Communales 2024: une triste première
Une commune sera gérée par l’extrême droite au cours des six prochaines années, tandis qu’un parti à l’approche communautariste décroche des sièges dans cinq localités bruxelloises.
Les tendances esquissées lors des législatives de juin dernier ont été globalement confirmées ce dimanche lors des élections communales: MR et Engagés continuent à surfer sur la vague de leur succès, le PS se maintient, Ecolo est en mauvaise posture et DéFI poursuit son plongeon.
Notons que pour les amarantes, cette élection a tout du cauchemar: Bernard Clerfayt perd son bastion schaerbeekois, Fabian Maingain est laminé à Bruxelles-Ville, tandis que le parti disparaît dans plusieurs autres communes de la capitale. Autant dire qu'à ce stade, son pronostic vital est engagé.
Mais au-delà de ces dynamiques de partis, épinglons quelques éléments plus spécifiques.
Le premier constitue un véritable point noir: Forza Ninove, une liste d’extrême droite emmenée par le Vlaams Belang Guy D'haeseleer, obtient une majorité absolue dans la localité de Flandre orientale. Un symbole fort que les extrémistes ne manqueront pas d’exploiter. Dès sa première intervention télévisuelle, le futur maïeur a donné le ton, prévenant les "migrants francophones" qu’il conviendrait bientôt qu’ils s’expriment exclusivement dans la langue de Vondel une fois sur son territoire. Un bel exemple de repli, de rejet de l’altérité, bien peu encourageant à l’aune d’une nouvelle législature communale.
Fouad Ahidar poursuit sur sa lancée des législatives en décrochant des sièges dans cinq des sept communes bruxelloises où il présentait des listes.
Les scores importants des listes communautaristes
Deuxième source d’inquiétude, au nord du pays toujours: la participation. Entre 60 et 70% des électeurs se sont en effet déplacés ce dimanche pour glisser un bulletin dans l'urne. C'est peu, mais pas franchement surprenant si l’on compare ce taux à celui rencontré dans d’autres États où le vote est facultatif.
Reste que la suppression du vote obligatoire aux communales flamandes constitue une décision discutable, notamment en termes de représentativité démocratique. Dans notre État fédéral, à la structure hautement complexe, il reste de surcroît préoccupant de voir une entité avancer seule sur un sujet aussi sensible.
Dernier élément fâcheux, à Bruxelles cette fois: les scores importants engrangés par les listes qui ont adopté une approche communautariste. Si cette dernière n’explique pas tout dans leur succès, on ne peut décemment pas rester de marbre face à cette manière de faire de la politique. Fouad Ahidar, qui adopte des postures bien plus conservatrices sur les réseaux sociaux que face aux journalistes, poursuit sur sa lancée des législatives en décrochant des sièges dans cinq des sept communes bruxelloises où il présentait des listes. Un succès préoccupant.
L'actualité sur les élections communales 2024 avec la rédaction de L’Echo. Les acteurs et enjeux dans chaque grande ville du pays.
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