"Rivals": la série britannique qui décoiffe

La star de "Rivals"? Une télé locale. Mais pas n'importe quelle télé locale: une franchise de la prestigieuse ITV, la télévision privée anglaise, lancée dès les années 50 comme officielle rivale de la très nationale BBC... Et pas localisée n'importe où, cette télé locale: dans les Cotswolds, soit la campagne la plus chic du pays. À sa tête: l'ambitieux Lord Baddingham. L'homme règne sur tout un petit monde, et une kyrielle de shows: jardinage, politique locale, lifestyle et même... débats de société. Car Baddingham vient de s'offrir Declan O'Hara, un interviewer vedette, récemment licencié pour avoir eu la langue trop bien pendue… Mais les deux hommes vont-ils s'entendre?

Un troisième larron risque de venir faire tout capoter: la star locale, Rupert Campbell-Black, ancien champion olympique d'équitation, entretemps devenu ministre des Sports dans le gouvernement de Margaret Thatcher. Entre coups bas, intrigues de palais (ou plutôt de village), coucheries, et gros sous, les trois protagonistes naviguent à vue, et vont tenter de tirer la couverture à eux.

Les femmes aux commandes

On les regardera avec grand plaisir se débattre (les dialogues fusent et les situations absurdes s'enchaînent), tout en sachant que ce sont bien sûr les femmes qui dirigent tout l'édifice: l'épouse délaissée de Baddingham (mais qui détient les cordons de la bourse), la fille de 20 ans de Declan O'Hara (qui débute comme traiteur à domicile et a ses entrées partout), la productrice américaine expatriée (et qui connaît les goûts du téléspectateur mieux que personne)…

Derrière toute cette joyeuse et intelligente pagaille campée dans les années 80, on retrouve beaucoup de thèmes éternels: difficulté d'être un artiste (ou un journaliste indépendant) dans ce monde de brutes et de faux semblants, besoin universel d'amour et de reconnaissance, droit à la différence, etc.

Inspirée du roman culte signé Jilly Cooper, "Rivals" comprend au casting l'ancien Dr Who David Tennant, et l'ancien Poldark Aidan Turner, sans oublier Katherine Parkinson ("The IT Crowd"), et vient de se voir confirmée pour une seconde saison. Of course!