Les mauvaises ventes de voitures électriques poussent Ford à licencier 4.000 personnes en Europe

Alors que Volkswagen est en négociations pour fermer trois usines en Allemagne, c'est au tour de Ford de revoir à la baisse son empreinte industrielle en Europe. Le constructeur américain envisage de se séparer de 14% de sa main-d'œuvre sur le Vieux continent. Au total, 4.000 emplois devraient être supprimés.

L'Allemagne durement touchée

Ford doit faire face à un ralentissement de croissance de la demande pour les véhicules électriques et doit revoir ses plans à la baisse. 2.900 des emplois supprimés le seront en Allemagne (principalement à Cologne), 800 autres au Royaume-Uni. Les départs devraient être effectifs d'ici fin 2027 et les discussions avec les États et les représentants syndicaux vont démarrer.

L'usine de Ford à Cologne est dirigée par le Belge Vic Daenen, dernier directeur de Ford Genk il y a 10 ans. À Cologne, il a transformé l'usine historique "des Fiesta" pour produire des modèles électriques issus d'un partenariat avec le groupe Volkswagen. En effet, les Ford électriques sont construites sur un châssis de Volkswagen et sont donc à 70% des VW.

Une piste d'essai à Lommel

Début 2023, Ford avait déjà dû supprimer 3.800 emplois en Europe. Si Ford n'a plus de site de production en Belgique, le constructeur possède par contre une grande piste d'essai à Lommel. Quelque 100 personnes sur les 370 qui y étaient employées ont perdu leur emploi lors de la précédente vague de licenciements l'an dernier.

Impossible de dire à l'heure d'écrire ces lignes si d'autres emplois sont menacés à Lommel par cette nouvelle annonce. Ford emploie également une cinquantaine de personnes à Berchem pour ses activités d'importation, de vente et de marketing en Belgique.

Faire progresser la mobilité électrique

En 2021, Ford avait décidé de revoir sa stratégie européenne pour devenir entièrement électrique d'ici à la fin de la décennie.

Volkswagen et Stellantis ont émis des avertissements sur les résultats ces derniers mois citant aussi le ralentissement généralisé des ventes de véhicules et le retrait des aides aux achats de véhicules électriques, en particulier en Allemagne.

"Ce qui nous manque en Europe et en Allemagne, c'est un programme politique clair et sans équivoque pour faire progresser la mobilité électrique", a déclaré John Lawler, vice-président et directeur financier de Ford, dans un communiqué.

Il a appelé à davantage d’investissements publics dans les infrastructures de recharge, à des incitants significatifs pour l'achat de véhicules électriques, et à une plus grande flexibilité dans les objectifs de réduction des émissions de CO₂, que l’UE et le Royaume-Uni rendront plus stricts l’année prochaine.