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Le début de la fin pour les véhicules hybrides?

Skoda a déjà annoncé qu'il n'y aurait pas de nouveau modèle plug-in hybrid dans sa gamme qui compte déjà l'Octavia et la Superb en PHEV. ©Skoda

Avec la chasse au thermique et la législation pro-électrique, les véhicules hybrides commencent à patiner. Il ne leur reste que quelques années pour briller.

Est-ce le début de la fin pour les véhicules hybrides? Le trait est un peu gros, mais une tendance de fond montre que les voitures hybrides ont peut-être déjà connu leurs plus belles années.

En Union européenne, les immatriculations de véhicules hybrides classiques (HEV) sont en légère baisse de 2,2% au deuxième trimestre, selon les données compilées par l'association européenne des constructeurs (ACEA). Cependant, en parts de marché (22,6%), les hybrides gagnent du terrain en raison de la forte baisse des ventes de véhicules thermiques.

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Pour les PHEV (hybrides qui se rechargent sur prise avec une source d'énergie extérieure), la donne est plus claire. Les plug-in sont en baisse de 12,5% sur le deuxième trimestre dans l'UE.

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On immatricule désormais plus de véhicules purement électriques que de véhicules plug-in hybrides en Europe.

Dans ce contexte, certaines marques, comme Skoda ou Mercedes-Benz ont déjà annoncé la fin du renouvellement de leur gamme de PHEV. La technologie a toujours été présentée comme de transition.

Avec le cadre législatif dans l'UE, les choses pourraient aller plus vite. Dès 2035, les ventes de voitures thermiques neuves seront interdites et les hybrides ne seront pas épargnées. Le secteur automobile a demandé de longue date une direction claire. Maintenant qu'elle est tracée, cela pousse à investir dès aujourd'hui vers le tout électrique.

Voitures de sociétés hybrides

La donne en Belgique est néanmoins un peu différente dans les chiffres du premier semestre. Les parts de marché tant des HEV (12,5%) que des PHEV (15,4%) sont en progression.

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"Le plug-in est tiré par les sociétés. Neuf hybrides rechargeables sur 10 sont au nom d'une société", rappelle à ce titre Michel Martens, directeur du département d'études de la Febiac.

Si bien que les PHEV représentent plus d'une immatriculation sur 5 en entreprise (22,6%), contre 12,2% pour les voitures électriques et 5,2% pour les hybrides classiques.

"Dans les commandes, les électriques ont dépassé les plug-in"

Jean-Marc Ponteville
Porte-parole de D'Ieteren Auto

Mais cela ne va durer qu'un temps. "Tout ce qui n'est pas électrique ou hydrogène est appelé à disparaître", tranche Jean-Marc Ponteville le porte-parole de D'Ieteren, l'importateur des marques du groupe Volkswagen en Belgique. "Dans les commandes, les électriques ont dépassé les plug-in", ajoute-t-il.

Déductibilité

En fait, les véhicules PHEV (très favorisés à l'heure actuelle en société) ont une date butoir dans la fiscalité belge. Pour toutes les commandes de véhicules de sociétés passées avant juillet 2023, les règles de déduction favorables aux hybrides avec prise resteront d'application.

Pour les commandes passées après cette date, la déductibilité restera inchangée pour les années 2023 et 2024, mais sera plafonnée à 75% en 2025, puis 50% en 2026, 25% en 2027, pour arriver à zéro en 2028.

Il y aura certainement des effets d'aubaine dans le marché, mais le législateur a prévu qu'à tout nouveau contrat pour un hybride à partir de janvier 2023, les frais de carburant ne soient déductibles qu'à 50% (pour encourager l'utilisation du mode électrique).

La date butoir force de nombreuses entreprises à revoir leur car policy, leur politique de voitures de société. C'est souvent ce qui est oublié dans les discussions sur les voitures de sociétés. Il y a d'une part ce que la législation implique pour les entreprises et, d'autre part, la politique interne de rémunération des entreprises.

Solution intermédiaire

"Certaines sociétés peuvent déjà avoir adapté leur car policy pour rendre les véhicules électriques très favorables", dit Martens. Il rappelle néanmoins que l'hybride reste "une belle solution intermédiaire, tout particulièrement en l'absence d'un réseau de bornes suffisant pour les employés".

"La fiscalité est un levier extrêmement puissant. Je pense que les entreprises vont commander massivement des voitures électriques. À mon sens, l'intérêt de l'hybride va diminuer au fur et à mesure que les batteries deviendront plus puissantes et que les points de recharge seront nombreux", estime Ponteville.

Mais tout ce qui est vrai sur ce marché professionnel l'est beaucoup moins sur le marché particulier, particulièrement en berne à l'heure actuelle.

À peine 3,3% des nouvelles immatriculations des particuliers au premier semestre en Belgique concernent des véhicules électriques; c'est plus ou moins similaire aux PHEV (3,7%) mais bien moindre que les hybrides autorechargeables.

Davantage en Flandre

Le client particulier regarde encore souvent le prix affiché sur les véhicules, plutôt que le véritable coût mensuel. "La technologie hybride est encore accessible pour le client particulier, avec un surcoût entre 2.000 et 2.500 euros", explique ainsi Karl Schuybroek, directeur communication de Renault Belux. Il rappelle par exemple qu'immatriculer un diesel coûte cher en Flandre.

L'hybride semble avoir encore une belle vie auprès des particuliers en Flandre. Le dossier de la taxe kilométrique ne parait pas près d'y arriver à maturité. En attendant, le CO2 y est primordial dans la taxation, ce qui y rend hybrides et plug-in intéressants pour les particuliers.

Le projet de nouvelle taxation automobile en Wallonie, "reste plutôt favorable aux hybrides, estime Martens. La nouvelle génération de plug-in atteint des 15 à 20 grammes de CO2. Le handicap du poids pourrait être compensé par les très faibles émissions de CO2."

En l'état, les taxes wallones pourraient donc pousser l'hybride plutôt que le véhicule électrique à l'avenir.

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