Nathalie Guillaume, première femme présidente de la Fevia

Un passage de flambeau inédit se profile le 2 décembre prochain à la Fevia. Après un mandat de trois ans, Anthony Botelberge quittera ses fonctions de président et reprendra à temps plein ses activités à la tête de Frigilunch. Il cédera le témoin à Nathalie Guillaume, qui deviendra ainsi la première femme désignée à la tête de la puissante Fédération belge de l'industrie alimentaire.

Une première

À notre connaissance, c'est la première fois qu'une femme présidera aux destinées d'une fédération sectorielle en Belgique. On se rappellera qu'en 2013, Michèle Sioen, CEO de l'entreprise éponyme, avait été la première femme à avoir accédé à la présidence de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB).

La Fevia, c'est du lourd. Premier employeur dans l'industrie manufacturière belge avec 102.000 salariés, l'industrie alimentaire pèse 81 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Mais le secteur alimentaire n'a plus guère de secrets pour Nathalie Guillaume.

Actuellement secrétaire générale et directrice du développement durable de Danone Benelux, cette bioingénieure de formation y est active depuis près de 30 ans. Elle a notamment occupé diverses fonctions au sein de la Fédération belge des produits laitiers et des compléments alimentaires, et travaille chez Danone depuis 2008. Où elle s'est spécialisée depuis une dizaine d'années dans les questions environnementales.

Une touche de vert

À la Fevia, la nouvelle présidente jouera en terrain connu: elle est active depuis de nombreuses années au sein des comités stratégiques et des organes d'administration de la fédération alimentaire. Mais sa mission n'aura rien de simple. "Les répercussions de la crise du covid, la crise des matières premières, la crise énergétique, l'énorme inflation des coûts et les tensions géopolitiques: le paysage entrepreneurial a été confronté à de nombreux obstacles au cours de ces trois dernières années", résume Anthony Botelberge, l'actuel président, dans un communiqué.

Nathalie Guillaume n'a pas encore établi les priorités de sa présidence. Elle se contente à ce stade de définir un cadre général. "En tant que nouvelle présidente de Fevia, je souhaite renforcer la collaboration entre les différents maillons de la chaîne alimentaire. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons nous engager dans la création de valeur durable, parce qu'ensemble, nous sommes plus forts", dit-elle.

Mais nul doute que son mandat devrait se voir teinté d'une touche de vert. En février dernier, son action dans le domaine de la durabilité lui avait du reste valu le titre de "sustainability professional" décerné par Time4Society et la FEB. Elle était, parmi les nominés, la seule personnalité représentant une entreprise vendant des produits de grande consommation. "Pour moi, c'est à la fois une obligation morale vis-à-vis de notre écosystème et des consommateurs, mais aussi pour notre propre futur. On ne peut pas juste faire de la performance économique sans tenir compte de ça, sinon on n'a pas d'avenir", disait-elle alors au magazine spécialisé Gondola.