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analyse

Les marchés en mode #deletefacebook

Le groupe de Mark Zuckerberg a vu son réseau social perdre des utilisateurs en Europe. ©Photo News

Le nombre d’utilisateurs de Facebook et ses ventes ont augmenté moins que prévu au deuxième trimestre. Plongeon boursier historique pour le titre.

Deuxième effet Cambridge Analytica pour Facebook . Après avoir publié mercredi soir des résultats marqués par les conséquences du scandale de ce bureau d’analyses, le groupe de réseaux sociaux a vu son action chuter de 19% à la Bourse de New York ce jeudi.

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Quand l’affaire Cambridge Analytica avait éclaté, à la mi-mars, le titre Facebook avait chuté de 18% en sept séances. Jeudi, on a eu droit, en une seule journée, à un condensé de cette première déroute boursière.

125
milliards
Ce jeudi, ce sont plus de 125 milliards de dollars qui se sont évaporés en quelques minutes à l’ouverture de Wall Street.

À l’époque, le groupe américain avait vu sa capitalisation boursière fondre de près de 100 milliards de dollars en un peu plus d’une semaine. Mais jeudi, ce sont plus de 125 milliards de dollars qui se sont évaporés en quelques minutes à l’ouverture de Wall Street. Car entre ces deux épisodes boursiers désastreux, l’action Facebook avait rebondi de plus de 40%, les investisseurs ayant jugé que l’affaire Cambridge Analytica laisserait peu de traces. Ils avaient tort.

Et les analystes aussi. En mars, ces derniers estimaient que Facebook ne subirait qu’une baisse limitée du nombre de ses utilisateurs et ce, à court terme. Ils pensaient aussi que les revenus publicitaires ne pâtiraient pas trop de l’affaire. Ils se montraient davantage préoccupés par le risque régulatoire, c’est-à-dire la probabilité que les autorités adoptent des règles plus strictes à l’encontre des réseaux sociaux.

Rien de tel jusqu’à présent. Aux Etats-Unis, les élus sont toujours en train de décortiquer les réponses que Mark Zuckerberg et son équipe ont fournies aux questions posées lors de l’audition du patron de Facebook devant le Congrès en avril.

Par contre, le nombre d’utilisateurs du réseau social semble avoir continué à souffrir, au deuxième trimestre, des problèmes liés à l’utilisation des données personnelles. L’affaire Cambridge Analytica – une société d’analyse de données qui avait eu accès aux profils Facebook de dizaines de millions de membres du réseau sans leur consentement et avait ensuite travaillé pour la campagne électorale de Trump – avait été à l’origine d’un mouvement de retrait du réseau social, qui avait notamment rendu populaire le mot-clé "#deletefacebook" (supprime Facebook) sur internet.

D’avril à juin, le groupe technologique a vu le nombre d’utilisateurs quotidiens de son réseau grimper de 11%, moins que ce que les analystes espéraient. En Europe, le nombre de membres de Facebook a même diminué, ce qui serait dû à la réglementation plus stricte en matière de données personnelles depuis fin mai (le fameux Règlement général sur la protection des données, RGPD). Le chiffre d’affaires a quant à lui grimpé de 42%, là encore moins que prévu.

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"Quand 90% des analystes ont un avis d’achat, toute surprise négative provoque une correction disproportionnée."

Frank Vranken
Chef stratégiste chez Puilaetco Dewaay

En perdant 125 milliards de dollars de capitalisation boursière en un temps record, Facebook détient désormais un triste record. Il était précédemment détenu par Intel qui avait perdu 91 milliards de dollars de capitalisation en un jour en septembre 2000.

"Quand 90% des analystes qui suivent l’entreprise ont un conseil d’achat et que seulement 4% recommandent de vendre, toute surprise négative peut provoquer une correction disproportionnée", commente Frank Vranken, chef stratégistes de Puilaetco Dewaay. Une disproportion à la mesure de Facebook.

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