Twitter licencie la moitié de ses employés dans le monde, des travailleurs vont en justice
Alors que le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, annonce un grand plan de licenciement, des travailleurs estiment que celui-ci viole des lois fédérales et californiennes.
Un petit mail, et puis s'en va. Ce vendredi, à 9h tapantes, heure californienne, un message est arrivé dans la boite électronique de chacun des employés de Twitter pour l'informer s'il peut revenir travailler lundi ou non. "Aujourd'hui est votre dernier jour de travail dans l'entreprise", leur a-t-on dit. Le nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, a ainsi prévu de réduire de moitié le personnel du réseau social dans le monde entier, dans le but de réduire les coûts de la plateforme. Environ 3.700 emplois sont concernés.
"Nous reconnaissons que cela aura un impact sur un certain nombre de personnes qui ont apporté de précieuses contributions à Twitter, mais cette action est malheureusement nécessaire pour assurer le succès de l'entreprise à l'avenir."
La veille déjà, un mail global avait été envoyé à l'ensemble du personnel pour expliquer ce "difficile processus de réduction de l'effectif mondial", réalisé ce vendredi "dans un effort pour placer Twitter sur une voie saine".
"Nous reconnaissons que cela aura un impact sur un certain nombre de personnes qui ont apporté de précieuses contributions à Twitter, mais cette action est malheureusement nécessaire pour assurer le succès de l'entreprise à l'avenir", disait ce premier mail envoyé jeudi.
La lettre circulait vendredi sur les réseaux sociaux, diffusée notamment par des journalistes.
Dans le cadre de ces licenciements, Twitter prévoit de fermer temporairement les bureaux et de suspendre l'accès aux badges "afin d'assurer la sécurité de chaque employé ainsi que des systèmes Twitter et des données des clients", dixit le mail.
Action collective en justice
Face à cette décision brutale, une action collective a été intentée par les travailleurs devant le tribunal fédéral de San Francisco.
Les travailleurs affirment que la société procède à ces licenciements sans préavis suffisant, en violation des lois fédérales et californiennes, où se trouve le siège. Selon des sources internes, l'entreprise a commencé à couper l'accès de ses employés au courrier électronique et à Slack dans la nuit de jeudi à vendredi. Certains employés qui n'ont plus accès à leurs outils de travail soupçonnaient déjà que leur emploi avait été supprimé, avant même de recevoir la confirmation officielle.
"Le processus de licenciement en cours est une farce et une honte. Des sbires de Tesla prennent des décisions sur des gens dont ils ne savent rien."
Elon Musk, qui s'est d'abord rebaptisé "Chief Twit" ("twit" voulant dire "crétin" en anglais), puis "standardiste de la hotline de Twitter", a fait venir des développeurs de Tesla pour passer en revue le travail d'employés de Twitter.
"Le processus de licenciement en cours est une farce et une honte. Des sbires de Tesla prennent des décisions sur des gens dont ils ne savent rien, à part le nombre de lignes de codes produites. C'est complètement absurde", a tweeté dimanche Taylor Leese, le directeur d'une équipe d'ingénieurs qui dit avoir été mis à la porte.
Une saga qui dure
Depuis le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, Elon Musk cherche désespérément des moyens de réduire les coûts de l'entreprise pour laquelle il affirme avoir "trop payé". Le milliardaire a déclaré vendredi que le réseau social avait subi une chute "massive" de son chiffre d'affaires en raison des pressions exercées par des "activistes" sur les annonceurs publicitaires.
Le milliardaire a accepté de dépenser 54,20 dollars par action en avril, au moment où les marchés chutaient. Il a ensuite essayé, pendant des mois, de se dégager de la transaction, affirmant que la société avait menti sur le nombre de faux comptes. Twitter a intenté une action en justice pour obliger Elon Musk à respecter son accord. Il a finalement cédé début octobre, se résignant à conclure l'opération aux conditions convenues.
Les employés de Twitter se préparent à des licenciements depuis qu'Elon Musk a pris le contrôle de l'entreprise et a immédiatement évincé une grande partie des dirigeants, notamment le directeur général Parag Agrawal, le directeur financier Ned Segal et les juristes Vijaya Gadde et Sean Edgett.
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