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La Belgique joue dans la cour des grands en matière d’innovation, mais elle doit relever d’importants défis

Caroline Ven, CEO de pharma.be ©Marco Mertens

La Belgique n’est pas seulement une économie de la connaissance: elle s’est transformée ces dernières années en un véritable innovation leader. Le troisième Report to Society que publie aujourd’hui pharma.be, l’association qui regroupe les sociétés biopharmaceutiques belges, met en évidence le rôle essentiel joué ici par le secteur biopharmaceutique.

La dernière édition du European Innovation Scoreboard de la Commission européenne ne laisse planer aucun doute: la Belgique fait désormais partie d’un petit groupe de cinq pays qui dépassent la moyenne européenne en matière d’innovation. Autrement dit, nous pouvons être fiers de figurer parmi l’avant-garde européenne de l’innovation. Et dans ce cadre, la part du secteur biopharmaceutique ne saurait être sous-estimée. Ce n’est pas une coïncidence si la recherche et développement (R&D) est inscrite depuis des décennies dans l’ADN de l’industrie biopharmaceutique.

Quelques chiffres: le montant total des investissements du secteur biopharmaceutique belge en R&D est aujourd’hui parfaitement comparable à celui de nombreux grands pays européens. En 2021, la dernière année pour laquelle des données européennes sont disponibles, seule l’Allemagne a fait mieux que nous en la matière. Alors que nous n’occupons que la 8e place dans l’UE en termes de population, le secteur biopharmaceutique belge a davantage investi que ses confrères italiens, danois, espagnols et suédois réunis. L’an dernier, les investissements en R&D dans notre pays se montaient en effet à 5,7 milliards d’euros, soit une hausse de pas moins de 62% en cinq ans.

Et les chiffres montrent que ces investissements portent leurs fruits. En 2022, notre pays a introduit en moyenne une demande de brevet par jour dans le domaine de la pharmacie et des biotechnologies. Chaque année, le secteur signe de nombreuses innovations, dont la valeur ajoutée est généralement très visible: elles nous permettent de vivre mieux et plus longtemps.

La Belgique joue dans la cour des grands en matière d’innovation, mais elle doit relever d’importants défis

Écosystème impressionnant

Les chiffres sont certes éloquents, mais nous n’insisterons jamais assez sur le fait que les médicaments innovants sont le fruit d’une collaboration. Ces dernières décennies, notre pays a bâti un impressionnant écosystème, comptant de nombreux acteurs qui ont apporté leur pierre à l’édifice. Il s’agit d’entreprises, d’universités et d’instituts de recherche, mais aussi d’hôpitaux universitaires, d’acteurs de la logistique et d’organisations de patients.

L’importance des avantages de cette approche intégrée a encore été démontrée au cours de la pandémie de Covid-19. Le secteur biopharmaceutique belge a relevé le défi avec brio, de la recherche à la production en passant par l’introduction de solutions innovantes pour les patients.

Hélas, au même moment, nous constatons que l’accès à bon nombre de ces nouveaux traitements est à la traîne en Belgique par rapport à nos voisins. Trop de patients belges ne bénéficient pas du remboursement d’un nouveau médicament, alors que c’est le cas dans des pays européens comparables au nôtre.

À nos yeux, permettre aux patients belges de bénéficier plus rapidement des fruits de nos efforts en R&D représente l’un de nos principaux défis pour l’avenir proche.

Trop de patients belges ne bénéficient pas du remboursement d’un nouveau médicament, alors que c’est le cas dans des pays européens comparables au nôtre.

Caroline Ven
CEO de pharma.be
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Évolution spectaculaire

Plus vite les nœuds sont tranchés en matière de prix et de remboursement éventuel de nouveaux traitements, plus vite ces traitements sont disponibles pour les patients. En tant que fédération sectorielle, nous souhaitons dissiper un malentendu persistant: les médicaments innovants ne sont pas la raison d’une explosion du budget des soins de santé. Au contraire. La hausse des dépenses en nouveaux médicaments dans le budget fédéral est nettement inférieure à celle des autres traitements et médicaments remboursés. Leur part dans le budget total de l’INAMI n’a donc pas augmenté.

