres médias régionaux français dont Ouest France et la Voix du Nord, profiteront d’une formation de trois fois deux jours sur la question, aux frais de monsieur Zuckerberg. "La formation est dispensée par un spécialiste de la question qui a travaillé au New York Times", explique Pierre Leerschool, le directeur général de Sudpresse.

"Je ne sais pas s’il y a une volonté derrière mais forcément, nous nous sommes posé la question avant de nous inscrire."

Pierre Leerschool
directeur général de Sudpresse

À première vue, l’implication du groupe se limite donc à l’organisation du séminaire, qu’il prend entièrement à sa charge. L’initiative interroge toutefois sur la volonté exacte du réseau social derrière cette démarche. "Aucun contrat n’a été signé avec Facebook et aucune collaboration n’est prévue. Nous allons juste assister à leur séminaire", précise d’emblée le directeur qui n’est d’ailleurs pas spécialement le plus grand fan du réseau social. "Notre volonté est plutôt de nous détacher un peu plus du réseau social. Aujourd’hui, environ 25% du trafic sur notre site vient de Facebook. Nous avons donc effectivement besoin de ce relais pour être visibles mais la plateforme reste un concurrent. J’aimerais progressivement voir baisser de 10% le trafic issu de Facebook", lance encore le directeur.

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Objectif caché?

Une formation et rien de plus donc? "Je ne sais pas s’il y a une volonté derrière mais forcément, nous nous sommes posé la question avant de nous inscrire. Je vois aussi ce qui se passe sur le marché. Avec le développement de Facebook, des annonceurs ont quitté la presse pour se tourner vers les réseaux sociaux. Aujourd’hui, on constate que certains font la démarche inverse pour revenir vers la presse qui a plus de légitimité à leurs yeux. Facebook a dû aussi le constater et adapte peut-être sa relation avec les médias, en fonction de l’évolution du marché", explique Pierre Leerschool.

L’initiative n’est d’ailleurs pas une première. Depuis quelques mois, le groupe multiplie les initiatives avec le secteur. Un projet comparable a récemment été mis en place en Allemagne. Au Royaume-Uni, le groupe a même été jusqu’à investir six millions d’euros sur deux ans pour engager quelque 80 journalistes. Ces derniers ont pour mission le suivi de régions spécifiques ne disposant actuellement pas d’une couverture médiatique spécifique. "En tant que directeur, je suis invité à la dernière séance de formation. Je compte bien m’y rendre et je serai très attentif au contenu du programme", assure le directeur de Sudpresse.

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