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Changemakers | Inopsys purifie les substances toxiques des eaux usées industrielles

"Nous recevons de plus en plus de demandes, notamment de promoteurs immobiliers dans le port d'Anvers", souligne Steven De Laet, le fondateur d'Inopsys. ©Jeffrey Torremans

Inopsys traite sur place les eaux usées que les sociétés chimiques et pharmaceutiques auraient évacuées et incinérées. Les métaux lourds récupérés sont revendus comme matières premières recyclées. L'entreprise est l'une des nominées pour Changemakers, prix décerné par L'Echo et De Tijd à des entreprises qui se distinguent par leur impact environnemental et social.

Basée à Malines, Inopsys propose des unités mobiles de traitement de l'eau qu'elle installe chez ses clients, principalement dans la chimie-pharma. Ces entreprises peuvent ainsi connecter leurs eaux usées à un conteneur compact doté de cuves, tuyaux et compteurs permettant d'analyser et de purifier l'eau de substances toxiques telles que les résidus de médicaments et les métaux lourds. L'eau ainsi traitée peut sans danger être réutilisée ou rejetée dans la nature.

"Beaucoup ignorent que les eaux usées toxiques sont souvent incinérées. C'est comme si nous rassemblions collectivement notre eau de vaisselle pour l'incinérer, ce qui n'a aucun sens."

Steven De Laet
Fondateur d'Inopsys

Steven De Laet, le fondateur d'Inopsys, a eu cette idée il y a 10 ans. Il travaillait alors pour le cluster flamand Catalisti, axé sur l'innovation dans l'industrie chimique et plastique. "Beaucoup ignorent que les eaux usées toxiques sont souvent incinérées. C'est comme si nous rassemblions collectivement notre eau de vaisselle pour l'incinérer, ce qui n'a aucun sens."

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Le système ne s'est pas imposé par hasard, dit Steven De Laet. "Ces eaux usées contiennent des composants chimiques dangereux que l'on ne veut pas lâcher dans la nature. L'incinération est apparue comme une alternative au rejet. Mais pourquoi ne pas résoudre le problème sur place? Si vous pouvez purifier l'eau chez le client, vous n'avez pas besoin de la transporter et vous pouvez la réutiliser."

Dix unités

Inopsys dispose aujourd'hui de 10 unités opérationnelles en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Irlande. Chez Janssen Pharmaceutica à Geel, elle recycle chaque année des dizaines de tonnes de zinc, utilisé comme catalyseur pour rendre plus efficace le processus de production d'un médicament contre le diabète. Chez un autre client pharmaceutique, elle élimine les stéroïdes des eaux usées. Et chez le japonais Ajinomoto à Wetteren, elle se concentre sur le recyclage du palladium, utilisé dans les catalyseurs automobiles.

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Les résidus de médicaments sont détruits par une technique d'oxydation. Inopsys revend à Nyrstar le zinc recyclé de Janssen. Il existe aussi un marché pour le palladium recyclé. "La vente de ces substances recyclées ne pèse que 5 à 10% de notre chiffre d'affaires, mais à long terme, cette source de revenus devrait croître", assure le patron d'Inopsys.

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6
millions €
Inopsys a réalisé en 2024 un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros, qu'elle espère doubler cette année.

Troisième axe de croissance: le traitement de l'eau contenant des PFAS. "Nous recevons de plus en plus de demandes, notamment de promoteurs immobiliers dans le port d'Anvers. Les PFAS sont absorbés, concentrés et incinérés chez Indaver, spécialisé dans la destruction des PFAS", explique De Laet.

La collaboration avec le gestionnaire de déchets industriels anversois Indaver a mené il y a un an à un rachat de la start-up. "En 2023, nous cherchions à lever 6 millions d'euros pour augmenter la production. Indaver était intéressé, mais voulait alors acquérir Inopsys dans son intégralité. Son vaste réseau dans l'industrie européenne nous a ouvert l'accès à un marché plus large", explique Steven De Laet. L'objectif de cette année est de doubler le chiffre d'affaires (6 millions d'euros en 2024).

Inopsys
  • Activité: Construit des installations mobiles dans des entreprises chimiques et pharmaceutiques pour éliminer les substances toxiques (pfas, composants agricoles...) et les métaux lourds (zinc, palladium...) de leurs eaux usées
  • Fondée en 2015 par Steven De Laet en tant que spin-off de la KU Leuven. En 2024, Inopsys a été rachetée par Indaver pour un montant non divulgué, avec la promesse d'investir 25 millions d'euros dans son expansion européenne
  • Emploi: 28 salariés
  • Chiffre d'affaires 2024: 6 millions d'euros. La société est rentable
Dossier | Changemakers

Pour la deuxième fois, L'Echo et De Tijd lancent le prix Changemakers. Le gagnant? Une entreprise qui opère la transition environnementale la plus exemplaire.

👉 Retrouvez les portraits des entreprises nominées dans notre dossier spécial consacré à l'initiative Changemakers.

Les Changemakers Awards sont une initiative de L'Echo & De Tijd, en collaboration avec BNP Paribas Fortis.

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©Filip Ysenbaert
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