La start-up bruxelloise No Waste Republic transforme le pain invendu en chapelure et séduit les investisseurs
No Waste Republic valorise les surplus de production de pain qu'elle transforme en panure. Elle vient de lever un million d'euros pour doper sa production.
Depuis plus de deux ans, la start-up bruxelloise No Waste Republic fait de la revalorisation du pain invendu son cœur d'activité. Lancée en 2022 par Charles-Louis Stinglhamber, un ancien cadre d'AB InBev, et par Beefounders, qui soutient des projets entrepreneuriaux durables en leur trouvant des investisseurs, elle s'est trouvé un premier débouché du côté des brasseurs. Avant de se tourner vers les producteurs d'aliments panés (croquettes, viandes, crevettes tempura...).
Afin de stimuler la transition de l'industrie alimentaire vers un modèle circulaire, la petite société logée aux Abattoirs d'Anderlecht a pris son véritable essor en 2024 en traitant 20 tonnes de pain non vendu, pour un chiffre d'affaires d'une petite centaine de milliers d'euros. Objectif en 2025: quintupler la production et tripler le chiffre d'affaires.
"Nos fonds propres sont positifs, le conseil d'administration est en place et le proof of concept est clôturé."
Une levée de fonds d'un million
Les invendus de pain sont fournis par les boulangeries industrielles La Lorraine et Lantmännen. Un partenariat a également été noué avec un industriel français. "Nous ne récupérons que les surplus de production que les associations ne peuvent reprendre et qui sont dès lors voués à l'alimentation animale. À ce stade, nous n'avons pas besoin de nous approvisionner en invendus des magasins, plus compliqués à gérer sur le plan de la sécurité alimentaire", précise Charles-Louis Stinglhamber, administrateur délégué de No Waste Republic.
Pour financer cette croissance, No Waste Republic vient de finaliser une levée de fonds d'un million d'euros, menée par des investisseurs privés (35% du capital) et par trois acteurs publics: finance&invest.brussels, la Fondation Roi Baudouin et le fonds public flamand Trividend. Un montant obtenu via la conversion d'un prêt convertible de 600.000 euros contracté il y a un an, une augmentation de capital de 200.000 euros, le tout suivi de la contraction d'un nouveau prêt convertible de 200.000 euros. S'ajoute à cela un subside de 80.000 euros octroyé par BeCircular, dont No Waste Republic est un des 14 lauréats 2024.
"Nos fonds propres sont positifs, le conseil d'administration est en place et le proof of concept est clôturé", résume Charles-Louis Stinglhamber. Place donc au développement d'une entreprise dont le principal débouché (95% des revenus) provient désormais des panures et des chapelures destinées à l'industrie alimentaire: les fabricants de croquettes et de produits frits (nuggets, volaille panée pour fritures…), l'alimentation asiatique (notamment la chaîne Makisu, qui se fournit en panko, une chapelure japonaise plus légère et croustillante) et les distributeurs qui livrent des restaurants plus petits comme, par exemple, Terroirist.
"Une tonne de chapelure vendue, c'est 1,06 tonne de CO2 qui n'est pas émise"
Réduire l'empreinte carbone
Offrir une seconde vie aux excédents de pain des boulangers industriels et relocaliser une production à Bruxelles pour réduire l'empreinte carbone et les risques d'approvisionnement de la chaîne alimentaire, c'est la mission que se donne la jeune start-up.
"Il y a énormément de gaspillage alimentaire, et une grande partie est revalorisée dans l'alimentation animale. Nous utilisons une ressource disponible localement, ce qui permet de réduire les émissions. Une tonne de chapelure vendue, c'est 1,06 tonne de CO2 qui n'est pas émise", résume Charles-Louis Stinglhamber.
No Waste Republic entend bien poursuivre son développement. "Une nouvelle levée de fonds est déjà prévue pour 2026 en vue d'une industrialisation complète du procédé, tant au niveau de la production que des ventes. Le montant n'est pas encore fixé, mais il atteindra a priori au moins un million d'euros, car cela servira à financer l'industrialisation complète avec l'aménagement d'un nouveau site de production et l'élargissement de l'équipe (huit personnes actuellement, NDLR)", conclut Charles-Louis Stinglhamber.
Idéalement, le nouveau site devrait être implanté à Bruxelles. Mais, avec la rareté des espaces disponibles, il est possible que No Waste Republic doive aller voir ailleurs.
- No Waste Republic, une start-up bruxelloise qui valorise les surplus de production de pain, vient de lever un million d'euros pour doper sa production.
- En 2025, elle entend quintupler la production et tripler le chiffre d'affaires de l’an dernier (20 tonnes de pain non vendu traité pour un chiffre d'affaires de 100.000 euros).
- Une nouvelle levée de fonds est déjà prévue pour 2026 en vue d'une industrialisation complète du procédé, tant au niveau de la production que des ventes.
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