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Washington juge "très probable" une invasion russe de l'Ukraine

Le président des États-Unis Joe Biden en conversation téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. ©REUTERS

Les États-Unis et l'Union européenne (UE) réitèrent leur soutien à l'Ukraine, alors que les signes d'une attaque russe persistent. En cas d'invasion, l'Otan augmenterait ses troupes à l'est de l'Europe.

Nouvel An ou pas, les tensions n'ont pas baissé d'un iota entre la Russie, l'Ukraine et ses alliés, les États-Unis et l'UE. Moscou persiste à mettre la pression en massant des dizaines de milliers d'hommes, des drones et des pièces d'artillerie à la frontière ukrainienne. Américains et Européens ont réitéré leur soutien à l'Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine brandit la menace d'une intervention militaire pour obtenir l'arrêt de l'expansion de l'Otan vers les pays de l'Est. Le maître du Kremlin, qui considère la dissolution de l'URSS comme une "catastrophe géopolitique", continue à entretenir le rêve d'une puissance impériale russe.

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L'intégration de l'Ukraine dans l'Otan est "une ligne rouge à ne pas franchir", a dit Poutine lors d'un récent entretien téléphonique avec le président des États-Unis Joe Biden. Or, l'Ukraine ne cesse de rappeler qu'elle veut intégrer l'alliance atlantique.

"Le président Biden a dit clairement que les États-Unis et ses alliés répondront énergiquement si la Russie envahit davantage l'Ukraine."

Jen Psaki
Porte-parole de la Maison-Blanche

Poutine refuse de voir l'Otan accroître sa présence aux frontières russes, considérant qu'un nouvel élargissement de l'alliance - pourtant défensive - constituerait une provocation insupportable. Ces nouvelles tensions ont poussé le président finlandais Sauli Niinisto à affirmer lors du discours de Nouvel An que son pays se réservait le droit de demander son adhésion à l'Otan.

Les alliés solidaires

Le 2 janvier, Joe Biden a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Le président Biden a dit clairement que les États-Unis et ses alliés répondront énergiquement si la Russie envahit davantage l'Ukraine", a commenté la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki.

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L'Europe fait de même, en dépêchant à Kiev le chef de sa diplomatie, Josep Borrell. La visite, qui devait avoir lieu le 6 janvier, a été avancée à mardi pour répondre à l'urgence et, au passage, rattraper le retard de l'UE sur les États-Unis dans ce dossier.

Mais que signifie "une réponse énergique" dans l'esprit de Biden? Le président américain brandit la menace de sévères sanctions économiques contre la Russie si ses troupes entrent en Ukraine. Mais il reste discret sur l'éventualité d'un soutien militaire à Kiev.

Les représailles seront d'abord économiques. Le point faible de la Russie n'est pas son armée, mais son économie, à peu près du niveau de celle du Benelux. L'Ukraine réclame des sanctions préventives, ce que l'UE ne semble pas disposée à accepter.

Pour contrebalancer sa faiblesse économique, Moscou joue des muscles. Les essais de missiles hypersoniques, capables de frapper en quelques minutes l'Europe, se multiplient. La Russie prépare aussi de nouveaux exercices militaires avec la Chine, un autre régime autoritaire soucieux d'éviter l'expansion des valeurs démocratiques occidentales.

Une invasion russe "très probable"

Adam Schiff, le président du Comité du renseignement de la Chambre des États-Unis, a jugé "très probable" que la Russie envahisse l'Ukraine, dimanche lors d'une interview sur CBS, juste après l'entretien entre Biden et Zelensky.

"Cela aura l'effet inverse de ce que Poutine essaie de réaliser."

Adam Schiff
Président du Comité du renseignement de la Chambre

Il a averti que l'Otan enverrait plus de forces aux frontières de la Russie si elle envahissait l'Ukraine. "Cela aura l'effet inverse de ce que Poutine essaie de réaliser", a-t-il dit.

Selon un rapport des renseignements américains révélé en novembre par le Washington Post, la Russie prévoit une offensive en Ukraine "au début de l'année 2022", en déployant 100 bataillons tactiques, soit environ 175.000 soldats.

175.000
soldats russes
Le plan d'invasion de l'Ukraine par la Russie impliquerait le déploiement de 175.000 hommes, selon les renseignements américains.

Lors de leur dernier entretien, le 30 décembre, Biden et Poutine ont convenu d'une rencontre entre leurs représentants le 10 janvier à Genève, suivi d'un Conseil Russie-Otan le 12 janvier pour tenter de déminer la situation.

Le résumé
  • Le président des États-Unis Joe Biden a réitéré son soutien à l'Ukraine, alors que les signes d'une invasion russe persistent. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a avancé à ce mardi sa visite prévue jeudi à Kiev.
  • Un haut représentant américain juge "très probable" une invasion de l'Ukraine par la Russie. Un tel passage à l'acte aurait pour conséquence des sanctions économiques et un renforcement de la présence de l'Otan à l'est de l'Europe.

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