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It’s no longer the economy, stupid!

Responsable du service Économie/politique

Des résultats économiques probants ne garantissent pas un succès dans les urnes. Joe Biden ne pourra pas uniquement se reposer sur son bilan en la matière s’il veut rempiler.

Une inflation jugulée après avoir atteint des sommets, un taux de chômage s’établissant à 3,9% et des salaires réels en hausse, voici un cliché rapide de la situation économique aux États-Unis. Ajoutez-y des marchés boursiers qui s’envolent, dopés par les plans d’investissement massifs et la course à l’intelligence artificielle, et vous disposez d’une bonne idée de la conjoncture actuelle.

Un tel bilan, beaucoup de dirigeants en rêvent. L’actuel locataire du Bureau ovale, Joe Biden, peut se féliciter de l’avoir réalisé. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’égrener ses résultats lors de son discours sur l’état de l’Union. Le problème, et il est majeur pour l’octogénaire président, c’est que des résultats économiques probants ne garantissent pas un succès dans les urnes.

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Le temps où Bill Clinton reprochait- avec son célèbre "It’s the economy, stupid" - au sortant George H.W. Bush de glorifier son bilan militaire au lieu de se concentrer sur l’économie semble définitivement révolu.

Une importante distorsion existe entre l’état réel de l’économie et la perception de celle-ci par la population.

Grand écart entre réalité et perception

Actuellement, quelque 60% des électeurs américains désapprouvent la façon dont l’économie est dirigée depuis Washington. Pour nombre d’entre eux, les questions économiques se résument en réalité à des éléments du quotidien, à l’évolution des prix de l’un ou l’autre produit phare comme l’essence ou le très iconique hamburger. Conséquence: une importante distorsion existe entre l’état réel de l’économie et la perception de celle-ci par la population.

Dans un contexte d'inégalités croissantes (réelles ou perçues), combiné à la prolifération de réalités parallèles véhiculées et entretenues sur les réseaux par des cercles mal intentionnés, les fétiches économiques et la rationalité des chiffres ne suffisent pas à convaincre.

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La campagne d’Haley a tout de même eu pour vertu d’exposer certaines faiblesses de Trump.

Le risque des slogans

Ces réalités, Donald Trump entend bien les exploiter à fond. Avec ses solutions simplistes, ses slogans et ses attaques ad hominem, le leader des Républicains ne fera pas dans la dentelle. Le retrait de Nikki Haley de la course à l’investiture du Grand Old Party, mais aussi les inquiétudes quant à la mémoire de Biden, ont encore renforcé Trump cette semaine.

La perspective de le voir récupérer les clés de la Maison Blanche enfle, tout comme les inquiétudes des Européens et de certains Américains quant à la manière dont il gèrerait un second mandat. Encore plus dangereux, plus imprévisible, il cherchera surement à détricoter tout ce que l’actuelle administration démocrate a mis en place.

Peut-on encore l’éviter? La fenêtre de tir s’amenuise. La campagne de Haley a tout de même eu pour vertu d’exposer certaines faiblesses de Trump, de rendre tangible le ressentiment suscité par la politique républicaine sur l’avortement.

En exploitant les faiblesses de son adversaire, mais aussi en trouvant un narratif fédérateur, plutôt qu’en incarnant uniquement un choix par défaut, Biden peut encore surprendre. Est-ce un scénario de rêve? Non, mais cela reste la moins mauvaise issue, à la fois pour la démocratie américaine et la relation transatlantique.

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