Facebook doit vendre Giphy, selon le régulateur britannique
Pour protéger les utilisateurs et les annonceurs, le gendarme britannique de la concurrence demande à Facebook de céder sa plateforme Giphy.
La Competition and Markers Authority (CMA), l'autorité britannique de la concurrence, a ordonné, ce mardi, à Facebook, récemment rebaptisé Meta, de vendre sa filiale Giphy. Leur fusion "pourrait nuire aux utilisateurs de réseaux sociaux et aux annonceurs au Royaume-Uni", estime le régulateur.
Le mois dernier, la CMA avait infligé une amende de 50,5 millions de livres, soit près de 59,3 millions d’euros, au géant des réseaux sociaux dans le cadre de sa fusion avec Giphy. Malgré une enquête en cours, Meta avait poursuivi, en effet, l'intégration de l'entreprise spécialisée dans les images animées (gif).
Les craintes de la CMA
Grâce à cette acquisition, estimée à 400 millions de dollars, Facebook avait pu intégrer à son réseau social Instagram l'immense bibliothèque de Giphy. De quoi inquiéter davantage le régulateur britannique. Selon lui, le groupe pourrait augmenter sa part de marché, déjà importante par rapport à d'autres réseaux sociaux, en limitant ou en empêchant l'accès d'autres plateformes aux gifs.
Cette fusion avec Giphy pourrait favoriser Facebook dans la publicité en ligne, alors que le géant internet contrôle déjà près de la moitié de ce marché au Royaume-Uni.
La CMA craignait également que Meta ne change les critères d'accès aux images animées de Giphy en forçant ses rivaux TikTok, Twitter ou Snapchat "à partager plus de données d'utilisateurs".
Autre inquiétude: la fusion avec Giphy pourrait favoriser Facebook dans la publicité en ligne, alors que le géant internet contrôle déjà près de la moitié de ce marché au Royaume-Uni, qui totalise 7 milliards de livres (plus de 8,2 milliards d'euros).
Le régulateur a ainsi conclu, malgré des alternatives proposées par Facebook, que les risques pour la concurrence engendrés par cette fusion ne peuvent être résolus "que si Facebook vend Giphy entièrement à un autre acheteur approuvé".
Une décision que désapprouve Meta, a déjà indiqué un porte-parole, ajoutant que le groupe envisageait toutes les options, y compris celle de faire appel.
À noter que le deal Giphy a été un dossier particulièrement suivi rue de l'Industrie, QG de Sofina . En effet, avant son acquisition par Facebook, le holding détenait une participation de plus de 4% dans le roi du GIF. Ce qui, sur base de la valorisation d'alors, lui a permis d'empocher un peu plus de 16 millions de dollars. La décision du chien de garde britannique de la concurrence n'a toutefois aucun effet sur Sofina cette fois-ci, qui a déjà reçu sa part du produit de la vente. Seul Facebook en supportera les conséquences pécuniaires.
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