Le Rock Werchter d'Edouard Carmignac
Le gestionnaire de fonds qui s'offre Neil Young / Prière de contacter Amsterdam! / Les grilles de Val Duchesse seront bien gardées / L'association qui oublie de dire qu'elle a changé de nom / Un autre type de discours musclé à Molenbeek / Une fonction très convoitée à Liège
Le "Rock Werchter" d’Edouard Carmignac.
Chaque année, pour sa réunion annuelle avec ses clients à Paris, la firme d’investissement Carmignac organise un concert privé au théâtre Mogador. Ont ainsi déjà été invités par Edouard Carmignac des artistes comme Rod Stewart, Joss Stone, Jamie Cullum, Moriarty (le groupe où joue Charles Carmignac, le fils d’Edouard), sans oublier un concert très privé des Rolling Stones en 2012.
Cette année, l’invité de prestige n’était autre que le rockeur canadien Neil Young, actuellement en tournée en France. Une tournée anti-Monsanto, pour défendre son album lancé en juin dernier "The Monsanto Years". Or, la société de gestion Carmignac détient des parts dans la multinationale américaine active dans l’agro-chimie, à travers son fonds spécialisé dans les matières premières. Cela n’a pas empêché le fondateur de la firme Carmignac d’inviter Neil Young, qu’il écoute depuis son adolescence. Le chanteur a repris sur scène tous ses grands succès, dont "Heart of Gold" ou "After the gold rush". Mais nulle trace de ses chansons actuelles, anti-Starbucks ou anti-OGM…
Plus de maes-media…
La brasserie Alken-Maes n’a plus de porte-parole. Alors qu’il avait jusqu’ici une politique de relations proactive avec les médias et les journalistes, le brasseur, qui fait partie du top 3 du marché belge, a décidé de faire une croix sur la fonction. Désormais, pour s’adresser à un porte-parole, les journalistes devront contacter la maison mère, c’est-à-dire le siège du groupe Heineken aux Pays-Bas… Pas l’idéal pour l’image d’un brasseur qui semblait jusqu’ici tenir à ses racines locales. Les deux derniers qui s’étaient succédé au poste à Malines étaient Lars Vervoort, puis Loebrecht Lievens. À noter que ce dernier n’est pas parti seul en décembre 2015: Alken-Maes a vu son comité de direction réduit de trois unités (quatre départs et une nomination), pour revenir de neuf à six. Un des partants est en fait monté un cran plus haut dans le groupe Heineken, mais deux autres ont effectivement quitté la société: Loebrecht Lievens et Lies Eeckman. Le premier n’était pas que porte-parole mais dirigeait aussi le service juridique, tandis que la seconde était en charge du marketing. On se retiendra d’écrire que les cadres émigrent en maes…
"Pour sortir du tunnel, il faut d’abord pouvoir y entrer."
161 journalistes à Val Duchesse.
La foule des tous grands jours est attendue ce lundi après-midi au Château de Val Duchesse! Accrochez-vous, ce sont en effet 161 journalistes qui ont effectué une demande d’accréditation pour pouvoir assister au sommet belgo-français sur le terrorisme. Avouez: le tranquille domaine de Val Duchesse a son petit succès, puisque sont attendues rien moins que 46 caméras de télévision du monde entier. On murmure même – oui, oui – que "Sept à la Une" sera là pour assister à la conférence de presse des Charles Michel, Manuel Valls et consorts. Tremblez, donc, CNN et autres BBC…! Sinon, outre les six excellences ministérielles (3 belges et 3 françaises), on notera encore la présence du procureur fédéral Frédéric Van Leeuw et de son alter ego parisien François Moulins pour parler échange de renseignements, djihadisme et compagnie autour d’un bon repas. Inutile de vous dire que les grilles du château bruxellois seront bien gardées.
Histoire de notoriété.
