La Commission européenne continue de réduire ses surfaces de bureaux à Bruxelles
Poussée par un télétravail persistant et la nécessaire transition vers des bâtiments bas carbone, la Commission européenne compte réduire ses surfaces de bureaux à Bruxelles de 20% de plus que prévu.
La Commission européenne, une entreprise comme les autres? La question est provocante, mais quand il s'agit de son rapport au bureau physique, l'exécutif européen, l'un des principaux occupants de mètres carrés de la capitale, est confronté aux mêmes défis que le reste des employeurs.
Plantons le décor. En 2021, L'Echo révélait que la Commission européenne comptait considérablement réduire son empreinte immobilière à Bruxelles. Il était alors question qu'elle quitte la moitié de ses bâtiments, délaissant les communes périphériques pour se recentrer sur le quartier européen, ainsi que sur le quartier Nord, pour rassembler ses agences exécutives. De quoi passer de 780.000 m² à 580.000 m² à l'horizon 2030.
Trois ans plus tard, alors que près de 100.000 mètres carrés ont d'ores et déjà été vidés par les services de la Commission européenne, nous apprenons à bonne source que cette stratégie va être amplifiée. Ainsi, d'ici 2030, la Commission quitterait près de 220.000 mètres carrés, soit 10% de plus qu'anticipé. En ajoutant les agences exécutives basées à Bruxelles, la baisse, sur la décennie, devrait atteindre 240.000 mètres carrés, soit 20% de plus que les chiffres avancés en 2021.
Le travail hybride dans les mœurs
Cette stratégie, qui prend aujourd'hui un peu plus d'importance, est portée par trois facteurs principaux. Il s'agit tout d'abord, à l'Europe comme ailleurs, de s'adapter à un travail hybride dont plus grand monde ne semble douter qu'il est là pour de bon. De nombreux fonctionnaires et autres collaborateurs de la Commission sont en télétravail plusieurs jours par semaine.
En 2019 déjà, le nombre de postes de travail avait été fixé à une moyenne de sept pour dix employés, pour tenir compte du travail à distance, des déplacements professionnels et d'autres absences de toute nature. Cinq ans plus tard, un léger abaissement supplémentaire de ce ratio pourrait tenir la route.
Autre élément non négligeable, ces mètres carrés sont coûteux. Ainsi, en 2024, le budget consacré par la Commission européenne à ses bureaux bruxellois devrait dépasser 250 millions d'euros - quelque peu compensés, dans les comptes, par différents revenus immobiliers. Reste que ce poste de dépense fait l'objet d'une attention certaine, que la crise énergétique n'aura que renforcée.
Verdissement à toute vitesse
Réduire les dépenses d'énergie, c'est aussi l'un des objectifs du verdissement du parc immobilier de la Commission. En occupant des bâtiments modernes et économes en énergie, l'exécutif européen veut montrer l'exemple. Un impératif, aussi, au regard du Green Deal, ce paquet législatif qui vise à rendre l'Union neutre en carbone à l'horizon 2050, avec un premier objectif de réduction des émissions de 55% en 2030, par rapport au niveau de 1990.
La Commission devrait boucler, dans les prochains jours, la vente de près de 340.000 m² de bureaux obsolètes à l'État belge.
Dans cet esprit, la Commission a reçu le feu vert du Parlement européen, ce lundi, pour occuper deux bâtiments rénovés en profondeur, rue Montoyer et avenue de Tervueren, pour plus de 30.000 m² en tout. Deux bâtiments mis aux standards actuels, sans passer par une démolition, de sorte à réduire les importantes émissions de CO2 induites par l'utilisation de béton dans une construction neuve.
Pour accélérer le tempo de cette migration vers des bâtiments exemplaires, la Commission devrait boucler, dans les prochains jours, la vente de près de 340.000 m² de bureaux obsolètes à l'État belge. Ce dernier, via le fonds Cityforward, avec le soutien d'acteurs privés, redéveloppera ces surfaces en bureaux, mais aussi en logements et en équipements d'intérêt public. Dans ce dossier aussi, le Parlement européen a donné son feu vert en début de semaine.
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