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Boris Johnson n'aurait aucune intention de renégocier le Brexit

©Photo News

Le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson privilégie le scénario du Brexit sans accord, selon plusieurs diplomates européens.

Le scénario d'un Brexit sans accord serait privilégié par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Celui-ci ne compterait pas renégocier les termes de l'accord de retrait obtenu par Theresa May, ont déclaré plusieurs diplomates européens au Guardian.

"Il est évident que le Royaume-Uni n'a pas d'autre projet", écrit le quotidien britannique citant un haut responsable européen. "Aucune intention de négocier (...)", a poursuivi cette source. "Le no-deal semble désormais le scénario central du gouvernement britannique."

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Le no-deal semble désormais le scénario central du gouvernement britannique.

Haut responsable européen


Le nouveau Premier ministre a promis de réaliser le Brexit au plus tard le 31 octobre, qu'un accord ait été trouvé ou non avec les Européens.

Mascarade?

Pourtant, le gouvernement de Boris Johnson avait demandé samedi aux dirigeants de l'Union européenne d'accepter une renégociation de cet accord sur le Brexit car "les réalités politiques ont changé" depuis les élections qui ont remodelé la composition du Parlement européen.

Dossier Brexit

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Steve Barclay, secrétaire britannique au Brexit de Boris Johnson, a écrit une tribune en ce sens dans le Mail on Sunday: "Les réalités politiques ont changé" par rapport à novembre 2018, lorsqu'un accord sur le Brexit a été conclu entre l'ex-Première ministre britannique Theresa May et l'UE. "Depuis que l'accord a été trouvé, 61% des députés européens de tous les pays de l'UE ont été renouvelés. Un changement aussi profond illustre la nécessité d'un changement d'approche", expliquait-il.

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Pour rappel, l'UE répète qu'elle refusera de renégocier un texte obtenu au bout de 17 mois de discussions ardues. Mais elle se dit prête à modifier la déclaration politique qui accompagne l'accord de retrait et porte sur la future relation entre les deux camps.

Abolir le backstop

Un porte-parole de Downing Street avait indiqué mercredi dernier que David Frost, conseiller sur l'UE du nouveau Premier ministre, était envoyé à Bruxelles pour réclamer "l'abolition" du "backstop" irlandais. Depuis son arrivée à la tête du gouvernement britannique, Boris Johnson martèle son opposition à ce "filet de sécurité" prévu dans l'accord de retrait conclu en novembre 2018 entre Theresa May et l'UE, et qui prévoit un "territoire douanier unique" englobant l'UE et le Royaume-Uni.

Ce qui est certain, c'est que Londres met la pression sur l'UE à trois semaines d'un G7 organisé à Biarritz. Un communiqué du Foreign Office indiquait  lundi: "Foreign Secretary crosses the Atlantic to expand post-Brexit opportunities for Global Britain", en référence au voyage de Dominic Raab, ministre des Affaires étrangères, qui se déplace au Canada, aux USA et au Mexique cette semaine.

Le no-deal fait peur

Quant au scénario du no-deal, le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, estime qu'il menacerait la viabilité de certaines grandes industries britanniques. Quitter l'UE sans accord sur les futures relations commerciales entre Londres et Bruxelles est dangereux, estime-t-il: "Sans accord, le choc pour l'économie est instantané." 

Brexit | L’exécutif se prépare au pire

"Panic buying", pénuries de médicaments, inflation des prix sur les produits frais, émeutes anti-Brexit: une note interne circulant dans les couloirs de Whitehall, entre les différents ministères, est marquée par un durcissement des inquiétudes en cas de Brexit sans accord.

Au début de l’été, un porte-parole de Downing Street avait assuré à L’Echo que la situation était sous contrôle: "Il n’y a pas de secteur où nous considérons qu’il y a une urgence particulière. À chaque secteur ses spécificités." Le changement de Premier ministre a fait basculer les ministères dans une nouvelle ère, plus anxiogène.

La prise en charge des préparatifs par l’ancien co-leader du camp du "Leave", Michael Gove, et le ton opiniâtre de Boris Johnson, qui se dit prêt à un no deal, justifient que le scénario du pire soit pris très au sérieux.

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