L’Abip, vous connaissez? Il s’agit de l’Association belge des institutions de pension, l’organisation représentative du secteur des fonds de pension en Belgique. On devrait plutôt écrire "il s’agissait". Car récemment, l’Abip a changé de nom. Mais elle l’a fait sans tambour ni trompette, si bien que quand, à la rédaction, nous avons reçu en début de semaine un communiqué estampillé "PensioPlus", nous l’avons distraitement jeté à la corbeille, en supposant que c’était une énième publicité pour un médicament contre l’hypertension ou quelque chose du genre. Pas de quoi accroître une notoriété déjà très faible. D’autant plus que le logo choisi par l’ex-Abip fait davantage songer au monde des mutuelles de santé ou au secteur pharmaceutique qu’aux fonds de pension. Le nouveau site (www.pensioplus.be) est en outre introuvable quand on tape PensioPlus dans un célèbre moteur de recherche. Ou comment s’enfoncer encore plus dans l’anonymat…
L’association s’en expliquera sans doute jeudi prochain car, dans un autre communiqué envoyé en fin de semaine, elle convie la presse à une conférence où sera notamment commenté le changement de dénomination, ainsi annoncé par la bande. Mieux vaut tard que jamais. Ah oui, un dernier détail. Le slogan choisi par PensioPlus sur son site internet? "Smarter together", un slogan utilisé l’an dernier par le groupe pharmaceutique Merck pour fêter ses 125 ans de présence aux USA. La boucle est bouclée.
La bonne parole à Molenbeek.
L’hôtel Belvue, cet établissement de 30 chambres qui est aussi une école destinée à former (sur le tas) les jeunes de Molenbeek aux métiers de l’hôtellerie, a été inauguré mercredi passé. Financé à 80% par des subsides publics, l’hôtel sera toutefois cornaqué par des professionnels du secteur privé. Lors de l’inauguration officielle, mercredi dernier, on a dû subir le discours – heureusement pas trop long – de la bourgmestre de Molenbeek, qui a surtout dit que "les médias publiaient beaucoup d’inepties sur ma commune". Françoise Schepmans a été suivie par un Didier Gosuin arrivé tellement en retard qu’avant de monter au pupitre, il a dû confier son anorak à… une avocate, médusée de se voir assimilée à une patère. Son speech (largement improvisé) terminé, le ministre bruxellois (de la Formation professionnelle!) a repris son anorak et filé à l’anglaise. On aime ou on n’aime pas Philippe Moureaux, mais il n’y a pas eu un mot sur celui qui a été l’initiateur de ce projet. Sic transit gloria mundi. Bref, on se serait franchement ennuyé s’il n’y avait eu les propos musclés et décoiffants de Serge Schultz, administrateur délégué de Hotelligen, le partenaire privé du Belvue. D’entrée de jeu, "40% de chômage des jeunes, c’est intolérable et inacceptable dans cette commune". Bon, on fait quoi? "Le Belvue a accueilli ses premiers élèves en septembre". Des élèves qui ont toutes leurs chances de sortir du tunnel. Tunnel? "À propos, si vous me permettez une petite allusion à l’actualité, sachez que pour sortir du tunnel, il faut d’abord pouvoir y entrer".
Un consul liégeois de plus.
Le corps consulaire liégeois accueillera bientôt un nouveau membre, Louis Maraite (53 ans). Actuel directeur de la communication du CHU de Liège et natif de la Communauté germanophone, il remplacera Gérard Blaise en mars comme consul honoraire d’Allemagne. Il faut savoir que le microcosme consulaire liégeois est le deuxième du pays en nombre de consuls (45 consuls honoraires cotisants) après Anvers. Ce petit monde consulaire comprend des noms comme Jean-Marie Roberti ou Alain Palmans (Compagnie intercommunale liégeoise des eaux). François Fornieri est par ailleurs cité parmi les candidats à une fonction apparemment très convoitée du côté de Liège. La zone de couverture de Louis Maraite sera les provinces de Liège, de Namur et de Luxembourg à l’exception du territoire des Cantons de l’est. L’homme a une idée à la seconde et il faut parfois le freiner (gentiment) dans ses élans. Il a commencé sa carrière comme journaliste à la "Gazette de Liége", l’édition de "La Libre Belgique" dans l’ex-principauté, dont il est devenu chef d’édition avant de rejoindre le cabinet de l’ancien ministre wallon Michel Foret (MR). Il reviendra par la suite au journalisme chez SudPresse avant de repartir comme porte-parole de l’ex-SNCB Holding. Outre sa fonction au CHU, Louis Maraite est conseiller communal MR à Liège et écrivain à ses heures perdues: un livre sur la Daerdenmania, un sur feu André Cools et un autre sur le rôle des cheminots dans la bataille de Liège le 4 août 1914.
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