Voitures de société: la route est encore longue
La Vivaldi s’est accordée sur un verdissement des voitures de société. Une évolution bienvenue. Mais au niveau de la fiscalité, de la mobilité ou du climat, les défis à venir restent gigantesques.
Le gouvernement De Croo a adopté, ce mardi, une importante réforme qui va conduire au verdissement des voitures de société. L’objectif, louable, est que tous les nouveaux véhicules de société n'émettent plus de gaz à effet de serre. Pour garantir de la visibilité tant aux employeurs qu’aux salariés, la Vivaldi a prévu une période de transition bienvenue, entre 2023 et 2031, avec 2026 comme année charnière, en jouant sur les différentes déductibilités fiscales. Mais le défi reste colossal puisque au début de cette année, seuls 2,3% du parc automobile de société belge était électrique.
L’Agence internationale de l’énergie recommande de cesser la vente de voitures thermiques dès 2035.
C’est une évolution logique. Elle fait partie d’un mouvement global nécessaire, si l’on veut atteindre nos objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 et limiter le réchauffement climatique. L’Agence internationale de l’énergie recommande d’ailleurs, ce mardi également, de cesser la vente de voitures thermiques dès 2035. À Bruxelles, près de 100.000 voitures polluantes supplémentaires seront interdites de circulation l’an prochain. De leur côté, les grands constructeurs automobiles passent à l’électrique en vitesse accélérée. La lame de fond est claire.
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Pour autant, le passage au tout électrique n’est pas la panacée. Le bilan carbone d’une voiture électrique n’est pas neutre. La constitution d’une batterie a un coût environnemental. Le défi de l’approvisionnement en électricité durable demeure. Les infrastructures doivent suivre, par exemple au niveau des bornes de recharge rapides. L’impact budgétaire de la réforme des voitures de société reste aussi un point d’attention.
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En matière de mobilité, l’accord annoncé par le gouvernement ne résout pas la congestion de nos routes et ne peut dispenser d’une amélioration des moyens de transport alternatifs à la voiture. Le lifting du budget mobilité, annoncé ce mardi également, n’en est qu’une petite facette. La taxation au kilomètre voulue par Bruxelles, mais recalée par les deux autres Régions, est aussi un instrument sur lequel il faut avancer si l’on veut vraiment améliorer notre bulletin climatique.
D’après un rapport du SPF Finances, publié ce mardi, la Belgique subventionnait encore les énergies fossiles pour plus de 13 milliards d’euros en 2019, soit 2,8% du PIB. La route est donc encore longue.
Enfin, la Vivaldi a programmé une grande réforme fiscale à l’horizon 2024. Elle doit notamment, on l’espère, réduire le coût du travail pour améliorer l’emploi. Or, les voitures de société – qui sont un salaire déguisé pour beaucoup d’employés concernés – sont un paramètre dont il faudra discuter à cette occasion. La tentation sera grande de ne plus y toucher au vu des changements décidés ce mardi. Ce serait une erreur.
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