Trevi met en garde contre un prochain tarissement de l'offre d'immobilier résidentiel
La pandémie du coronavirus pèse sur l'organisation du secteur immobilier et devrait pousser les prix d'achat et de location à la hausse. Mais, le patron de Trevi reste optimiste. Pour lui, l'immobilier sera plus que jamais une valeur refuge dans les prochaine mois.
Fin mars, l’indice Trevi des prix de l’immobilier résidentiel a passé le cap des 120 points. C’était attendu. Et selon le patron du réseau immobilier, la crise actuelle devrait encore venir renforcer le repli des investisseurs sur la brique, valeur refuge. Pour Eric Verlinden, malgré le confinement et l’impossibilité passagère d’organiser la moindre visite de bien ou de passer un acte de vente, l’immobilier résidentiel devrait renforcer son statut de valeur refuge dans les mois prochains.
Deux dangers
"Nous sommes persuadés que les conséquences ne seront pas aussi dramatiques en immobilier que pour d’autres segments de marché", ose le patron du réseau Trevi. Tout en relevant la bonne tenue actuelle du marché, celui-ci pointe toutefois deux dangers. Tout d’abord, il relève un déficit de production, que l’arrêt actuel de la plupart des chantiers de logements neufs va venir renforcer.
"Le stock locatif a légèrement augmenté de 7%, mais nous y voyons plus un effet saisonnier traditionnel qu’un indicateur plus inquiétant."
"À Bruxelles, Gand et Anvers, nous enregistrons un déficit de production et de permis d’urbanisme octroyés ou en voie de l’être (délai de 3 à 6 mois). Nous avons déjà préalablement tiré la sonnette d’alarme, mais il semble que la réaction attendue tarde malgré l’urgence prochaine du tarissement de l’offre, qui fera irrémédiablement monter les prix à l’acquisition; et sans doute à la location d’ici un an. D’autant que les appartements d’entrée de gamme sur le marché secondaire (biens d’occasion) se font rares également."
Deuxième élément qu’il faudra garder à l’œil: la durée moyenne de mise en location. "Le stock locatif a légèrement augmenté de 7%, mais nous y voyons plus un effet saisonnier traditionnel qu’un indicateur plus inquiétant. Sur le segment des logements à louer sous la barre des 1.000 euros par mois, l’activité reste soutenue."
Décotes sur les briques titrisées.
"La débâcle financière des marchés écartera sans doute pour quelques années bon nombre d’investisseurs prudents."
Enfin, une fois le confinement terminé, le patron de Trevi prévoit un retour progressif des investisseurs, à nouveau décontenancés par la bourse, vers la brique. "La débâcle financière des marchés écartera sans doute pour quelques années bon nombre d’investisseurs prudents. Quand on voit que même les SIR résidentielles, pourtant rassurantes, ont subi des corrections dépassant parfois 40%, on ne peut qu’en déduire qu’elles sont bel et bien corrélées avec les marchés financiers. Certains avaient présenté ce type de placements comme la panacée alliant les avantages du résidentiel sans les tracas de la brique physique; mais la chute brutale récente des cours confirme que ces actifs sont des produits plus financiers qu’immobiliers", constate Eric Verlinden.
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