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L'Arabie saoudite mise à la porte de la Grande Mosquée

©BELGA

Les autorités actuelles de la mosquée auront un an pour plier bagages.

C’est un pas supplémentaire dans la direction de davantage de transparence en matière de financement de l’islam et de potentielles ramifications vers l’islam radical que s’apprête à franchir le gouvernement fédéral.

Le gouvernement fédéral met ainsi en application les recommandations de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes.

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Selon nos informations, l’exécutif Michel va formellement acter, cette semaine, la rupture de la convention emphytéotique qui lie la Belgique à l’Arabie saoudite pour la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles. Le gouvernement suit ainsi les recommandations émises par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes.

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Concrètement, un préavis d’une année va être accordé aux autorités actuelles de la Mosquée (désignées et payées par l’Arabie saoudite) pour plier bagages. D’ici un an, elles devront avoir quitté ce bâtiment situé dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles, à deux pas des institutions européennes.

La Grande Mosquée est dans le collimateur des autorités belges et des service de sécurité pour les liens qu’elle entretient supposément avec des membres de la communauté de l’islam radical.

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Rappel, la Grande Mosquée est dans le collimateur des autorités belges et des service de sécurité pour les liens qu’elle entretient supposément avec des membres de la communauté de l’islam radical. L’un de ses imams s’est d’ailleurs vu retirer son titre de séjour en Belgique, l’année dernière, pour ses liens avec la mouvance salafiste.

La commission d’enquête parlementaire avait recommandé en octobre de mettre un terme à la convention qui a confié la mosquée à l’Arabie saoudite en 1969. Elle a proposé d’en confier la gestion à une nouvelle entité impliquant l’Exécutif des musulmans de Belgique et "l’ensemble des sensibilités et courants caractérisant l’islam et les musulmans de Belgique".

Des contacts diplomatiques ont dû être noués avec les autorités saoudiennes pour s’assurer que la rupture de la convention ne serait pas perçue comme un casus belli par les Saoudiens.

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La résiliation du bail emphytéotique conclu avec le Centre islamique et culturel relève de la compétence de la Régie des bâtiments et donc du ministre Jan Jambon. Mais l’exercice, hautement délicat, a demandé le concours du ministre de la Justice Koen Geens (qui dispose de la tutelle sur les Cultes) ainsi que du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.

Selon nos informations, des contacts diplomatiques ont dû être noués avec les autorités saoudiennes pour s’assurer que la rupture de la convention ne serait pas perçue comme un casus belli par les Saoudiens, la Belgique et l’Arabie saoudite ayant d’importantes relations économiques.

Une nouvelle convention pour la gestion de la mosquée sera donc élaborée et le centre décisionnel et financier sera situé en Belgique, et non à l’étranger, ce qui impliquera une demande de reconnaissance par la Région bruxelloise. C’est donc la fin d’une époque puisqu’en 1969, le roi Baudouin, voulant faciliter les contrats pétroliers entre la Belgique et l’Arabie, avait paraphé une convention de 99 ans avec l’Arabie saoudite.

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