Comment la vaccination des 12-15 ans va-t-elle s'organiser?

Suivant l'avis du Conseil supérieur de la santé qui recommandait d'autoriser les jeunes de 12 ans à 15 ans à se faire vacciner sur base volontaire, la conférence interministérielle Santé a donné son feu vert à cette mesure, qui devrait permettre d'élargir le spectre des personnes vaccinées, avec l'ambition d'aboutir à une immunité de groupe d'au moins 70%, voire 80% ou plus, afin de lutter au mieux contre les nouveaux variants réputés plus contagieux et virulents.

Actuellement, 64,7 % des Belges ont reçu une dose et 37,8% sont pleinement vaccinés.

L'avis du Conseil supérieur de la santé reconnaissait que la vaccination des jeunes offrait "peu de bénéfice individuel", mais pouvait s'avérer utile "pour limiter la circulation du virus dans la population en général, et ainsi protéger les individus les plus vulnérables".

Avec le vaccin Pfizer

C'est le vaccin Pfizer qui sera utilisé pour vacciner ces jeunes. Il est le seul à être actuellement homologué par l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour un public de mineurs.

Les 12-15 ans présentant des comorbidités avaient déjà reçu la possibilité de se faire vacciner. D'autres pays, notamment la France, l'Allemagne, l'Italie ou encore les États-Unis, ont autorisé la vaccination d'enfants avant ce feu vert belge. On a donc un certain recul.

La balance en faveur du vaccin

Comme pour les autres catégories de patients, la décision d'autorisation s'est prise à la lumière d'une balance bénéfices/risques, sachant que les jeunes présentent beaucoup moins de risques que les plus âgés de contracter un Covid grave, et donc d'être hospitalisés. En revanche, le bénéfice sociétal est réel avec une diminution de la circulation du virus. La vaccination peut aussi faciliter la vie, puisqu'elle permet de ne pas devoir effectuer de tests Covid pour des circonstances telles que les départs en vacances ou l'entrée dans des festivals.

Mais si la grande majorité des effets secondaires répertoriés auprès de ce public sont plutôt anodins (douleur au bras, fièvre, fatigue...), des cas plus inquiétants de problèmes cardiaques (myocardites et péricardites) ont été recensés et sont toujours en cours d'analyse. Ils concernent principalement des hommes de moins de 30 ans. Mais les experts considèrent que les bénéfices de ces vaccins "surpassent" toujours largement les risques encourus.

Comment ça marche?

Pour se faire vacciner, les jeunes adolescents auront donc besoin de l'autorisation de leurs parents ou de leurs tuteurs légaux. Les Régions doivent maintenant organiser la campagne pour cette population, ainsi que la prise de rendez-vous.

Les invitations à s'inscrire pour les 12-15 ans bruxellois vont partir en début de semaine prochaine. "Dès réception, les ados pourront s’inscrire via Bruvax ou se rendre dans un centre de vaccination qui administre du Pfizer. Ils doivent être accompagnés par un parent; de cette manière le consentement pour la vaccination est donné", précise le porte-parole d'Alain Maron, ministre de la Santé en Région bruxelloise.

Côté wallon, un courrier devrait partir "a priori dès lundi prochain" à destination des 176.000 jeunes concernés et de leur famille , explique la porte-parole de la ministre Christie Morreale, en charge de la Santé. Les modalités pratiques seront expliquées dans la lettre, qui comprendra aussi un code à présenter au centre de vaccination.

En Flandre, où les 12-15 ans sont 299.000, les premières vaccinations seront accessibles dès le 19 juillet. Les adolescents seront prévenus de cette possibilité par lettre, et une campagne sera organisée sur les réseaux sociaux.