Verdir le parc des voitures de société: un défi réalisable pour les employeurs
Verdir le parc des voitures de société à partir de 2026 ? Un défi, mais réalisable, selon les coups de sonde que nous avons réalisés. Par contre, la disponibilité des bornes de recharge inquiète.
Pour la FEB, le verdissement du parc de voitures de société est "un compromis réalisable", vu "les délais raisonnables pour s’y adapter". La Febiac, la fédération du secteur automobile, souligne que les prix des voitures électriques tendent à se démocratiser: au premier trimestre 2021, 27% des nouvelles immatriculations de voitures de société concernaient ainsi déjà des véhicules hybrides ou électriques, grâce, selon elle, à une démocratisation des prix et à une fiscalité avantageuse.
Si la voiture électrique reste plus chère à l’achat, son coût mensuel total, fiscalité comprise, la rend de plus en plus compétitive, affirme la Febiac. "Nous sommes d’avis que l’offre, qui ne cesse de s’élargir et de devenir plus démocratique, va permettre un basculement vers la voiture électrique" confirme Stefan Delaet, CEO de KBC Autolease. "Pour les voitures de société, nous examinons généralement le coût total de possession, souligne ALD Automotive. En plus du prix d'achat, vous avez la fiscalité, la consommation d'énergie, mais aussi l'entretien. Avec une voiture électrique, l’entretien est souvent moins cher. Et le prix des voitures électriques et de leurs batteries devrait encore baisser à l’avenir."
Un optimisme qui n’est toutefois pas partagé par tout le monde. "Même sans modification de la loi, les voitures de société sont déjà de plus en plus coûteuses, observe Yves Labeeu, legal consultant chez Attentia Legal Partners. Et c’est clair qu’à budget identique, on ne pourra pas se permettre la même voiture en version électrique, même en tenant compte de la fiscalité. Dans un premier temps au moins, on risque d’avoir une augmentation des charges pour toutes les parties, les employeurs comme les employés."
Une voiture sans doute plus petite
Pour KBC Autolease, il est exact que sans changement de règles ou de budget, l’alternative électrique signifiera probablement un véhicule plus petit au départ, même si la situation pourrait évoluer assez rapidement.
Sans changement de règles ou de budget, l’alternative électrique signifiera probablement un véhicule plus petit au départ, même si la situation pourrait évoluer rapidement.
"À très court terme, le choix d’un véhicule plus petit va peut-être s’imposer, mais je pense que cela sera très temporaire, insiste Laurent Loncke, CEO d’Arval Belgium. Le développement conjugué de l’offre et de la demande fait que l’on va aller vers des prix de plus en plus abordables." Et le secteur du leasing se prépare à offrir des formules flexibles pour aider ses clients à faire la transition. "Il s’agit notamment de contrats plus flexibles, par exemple plus courts, pour permettre de passer à des véhicules récents et donc moins polluants plus rapidement", explique Stefan Delaet, CEO de KBC Autolease.
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Plusieurs gros employeurs contactés jugent qu’il est trop tôt pour s’exprimer sur le sujet. EY Belgique et Engie font exception: ils ont déjà anticipé, en partie au moins, l’évolution du régime des voitures de société. "Depuis novembre 2020, nous proposons un budget basé sur le coût total, qui inclut les aspects fiscaux, explique un porte-parole d’Engie. Depuis l’introduction de ce nouveau système, 40% de ceux qui doivent changer de véhicule ont choisi une hybride ou une électrique, un choix qui se répartit moitié-moitié."
EY Belgique, lui, encourage ses employés à opter pour des moyens de transport alternatifs, qu’ils conservent ou non leur voiture de société – une formule qui avait séduit 800 des 2.400 employés avant la crise du covid. Et depuis avril, ceux qui optent encore pour une voiture de société sont encouragés à choisir une hybride ou une électrique, pour peu qu’ils puissent installer une borne de recharge à domicile. Et les premiers résultats sont encourageants: un petit quart a gardé une voiture à moteur thermique, une grosse moitié a opté pour une hybride et le solde pour une voiture entièrement électrique. Basculer entièrement vers les voitures full électriques en 2026 apparait donc comme un but atteignable, selon Wim de Wit, directeur RH d’EY. "Mais il nous paraissait extrêmement important de passer par cette phase, où nous proposons également des hybrides, pour assurer une transition efficace."
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Reste le problème des bornes de recharge, et du changement des ‘car policies’."La transition ne sera possible que si les pouvoirs publics développent suffisamment de bornes de recharge publiques" souligne une entreprise. Un obstacle potentiel que pointent aussi plusieurs sociétés de leasing. "Un gros travail va également devoir être fait sur les ‘car policies’, pour déterminer si l’on inclut la borne de recharge ou pas, par exemple", remarque Laurent Loncke.
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