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Genfit, la biotech qui affole les analystes

Tous les analystes financiers qui suivent cette biotech française recommandent un achat. Un broker vise même un objectif de cours quatre fois supérieur au prix actuel en Bourse. Genfit travaille sur un traitement de la maladie du soda qui pourrait devenir un "blockbuster".

Quand on regarde la page Bloomberg qui rassemble les avis des analystes financiers sur la biotech française Genfit , il y a de quoi écarquiller les yeux. Non seulement les huit analystes qui suivent la valeur sont tous à l’achat mais l’objectif de cours moyen de 70,62 euros est supérieur de plus de 90% au cours de Bourse actuel!

Un nouveau broker s’est joint au club des aficionados de Genfit. H.C. Wainwright recommande aussi un achat et vise tout bonnement un objectif de cours de 105 euros soit un potentiel de hausse de plus de 300% ce qui a dopé le cours depuis deux jours à la Bourse de Paris. Et il n’est pas le plus enthousiaste. Roth Capital Partners vise, lui, les 116 euros tandis que le plus prudent d’entre eux limite sa cible à 44,62 euros.

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©Bloomberg

La maladie du soda

Ce qui fait tourner la tête de ces analystes, porte un nom: l’elafibranor. C’est le composé le plus avancé du pipeline de la biotech qui a déjà franchi, avec succès, un essai clinique de phase IIb. Cette molécule vise le traitement de la stéatohépatite non alcoolique appelée NASH dans le jargon. Il s’agit d’un maladie du foie qui est associée à des affections métaboliques, et qui évolue fréquemment vers la cirrhose voire le cancer du foie. Cette affection qui est également appelée "maladie du soda" touche 5% des Américains et son traitement se profile donc comme un "blockbuster" c’est-à-dire un médicament qui génère au moins un milliard de dollars de chiffre d’affaires.

Phase III intermédiaire

La probabilité d’être acquis par un grand groupe pharmaceutique reste très élevé. Mais on ne reste pas plantés sur notre chaise à attendre que le client frappe à la porte, on avance. (Juin 2017).

Jean-François Mouney
Pdg de Genfit

Pour l’heure, Genfit prépare l’essai clinique de phase III pour l’elafibranor qui doit impliquer 2.000 patients dans 250 centres répartis dans le monde entier. Mais une analyse intermédiaire, pour une mise sur le marché anticipée, sera réalisée dès 72 semaines afin d’évaluer le bénéfice du traitement sur l’histologie du foie des 1 000 premiers patients, explique la biotech sur son site. Le recrutement des 1.000 premiers patients devrait être bouclé au premier trimestre 2018. On en saura sans doute davantage sur ce sujet lors de la publication des résultats annuels prévus ce mardi.

Caisses bien remplies

Ce genre d’essais cliniques à grande échelle coûtent très chers. Pour renforcer sa trésorerie qui s’élevait à 113,8 millions d’euros fin septembre 2017, la biotech basée à Lille a levé 180 millions d’euros en octobre via l’émission d’obligations convertibles ce qui lui faisait presque 300 millions d'euros de liquidités disponibles fin 2017.

Bien sûr Genfit n’est pas la seule sur le coup. Elle doit composer avec la concurrence notamment des Américains Intercept et Allergan qui s’activent également pour mettre au point un traitement de la NASH. Mais seules les molécules d’Intercept et de Genfit sont dans la phase clinique finale de leur développement notent les analystes de H.C. Wainwright.

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©L'Echo

"Nous pensons que Genfit est significativement sous-évalué et que son action est considérablement sous-valorisée", notamment face au titre Intercept, soulignent-ils. "Nous sommes toujours surpris de voir que, malgré une baisse significative du titre Intercept depuis six mois, l'action Genfit se traite toujours avec une décote par rapport à l'action Intercept ".

Rumeurs de rachat récurrentes

Les rumeurs de rachat autour de la société ne sont pas rares. Certaines sont apparues en 2010 (Takeda) d'autres en 2015 (acheteurs potentiels cités Novartis, Sanofi ou Shire) et encore l’an dernier (Novartis). "La probabilité d’être acquis par un grand groupe pharmaceutique reste très élevée", déclarait Jean-François Mouney, PDG de Genfit en juin dernier. "Mais on ne reste pas plantés sur notre chaise à attendre que le client frappe à la porte, on avance. Et plus on avance, plus on fait envie". Aujourd'hui, la capitalisation boursière de Genfit dépasse légèrement les 800 millions d'euros

Pour conclure, rappelons encore une fois qu’un investissement dans une société de biotechnologie représente un risque très élevé. Et que les recommandations des analystes en la matière ne sont pas infaillibles. Loin de là. Prudence et sang-froid donc…

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