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La majorité européenne se déchire autour du conflit entre Israël et le Hamas

Le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell (à gauche), écoute la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'un débat sur la guerre entre Israël et le Hamas au Parlement européen, le 18 octobre 2023. ©AFP

Les socialistes et les démocrates chrétiens européens ont eu des échanges très durs lors d'un débat au Parlement européen sur la guerre entre Israël et le Hamas.

L'Europe s'est, une fois de plus, déchirée autour de la guerre entre Israël et le Hamas, ce mercredi, lors d'un débat au Parlement européen réuni en session plénière à Strasbourg. Des échanges très tendus ont eu lieu entre les partenaires de la majorité européenne, alors que les eurodéputés doivent voter jeudi une résolution sur ce conflit. Les socialistes (S&D) ont reproché à nouveau à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (PPE), de s'être rendue en Israël quelques jours après le massacre perpétré par le Hamas sans appeler le gouvernement de Benyamin Netanyahou à la retenue. La gauche radicale (GUE), dans l'opposition, a également chargé la Commission européenne.

"Rien n'excuse de frapper un hôpital rempli de civils."

Ursula von der Leyen
Présidente de la Commission européenne

Ursula von der Leyen, prenant la parole à l'entame du débat, a d'abord condamné le bombardement de l'hôpital de Gaza survenu mardi soir, sans désigner de responsable. "Rien n'excuse de frapper un hôpital rempli de civils", a-t-elle dit à la tribune du Parlement. "Les faits devront être établis et les responsables devront rendre des comptes". Elle a condamné l'attaque terroriste commise par le Hamas le 7 octobre, tout en appelant Israël "à agir conformément au droit international, ce qui veut dire protéger les civils".

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La présidente de la Commission a ensuite répondu aux critiques. "Il n'y a aucune contradiction à se montrer solidaire d'Israël tout en agissant pour répondre aux besoins humanitaires des Palestiniens", a-t-elle ajouté. L'Allemande a rappelé que l'UE vient de tripler son aide à la Palestine et organisé un pont humanitaire vers Gaza.

Le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell (S&D), avait reproché dimanche à Ursula von der Leyen d'avoir outrepassé ses compétences lors de son voyage en Israël, en rappelant que la politique extérieure est une politique intergouvernementale et non de la Commission.

Lors du débat, le chef de la diplomatie européenne a appelé Israël au respect du droit humanitaire. "Nous ne pouvons pas rendre tous les gazaouis responsables des massacres du Hamas", a-t-il martelé.

Les socialistes chargent von der Leyen

La cheffe de fil du S&D, Iratxe Garcia Perez a reproché à la présidente de la Commission son parti pris pour Israël. "Lors de votre visite, avez-vous rappelé à M. Netanyahou que les crimes ne se combattent pas avec d'autres crimes?", a-t-elle lancé.

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La socialiste espagnole a également dénoncé "l'erreur intolérable" commise par le commissaire européen Olivér Varhelyi qui, au lendemain de l'attaque du Hamas, avait décidé unilatéralement de suspendre l'aide à la Palestine.

"Au moment où notre voisinage est en feu, vous voyagez en Chine, au lieu d'être en Israël et en Palestine pour négocier la paix."

Manfred Weber
Président du groupe PPE au Parlement européen

Le PPE incendie Borrell

Le chef de file du PPE, Manfred Weber, a félicité Ursula von der Leyen pour sa visite en Israël, avant de s'en prendre à Josep Borrell. "Au moment où notre voisinage est en feu, vous voyagez en Chine, au lieu d'être en Israël et en Palestine pour négocier la paix", a-t-il déclaré. "On me dit que depuis 4 ans, vous n'êtes jamais allé en Israël pour mettre en place un processus de paix".

Josep Borrell s'est longuement défendu, en énumérant les réunions qu'il avait organisées ces dernières années autour du Moyen-Orient.

Ces tensions entre socialistes et démocrates chrétiens, si elles se prolongent, pourraient hypothéquer le second mandat d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne après les élections de juin 2024.

Libéraux et écologistes modérés

"Les cafouillages hasardeux des deux dernières semaines doivent cesser."

Stéphane Séjourné
Président du groupe RE au Parlement européen

Les libéraux et les Verts européens se sont abstenus de verser dans la polémique. Le président du groupe Renew Europe (libéral) Stéphane Séjourné a appelé socialistes et démocrates chrétiens à la raison. "Les cafouillages hasardeux des deux dernières semaines doivent cesser", a-t-il dit.

Séjourné a plaidé pour une résolution condamnant le terrorisme et le Hamas, tout en appelant Israël au respect du droit humanitaire. L'eurodéputée belge Frédérique Ries (MR) a estimé que le massacre commis par le Hamas était "un pogrom" et "une attaque contre l'humanité".

Le coprésident des Verts, Philippe Lamberts, a chargé le Hamas, tout en appelant Israël à la retenue. "Rien, absolument rien, ne peut justifier les actes barbares commis par le Hamas et son objectif qui est d'annihiler Israël", a-t-il dit, mais "des crimes ne peuvent pas justifier d'autres crimes. Bombarder les gazaouis, les enfermer dans un siège est intolérable."

Les conservateurs (ECR) ont appelé à "empêcher le détournement de l'aide européenne par le Hamas".

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