Elon Musk et Twitter: je t'aime, moi non plus

Enfin. Twitter va enfin être racheté par Elon Musk. Si les financements se concrétisent et que la cour du Delaware accède à ses demandes, le patron de Tesla mettra fin à une saga qui dure depuis plus de six mois, et qui a fait trembler le titre à Wall Street. Les actionnaires vont-ils enfin pouvoir souffler?

Des mois durant, ils ont été balancés entre la prise de participation du milliardaire, son offre de rachat, la suspension de cette offre et le combat juridique mené par l'entreprise pour la conclure. Agrémentant ses prises de positions par des tweets tantôt loufoques, tantôt énigmatiques, Musk a eu une influence considérable sur le cours de bourse très volatil du réseau social.

4 avril (+27%): Musk annonce détenir 9,1% de Twitter

C'est au début du mois d'avril dernier que sa participation dans Twitter est rendue publique par une déclaration auprès de la SEC, gendarme des marchés US, avec 10 jours de retard. Depuis la fin janvier, il a accumulé des titres pour détenir finalement 9,1% du capital. Il critique par ailleurs déjà le réseau social, se questionnant sur les restrictions à la liberté d'expression et demandant à ses abonnés s'il faudrait "une nouvelle plateforme" ou si un bouton "modifier" devrait être inclus aux tweets.

18 avril (+7%): Musk va racheter Twitter

Quelques jours plus tard, alors qu'il l'avait initialement accepté, Musk renonce au siège que lui proposait le conseil d'administration, et demande à ses abonnés si Twitter est "en train de mourir". Il multiplie les blagues et les critiques, et reste vague sur les raisons de son revirement. Finalement, il annonce, le 14 avril, dans un document à la SEC et un tweet, qu'il va racheter toute l'entreprise à 54,20 dollars par action pour 43 milliards de dollars. Il financera la transaction à moitié par un emprunt et par sa fortune personnelle due aux actions Tesla. L'offre est acceptée par le CA le 25 avril.

13 mai (-9%): Musk suspend son offre

Alors qu'il avait dévoilé les détails financiers de l'opération quelques jours auparavant, Elon Musk décide de suspendre son offre, et demande plus de détails à l'entreprise sur la proportion de faux comptes sur le réseau social, un élément clé pour le calcul des revenus publicitaires. Twitter dit en avoir moins de 5%, mais Musk considère qu'ils représentent minimum 20% des comptes. Il se dit toujours engagé à racheter l'entreprise.

8 juillet (-5%): Musk renonce au rachat

Après avoir menacé une nouvelle fois de retirer son offre au mois de juin, considérant que Twitter n'accède pas à ses demandes d'information, Elon Musk informe le réseau social qu'il renonce à racheter l'entreprise. Les données incomplètes fournies au sujet des faux comptes sont le motif principal de la rupture de l'accord. Le CA de Twitter assigne le milliardaire en justice dans une cour du Delaware et le volet juridique de la saga démarre. Musk rétorque avec sa propre plainte.

23 août (-7%): Un lanceur d'alerte conforte Musk

Durant l'été, il multipliera les critiques, mais sera contraint de vendre plus de 7 milliards de dollars d'actions Tesla pour se couvrir, si forcé à conclure l'offre de rachat. Le 23 août, l'ancien dirigeant de la sécurité de Twitter, Peiter Zatko, avertit la presse sur "des défaillances graves et choquantes, de l'ignorance volontaire et des menaces à la sécurité nationale et à la démocratie" au sein de l'entreprise. Si Twitter dément les accusations, Musk se frotte les mains, et veut faire témoigner ce lanceur d'alerte (whistleblower en version originale) au procès fixé au 17 octobre. La juge du Delaware accepte.

4 octobre (+22%): Musk rachètera finalement bien Twitter

Ce mardi, l'information selon laquelle Elon Musk aurait finalement décidé de poursuivre l'offre au prix initial a été rendue publique par la presse. Deux conditions subsistent: l'obtention des financements nécessaires et la suspension de la procédure judiciaire. Twitter est prêt à conclure l'opération au prix de 54,20 dollars par action. L'accord pourrait être conclu dès ce vendredi. S'il mettrait un terme à cette saga, le rachat ferait partie d'un plan plus large d'Elon Musk, lequel voudrait créer X, "une application universelle" qui reste à ce jour une énigme.