La construction veut réduire le coût salarial de 6 euros de l'heure
Plus de 20.000 emplois ont été perdus dans la construction depuis 2012. Première raison invoquée pour expliquer ce recul, la concurrence des travailleurs détachés. Un phénomène qui s'amplifie d'année en année.
Depuis 2012, 20.300 emplois ont été perdus dans la construction. Le secteur souffre de "concurrence déloyale", et se sent "ignoré" par le gouvernement. "Sans un choc de compétitivité, 26.000 emplois supplémentaires seront perdus d'ici 2020", a averti mardi la Confédération Construction lors de la présentation de son analyse conjoncturelle 2015-2016.
"La solution est d'abord politique et nationale, l'Europe n'en offre aucune."
Pourtant les affaires ont bien tourné l'an dernier. L'activité dans la construction a enregistré une croissance de 2,1% en 2015. Une bonne performance, largement imputable à la météo, les conditions climatiques n'ayant que très peu freiné l'activité, selon les conclusions de la Confédération. "L'analyse des différents segments montre cependant que le secteur manque d'une dynamique de croissance claire et robuste", souligne l'administrateur délégué de la Confédération Construction, Robert de Mûelenaere.
2016 sera moins performante
On s'attend à un recul de 1% pour l'année en cours, la faute à une chute de la production de logements neufs (-7,5%) alors que des hausses sont attendues en 2016 dans la production de bâtiments non résidentiels neufs (+6%), le génie civil (+2,5%) et la rénovation de bâtiments (+1,5 à 2%).
Le véritable cheval de bataille dans le secteur de la construction reste le maintien de l'emploi. La La construction déplore à nouveau les conséquences pour ses entreprises du détachement des travailleurs et du dumping qu'il implique. "Le nombre de travailleurs détachés en Belgique correspond à 3,6% de l'emploi privé, pour 1,4% en France et 1% en Allemagne. Plus de 100.000 travailleurs sur les 160.000 détachés en Belgique sont actifs dans la construction" et le phénomène ne fait que s'amplifier, entraînant la perte de marchés pour les entreprises et d'emplois, s'inquiète la Confédération.
Celle-ci appelle le gouvernement à poser des choix immédiats. "La solution est d'abord politique et nationale, l'Europe n'en offre aucune", estime la fédération, qui réclame une réduction du coût salarial de 6 euros par heure prestée.
La Confédération Construction a établi avec les partenaires sociaux un plan de financement sur cinq ans nécessitant une enveloppe de 550 à 600 millions d'euros. "Les 600 millions d'euros réservés par le gouvernement pour la réduction des charges dans la construction lors du tax shift ne sont prévus que pour 2020. Il sera trop tard pour sauver la compétitivité du secteur. Si rien n'est fait, 1 milliard d'euros sera perdu pour le budget de l'Etat à l'horizon 2019. A contrario, la réduction du coût salarial engendrerait des recettes supplémentaires qui atteindraient 1,4 milliard en 2020. D'autres pays ont déjà pris des mesures, si l'on n'agit pas maintenant il sera trop tard", a conclu Robert de Mûelenaere.
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