Audi Brussels arrête les recherches pour un repreneur
Audi a indiqué que la dernière piste de repreneur n'avait rien donné et arrête de rechercher des repreneurs pour une activité industrielle à Forest. Les syndicats ne jettent pas l'éponge.
Le dernier espoir d'un repreneur pour produire des véhicules utilitaires à l'usine de Forest est tombé à l'eau. Il s'est désisté. Audi et le groupe Volkswagen n'ont plus de projet industriel viable pour le site de Bruxelles et ne comptent plus en chercher, a expliqué la direction d'Audi en conseil d'entreprise extraordinaire.
En clair, la recherche active s'arrête ici, même si Audi a dit rester ouverte à des potentiels repreneurs et investisseurs s'ils se manifestent d'eux-mêmes.
"La vraie conclusion des discussions, c'est qu'il n'y aura pas d'emplois sauvés par Audi ou VW à Forest."
La direction accusée d'avoir "faussé la loi Renault"
Du côté des syndicats, la confiance envers la direction est au plus bas. Mais les représentants syndicaux n'entendent pas jeter l'éponge et ils refusent de clôturer la phase 1 de la loi Renault.
"Étant donné qu’Audi nous ment depuis des années, pourquoi devrions-nous les croire? Ils ne nous ont donné aucun nom des 26 repreneurs potentiels", soupire Ludovic Pineur, permanent à la CNE.
"Nous avons une super usine avec des travailleurs formés, c'est quand même un comble qu'aucun des 26 projets n'aboutisse. Et même s'il s'agissait de former les gens, il existe des subsides pour cela", insiste Grégory Dascotte, permanent FGTB.
"La vraie conclusion des discussions, c'est qu'il n'y aura pas d'emplois sauvés par Audi ou VW à Forest", analyse-t-il. Le syndicaliste estime que la direction a "faussé la loi Renault" en plaçant les besoins d'Audi et du groupe Volkswagen au premier plan avant la tentative de sauver des emplois.
"La loi Renault sert à chercher toutes les alternatives aux licenciements. Eux, ils cherchent d'abord des pistes pour gagner de l'argent", ajoute Grégory Dascotte.
"Notre objectif reste d'achever le processus d'information et de consultation avec les partenaires sociaux avant la fin du mois de novembre."
La direction veut avancer
Du côté de la direction, on entend désormais avancer. Dès ce mercredi, les discussions sur le plan social reprendront avec les travailleurs d'Audi. Les syndicalistes devront donner leur contreproposition à celle de la direction de la semaine dernière.
Une offre dans laquelle il nous revient que la direction a fait un effort suite à un benchmark.
Mais la direction veut surtout en finir avec cette phase 1 de la loi Renault avant la fin novembre. "Nous proposerons aux partenaires sociaux de poursuivre les négociations la semaine prochaine. Notre objectif reste d'achever le processus d'information et de consultation avec les partenaires sociaux avant la fin du mois de novembre", insiste Thomas Bogus, CEO d'Audi Brussels, qui n'est donc pas d'accord avec les syndicats sur le calendrier des réunions.
"Il est indispensable que le Fédéral se saisisse enfin de ce dossier. Les futurs membres de l'Arizona aussi devraient se mobiliser pour ne pas laisser ce site à l'abandon."
Refus de vendre pour un euro symbolique
Ludovic Pineur dévoile que la direction a déjà refusé l'idée de vendre le site pour un euro symbolique quand les syndicats lui ont posé la question. Les différentes parties prenantes devraient maintenant se tourner vers le politique.
Si Audi entend récupérer quelque chose de son foncier d'une manière ou d'une autre, elle aura besoin du politique pour accéder à la réaffectation.
Du côté des syndicats, on en appelle aussi aux politiques, mais pour tout autre chose. "Nous appelons à une mobilisation politique pour le site. Il est indispensable que le Fédéral se saisisse enfin de ce dossier. Les futurs membres de l'Arizona aussi devraient se mobiliser pour ne pas laisser ce site à l'abandon", insiste Ludovic Pineur.
"On appelle le gouvernement pour qu’il aide à trouver un avenir industriel pour le site", renchérit Grégory Dascotte.
Les syndicats soupçonnent Audi de vouloir faire de la promotion immobilière avec le site.
L'avenir foncier du site en question
Comme ils estiment que la direction n'est pas vraiment sincère dans les démarches pour sauver des emplois, les syndicats cherchent des alternatives de leur côté. Une série de projets ont ainsi été étudiés sur l'assemblage de pièces, de batteries, etc. Mais, à chaque fois, VW ou Audi déclinait la proposition en fin de parcours.
"On regroupe des projets ensemble pour tenter de prouver que cela pourrait être rentable. Si on y arrive, on devra nous-mêmes chercher un investisseur", détaille Grégory Dascotte.
"Le groupe de travail sur les modèles d'entreprise alternatifs possibles n'a pas non plus réussi à produire des solutions viables pour l'avenir immédiat de l'usine et le maintien du plus grand nombre d'emplois possible à court terme", estime de son côté l'usine par la plume de son directeur des communications externes, Peter D'hoore.
Dans les nouvelles séries de questions posées au management, une partie concerne l'avenir du site et du foncier, ajoute Pineur. Les syndicats soupçonnent Audi de vouloir faire de la promotion immobilière avec le site. Une musique qu'ils n'entendent pas écouter sans rien dire.
Pour rappel, la direction d'Audi avait déjà expliqué qu'elle comptait stopper la production sur le site le 28 février 2025. Mais, actuellement, aucune voiture ne sort des lignes en raison de la grève du sous-traitant Imperial Logistics.
- Aucun investisseur potentiel n'a été trouvé pour Audi Brussels qui met fin à sa recherche active d'investisseurs.
- L'investisseur potentiel dans le véhicule utilitaire s'est désisté. Audi a rejeté auprès des syndicalistes la piste d'un abandon du site pour un euro symbolique.
- Les syndicalistes demandent aux politiques de se mobiliser et continuent à chercher de leur côté une alternative industrielle pour le site.
- Ils reprochent à la direction d'Audi d'avoir regardé ses intérêts avant de chercher des alternatives aux licenciements, ce qui "fausse la loi Renault"
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