Bpost sur le point de perdre la distribution des journaux, l'action chute
Au terme de l'appel d'offres, les concurrents de l'entreprise publique, PPP et Proximy, sont arrivés en tête. Le premier pour la distribution des quotidiens, le second pour les périodiques. L'action dévissait de 8% à l'ouverture des marchés ce lundi.
La distribution de la presse quotidienne et périodique en Belgique par bpost pourrait vivre ses derniers mois, a appris L'Echo à bonnes sources vendredi. L'entreprise publique cotée en bourse n'a en effet pas remporté le marché qui l'opposait à deux concurrents, PPP et le français Proximy, pour le renouvellement de cette concession qui arrivera à échéance au 31 décembre.
C'est en tout cas ce qui ressort de la procédure d'appel d'offres européen organisée par le SPF Économie pour une nouvelle concession de l'État, s'étalant de 2024 à 2028, a pu recouper L'Echo. Elle s'élève, pour rappel, à 125 millions d'euros par an. Cette mission historique de bpost pèse plusieurs milliers d'emplois. Le Conseil des ministres restreint devrait se pencher sur ce contrat la semaine prochaine.
PPP a déposé la meilleure proposition concernant la distribution des journaux, tandis que Proximy l'emporterait pour celle des périodiques. Sollicité, Pierre-Yves Dermagne, ministre PS de l'Économie, se refuse à tout commentaire. Tout comme le SPF Économie.
Début 2023, la découverte d'une entente entre bpost et PPP, précisément dans le cadre du marché de renouvellement de la concession presse, avait déclenché le lancement d'un audit.
Bpost, de son côté, espère "obtenir rapidement des éclaircissements", a réagi l'entreprise samedi à la lecture de notre article. "Nous avons appris de la sorte les éventuels derniers développements dans le dossier de la concession de presse. Le gouvernement belge doit maintenant se prononcer quant à la validité des candidatures et avec quels candidats il entend poursuivre le processus. [...] Même si nous avons beaucoup de questions en ce moment, nous restons concentrés sur notre travail."
Bpost dans la tourmente
Cette nouvelle donne marquerait la fin d'une époque alors que cette concession fait l'objet d'investigations poussées depuis plusieurs mois et que l'entreprise semble s'être installée dans la tourmente.
Début 2023, la découverte d'une entente entre bpost et PPP, précisément dans le cadre du marché de renouvellement de la concession presse, avait déclenché le lancement d'un audit. Quelques semaines plus tard, celui-ci était élargi à l'ensemble des missions assurées par l'entreprise pour le compte de l'État.
Des irrégularités avaient été constatées pour trois d'entre elles: la gestion des comptes bancaires de l'État, la production et distribution de plaques d'immatriculation, ainsi que le traitement des amendes routières. De possibles aides d'État illégales et surfacturations avaient poussé l'entreprise à provisionner 75 millions d'euros pour couvrir le tout.
Des livraisons comme sous-traitant?
Au départ, la volonté d'une partie du gouvernement, de l'Open Vld surtout, était de réduire le budget alloué à bpost pour la distribution de la presse. Ce gouvernement l'a fait passer de 175 à 125 millions d'euros.
En cas de perte du contrat, la procédure prévoit une période transitoire de six mois durant lesquels bpost continuerait à distribuer les journaux. Un tel scénario demeure toutefois un coup dur pour l'entreprise qui pourrait revenir dans le jeu en tant que sous-traitant. Selon certains acteurs du secteur, il n'est en effet pas certain que PPP puisse couvrir tout le pays sans partenaire.
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