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La molécule qui empêche un cancer de se généraliser découverte à l'UCL

©France Dubois

Une molécule isolée dans une liane indonésienne permet d’enrayer la dissémination des métastases. Avec cette découverte, le Pr Sonveaux (UCL) double son "arsenal" anti-cancer.

Deux chiffres, pour prendre la mesure du problème. Près de 27.500 personnes ont perdu la vie des suites d’un cancer en Belgique, selon les données d’Eurostat portant sur l’année 2013. "Et dans 90% des cas, ces décès sont dus aux métastases", indique le Pr Pierre Sonveaux, maître de recherche FNRS à l’Institut de recherche expérimentale de clinique (Irec) de l’UCL, l’Université Catholique de Louvain.

En 2013, le scientifique et son équipe avaient découvert qu’une molécule, appelée mitoQ, pouvait empêcher la dissémination de ces métastases. Une révolution ! Mais une révolution prudente… Les tests affichaient des résultats très encourageants. Ils ne concernaient cependant qu’une seule molécule et uniquement des cancers induits chez des rongeurs.

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Chances doublées

Cette semaine, le Pr Sonveaux vient d’annoncer dans la revue scientifique Frontiers in Pharmacology avoir identifié des propriétés anti-métastases identiques dans une seconde molécule, la catéchine: lysine 1: 2. De quoi doubler ses chances d’arriver peut-être un jour à un médicament humain.

"Il s’agit d’une molécule provenant d’une liane poussant en Indonésie, l’Uncaria gambir", précise le chercheur. "Elle a été isolée par le chercheur Paul Niebes et est propriété de la PME wallonne Valore, qui l’a mise à notre disposition."

La catéchine: lysine 1: 2 et mitoQ sont en réalité deux antioxydants qui ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses.

Chasse aux "superoxydes"

Les recherches fondamentales menées par le Pr Sonveaux et son équipe ont permis de découvrir l’un des mécanismes qui déclenchent la dissémination de cellules métastatiques. "Cela se passe dans les mitochondries, les centrales énergétiques de nos cellules", précise le scientifique. "Dans les cellules cancéreuses, les mitochondries sont surdéveloppées et produisent un signal qui expédie certaines cellules cancéreuses dans le sang ou dans le système lymphatique. Ces cellules vont alors se fixer et générer des cancers secondaires dans d’autres organes."

Ces signaux migratoires lancés par les mitochondries proviennent de radicaux libres appelés "superoxydes". Ce sont ces superoxydes que les molécules mitoQ et catéchine: lysine 1: 2 ciblent spécifiquement.

Le nouveau composé étudié par l’équipe de l’UCL est d’ores et déjà produit en quantité par une autre société belge: BePharBel. De quoi permettre des études complémentaires. Parce que bien entendu, ces deux nouveaux composés n’ont, jusqu’à présent, montré leur efficacité que sur les métastases de deux types de cancers: le mélanome et le cancer du sein humain injecté chez la souris.

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"Notre ambition est désormais de continuer nos tests avec cette deuxième molécule sur la souris, pour voir si elle est efficace sur tous les types de cancers. Il s’agira ensuite de combiner l’action de la molécule avec d’autres traitements anticancéreux, histoire de s’assurer qu’ils sont bien compatibles et ne génèrent pas d’interférences ni de toxicité avec d’autres médicaments."

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