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Stellantis va produire des voitures électriques affichant 800 km d'autonomie

La nouvelle plateforme STLA Frame de Stellantis doit permettre de proposer des SUV et des pick-up électriques affichant 800 km d'autonomie, une demande importante sur le marché américain. ©Stellantis

Même si la pertinence des grosses autonomies se pose, les voitures électriques affichent des autonomies de plus en plus grandes, reléguant petit à petit les craintes de la panne sèche aux oubliettes.

Stellantis l’a dévoilée ce mardi soir. Le groupe issu de la fusion entre FCA et PSA va produire des voitures sur une nouvelle base technique (plateforme) STLA Frame. Les voitures produites sur cette base pourront offrir 800 km d’autonomie théorique. Cette plateforme est prévue pour les SUV et les gros pick-up, alors que sa STLA Large vise aussi 800 km d'autonomie, mais pour des véhicules plus classiques.

Notons que les bases techniques de Stellantis peuvent convenir aux différents types de motorisations, une stratégie chère à Stellantis de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier avec des véhicules uniquement dédiés à l’électrique.

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"Avec l’arrivée des véhicules électriques à l'autonomie étendue, nous proposons des solutions sans compromis aux clients qui pourraient hésiter à essayer leur premier véhicule électrique. Nous sommes fiers de cette merveille d’ingénierie et nous sommes impatients de la voir prendre vie dans notre prochaine présentation produits chez Jeep et Ram", s’est félicité Carlos Tavares, CEO de Stellantis.

Crainte de l'autonomie

Pendant plusieurs années, l'autonomie a constitué le premier frein à l’adoption du véhicule électrique. "Nous remarquons que cette croyance voulant que les voitures électriques n’ont pas assez d’autonomie existe toujours. C'était vrai il y a 10 ans, mais moins justifié aujourd'hui", témoigne Aurélie Gillieaux, general manager Benelux de WeNow, la société qui aide les entreprises à passer à l'action pour le climat, que ce soit pour la mobilité durable, la formation au climat et au bilan carbone. "Avec 375 kilomètres d'autonomie en moyenne pour les voitures électriques neuves, l'autonomie des batteries dépasse les besoins de la plupart des conducteurs", ajoute-t-elle.

"Avec 375 kilomètres d'autonomie en moyenne pour les voitures électriques neuves, l'autonomie des batteries dépassent les besoins de la plupart des conducteurs."

Aurélie Gillieaux
General Manager Benelux WeNow

Les voitures avec de grosses autonomies mettent néanmoins en lumière le premier frein actuel des véhicules électriques: leur prix. Sur le marché, les plus belles autonomies sont offertes actuellement chez les modèles premium comme la Mercedes-Benz EQS, qui flirte avec les 800 km WLTP d’autonomie, de quoi faire plus de 500 kilomètres sur autoroute. Audi et son A6 e-tron affiche jusqu’à 757 km d’autonomie WLTP.

"Les gens veulent toujours plus d’autonomie pour leur sécurité mentale. On voit dans la réalité que les gens ne font pas tous ces kilomètres."

Aurélie Gillieaux
General manager Benelux de WeNow

Autonomies "abordables"

Des voitures moins haut de gamme, comme la Tesla Model 3 en longue autonomie ou la Peugeot e-3008, affichent 700 km au compteur. Dans les voitures généralistes au-dessus des 600 km d’autonomie, on retrouve aussi la Renault Scenic ou les Ford Capri et Explorer qui affichent déjà plus de 600 km WLTP au compteur.

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Tous les constructeurs envisagent désormais de sérieuses batteries et autonomies à l’avenir. Stellantis amène cette réalité aussi dans les véhicules professionnels.

À côté de cela, les constructeurs développent une offre de véhicules plus abordables avec des autonomies plus raisonnables comme la e-C3 de Citroën ou la R5 de Renault.

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"Pourquoi continuer à produire toujours plus de SUV au lieu de développer des modèles plus légers et efficaces? Ils tiennent mieux compte de la nécessité d’agir pour réduire notre empreinte carbone liée à la mobilité", questionne Gillieaux, qui estime que la perception qu'un SUV est adapté à une famille citadine est à changer.

L'autonomie devient un marketing de choix, comme l'a prouvé le constructeur premium chinois Nio avec sa ET7 qui propose plus de 1.000 km d’autonomie.

Pour les grandes transhumances, le réseau de bornes se développe très rapidement. 118.000 bornes étaient déjà disponibles en France fin 2023.

L'autonomie n'est plus une excuse

La question des autonomies est devenue toute relative, et n'est plus une excuse pour ne pas passer le pas. "Les gens veulent toujours plus d’autonomie pour leur sécurité mentale. On voit dans la réalité que les gens ne font pas tous ces kilomètres", ajoute Aurélie Gillieaux.

Au jour le jour, de telles autonomies sont peu nécessaires en Belgique avec un réseau de bornes qui s’intensifie en Wallonie également. Reste que cette question de disponibilité des bornes et du réseau de recharge devient petit à petit la première crainte des utilisateurs.

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Pour les grandes transhumances, le réseau de bornes se développe très rapidement. 118.000 bornes étaient déjà disponibles en France fin 2023, avec notamment l’obligation d’en installer sur toutes les stations le long des autoroutes. 400.000 bornes sont prévues en Hexagone d’ici 2030.

"Les Français ne font des grands trajets de plus de 80 km qu'à peine six fois par an en moyenne et la grande majorité sont inférieurs à 500 km. Pour ces moments-là, on aura envie d’une autonomie plus élevée, mais il serait bien plus efficace d’investir dans des infrastructures de recharge rapide", estime Aurélie Gillieaux.

Plus que la question de l’autonomie toujours plus grande, il sera donc prépondérant à l’avenir de voir quelle est la bonne autonomie pour un client donné. De cette autonomie nécessaire dépendra le prix du véhicule. Le second véhicule d’un ménage, par exemple, a rarement besoin d’excéder les 200 km d’autonomie.

Le résumé
  • Stellantis sera capable de proposer 800 km d'autonomie à des picks-ups et de gros SUV électriques.
  • L'arrivée des grosses autonomies chez les généralistes devrait clore ce débat sur l'adoption du véhicule électrique.
  • Mais il met l'accent sur la question du prix des véhicules électriques alors que la plupart des personnes n'ont pas besoin de tous ces kWh.
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