Pourtant, les innovations qu’ils ajoutent à l’arsenal thérapeutique au bénéfice des patients ne sont pas des moindres. Par exemple, la médecine de précision est devenue un véritable pilier de nos soins de santé. Elle génère des résultats particulièrement prometteurs dans le traitement de nombreuses maladies oncologiques et génétiques, mais aussi d’infections, de pathologies cardiovasculaires et du diabète.

En outre, les thérapies combinées sont montées en puissance ces dernières années. La combinaison de traitements – provenant souvent de plusieurs entreprises – peut être la source d’avantages cliniques majeurs pour les patients.

Les médicaments innovants ne sont pas la raison d’une explosion du budget des soins de santé.

Caroline Ven
CEO de pharma.be

Baisse des coûts d’hospitalisation

À la demande de pharma.be, le professeur Frank R. Lichtenberg a étudié l’impact de l’accroissement du nombre de médicaments durant la période 1998-2018 sur la mortalité et le taux d’occupation des hôpitaux dans notre pays. Le nombre de décès a baissé de 31% au cours de cette période, et le nombre de journées d’hospitalisation a reculé de 26%. Soyons clairs: la disponibilité de nouveaux médicaments est une bonne nouvelle pour les patients, tant sur le plan de l’espérance de vie que du nombre et de la durée des hospitalisations.

Parallèlement, nous en récoltons aussi les fruits sur le plan sociétal. Le Pr Lichtenberg est parvenu à la conclusion qu’en 2019, la baisse des coûts d’hospitalisation – y compris dans ses calculs les plus conservateurs – était plus importante que le total des dépenses en médicaments prescrits par les médecins. Dans le contexte aussi bien des défis budgétaires auxquels la Belgique est confrontée que du vieillissement de la population, c’est clairement un constat encourageant.

D’une part, nous sommes convaincus que l’industrie biopharmaceutique peut apporter une contribution décisive sur le plan économique. En tant que secteur innovant et tourné vers l’avenir, nous soutenons la poursuite de la croissance et la création d’emplois. D’autre part, nous pouvons participer à ce que notre population vive plus longtemps et en bonne santé, et à garder ainsi le budget des soins de santé sous contrôle.

Quelques chiffres importants
  • Près de 44.000 personnes travaillent dans notre secteur
  • Chaque année environ 1.500 emplois sont créés
  • 137.000 emplois indirects
  • En 2022 les exportations nettes ont augmenté de 18%
  • Nous avons dépassé les 100 milliards d’euros d’exportations de médicaments et de vaccins

Hub de médicaments

Il existe d’autres raisons encore de ne pas nous reposer sur nos lauriers. Nous constatons que beaucoup d’autres pays européens – en particulier après la pandémie de Covid-19 – se focalisent de plus en plus sur le secteur biopharmaceutique. Au même moment, l’Europe perd du terrain par rapport aux États-Unis et à la Chine. Si nous voulons préserver notre leadership actuel, le monde politique doit lui aussi se retrousser les manches. Notre capacité d’innovation améliore notre qualité de vie, mais elle profite également à notre croissance économique. Près de 44.000 personnes travaillent dans notre secteur, qui crée chaque année environ 1.500 emplois. Et il ne s’agit pas uniquement d’emplois hautement qualifiés: nous avons besoin de nombreux profils techniques dans les processus de production et de recherche.

Par ailleurs, le secteur et les investissements particulièrement lourds en R&D créent 137.000 emplois indirects et apportent une solide contribution à notre économie de la connaissance. Quant aux exportations de médicaments, elles jouent un rôle déterminant dans la balance commerciale belge. En 2022, ces exportations nettes ont augmenté de 18%, et nous avons pour la première fois dépassé les 100 milliards d’euros d’exportations de médicaments et de vaccins.

Notre pays confirme ainsi sa position unique de hub international du médicament. Dans les années à venir, seule une collaboration encore plus étroite entre tous les acteurs de cet écosystème pourra renforcer notre place de leader.

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