Azelis veut lever au moins 880 millions d'euros via son IPO
Le chimiste anversois prépare son entrée à la Bourse de Bruxelles. L'opération ne sera toutefois pas accessible aux investisseurs particuliers.
Top départ! Le distributeur chimique Azelis, dont le siège est basé à Anvers, a officiellement lancé le processus pour son entrée sur Euronext Bruxelles. La société reste toutefois avare en détails faute de prospectus approuvé par le gendarme belge des marchés financiers, la FSMA. La date de l’opération et la fourchette de prix sont par exemple encore inconnues.
Ce qu’il ressort par contre du communiqué: Azelis entend lever environ 880 millions d’euros via l’émission de nouvelles actions auprès d’investisseurs institutionnels. Ce qui en fait l'une des introductions les plus importantes à la Bourse de Bruxelles, devant celle de bpost (voir tableau).
Le Rallye Boursier commence officiellement le 21 novembre pour se terminer dix semaines plus tard, le 27 janvier 2023. Les participants peuvent investir 50.000 euros fictifs dans plus de 400 actions et fonds et tenter de gagner 10.000 euros bien réels sous forme d'un compte-titres.
"Nous avons pensé qu'il était approprié de se concentrer sur une offre institutionnelle"
Les petits investisseurs ne pourront donc pas participer à l’introduction en bourse et devront patienter jusqu’à la première cotation. Pourquoi? "Nous avons pensé qu'il était approprié de se concentrer sur une offre institutionnelle", nous a simplement répondu son CEO, Hans-Joachim Müller.
À cela s'ajoute le placement de titres détenus par des actionnaires existants. Une partie des actions proviendra en effet du principal actionnaire vendeur, à savoir le géant du capital-investissement EQT. Rappelons qu’Azelis avait déjà envisagé une introduction en bourse il y a trois ans, avant de faire machine arrière suite à son rachat par le véhicule de la famille suédoise Wallenberg.
Question de timing
Aujourd’hui, la société anversoise est prête à retenter l’aventure. "Nous sommes maintenant suffisamment matures en tant qu'entreprise pour franchir le pas vers la bourse", explique l’homme d’affaires allemand, qui est passé notamment par le géant chimique BASF.
"Nous sommes maintenant suffisamment matures en tant qu'entreprise pour franchir le pas vers la bourse"
Le timing de l'opération n'est d'ailleurs pas anodin. Avec la reprise économique, la demande de produits chimiques, notamment dans le secteur automobile, explose. Le rival néerlandais d'Azelis, IMCD , a vu son chiffre d'affaires grimper d'un cinquième au premier semestre, tandis que son résultat d'exploitation a augmenté de près de la moitié. L'allemand Brenntag a réalisé 20% de bénéfice supplémentaire pour un chiffre d'affaires qui a augmenté de 10%.
Ces résultats se sont traduits dans des cours boursiers record. Depuis le point le plus bas de mars 2020, au début de la pandémie, la valorisation boursière d'IMCD est passée de moins de 3 milliards d'euros à près de 10 milliards. Celle de Brenntag est passée de 5 à 13 milliards d'euros.
Se désendetter pour poursuivre sa croissance
Du côté d'Azelis, le chiffre d'affaires a atteint 2,2 milliards d'euros en 2020. Le bénéfice d'exploitation ajusté avant dépréciation et amortissement a, lui, augmenté de 16%.
"Malgré la pandémie, nous avons connu une forte croissance l'année dernière", souligne Hans-Joachim Müller. "La branche 'sciences de la vie' (alimentation, alimentation animale, pharmacie, produits d'entretien, etc.), qui représente 60% de notre chiffre d'affaires, se portait alors très bien. Notamment en raison de la forte augmentation de la demande de désinfectants."
Selon lui, la société belge, issue de la fusion entre l'italien Novorchem et le français Arnaud, joue "un rôle actif" dans la consolidation en cours sur le marché de la distribution de produits chimiques de spécialité. "Nous avons réalisé 21 acquisitions de début 2018 au 30 juin 2021. Au final, plus de 40 entreprises ont été rachetées depuis la création du groupe en 2001."
Et Azelis n'entend pas s’arrêter en si bon chemin. L'argent ainsi levé devrait permettre de rembourser la dette, qui se chiffre actuellement à 1,6 milliard d'euros, et de poursuivre sa stratégie de croissance.
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