Adam Mosseri, ce (trop) proche de Zuckerberg à la tête d'Instagram

Bis repetita? Le moment n'est en tout cas pas sans rappeler l'audition au Congrès, en 2018, du patron et fondateur de Meta (ex-Facebook ), Mark Zuckerberg, à la suite du scandale Cambridge Analytica qui avait vu les données personnelles de près de 90 millions d'utilisateurs du réseau social être récupérées à leur insu.

Ce mercredi, c'était cette fois au tour du directeur d'Instragram, Adam Mosseri, d'être entendu au sein des mêmes murs. En cause? Les révélations de la lanceuse d'alerte et ex-employée de Facebook Frances Haugen, selon lesquelles le groupe aurait privilégié la recherche du profit au détriment du bien-être des utilisateurs. Selon Frances Haugen également, les dirigeants avaient conscience de certains risques pour les mineurs, notamment pour la santé mentale de certaines jeunes filles confrontées, image après image, au mythe du corps féminin idéal.

Si l'intéressé donnait mardi quelques gages de sa bonne foi, des élus dénonçaient déjà les annonces du dirigeant comme une "diversion".

Mais outre le bien-fondé des accusations, il convient aussi de noter qu'Adam Mosseri est aussi attaqué pour ce qu'il représente. Et pour cause, il est le premier homme du camp Zuckerberg à avoir pris les commandes d'Instagram. Et ce, depuis le départ de Kevin Systrom, le fondateur de l’application d’échange de photos et de vidéos.

Ce changement majeur marquait alors une nouvelle ère: la fin de l’indépendance que la plateforme avait conservée à la suite de son rachat en 2012 pour quelque 715 millions d’euros. À compter de là, elle ne fut plus à considérer que comme une simple division du réseau social. Adam Mosseri n'hérita d'ailleurs que du titre de directeur général, et non de CEO.

Pire encore, pour l'accusation, à 38 ans le responsable affiche quasiment l’intégralité de sa carrière chez Facebook.

Diplômé en design informatique, il rejoint la société en 2008 déjà. Quatre ans plus tard, il se voit confier un premier projet d’envergure: Facebook Home, une application Android remplaçant l’interface habituelle de son smartphone par une interface entièrement centrée autour de Facebook. Un échec.

C'est alors qu'il rebondit. Dès 2012, il prend la direction du News Feed, le fil d’actualités qui représente à l'époque le cœur de Facebook. Début 2016, il en supervise la refonte pour davantage mettre en avant les contenus publiés par la famille et les amis. Après les élections américaines de 2016, il se retrouve en première ligne face aux critiques sur la prolifération des fausses informations.

Qu'à cela ne tienne. En mai 2018, il est nommé au poste de responsable de produits d’Instagram. Une arrivée alors interprétée comme une mise sous tutelle de la plate-forme. Et qui sera suivie, en octobre, d'une prise des rênes définitive.

Sous la houlette de l'intéressé, Instagram aura poursuivi une mue d'ampleur pour se positionner sur la vidéo notamment. Il faut dire que le réseau TikTok a rapidement gagné en popularité ces dernières années pour compter plus d'un milliard d'utilisateurs à ce jour - soit le même niveau qu'Instagram.