Bone Therapeutics s'attaque à l'arthrose du genou
La biotech carolo a enregistré des résultats cliniques favorables pour un nouveau traitement contre l’arthrose du genou, développé parallèlement à son portefeuille de thérapies cellulaires.
Du neuf chez Bone Therapeutics : la société carolo spécialisée dans la thérapie cellulaire osseuse a dévoilé ce mercredi les résultats prometteurs d’une étude clinique pour un nouveau traitement contre l’arthrose du genou.
Ce produit inédit, qui répond au nom de JTA-004, est différent des thérapies cellulaires en cours de développement au sein de la biotech wallonne. Il s’agit d’un viscosupplément qui vise à soulager les patients atteints d'arthrose symptomatique modérée du genou.
Cauchemar des personnes âgées, l’arthrose est une des maladies les plus typiques du troisième âge, même si elle touche aussi les personnes en surpoids ou les adeptes de certains sports intenses. "On parle de 250 millions de personnes dans le monde qui souffrent d’arthrose du genou. En Belgique, elles seraient 400.000", précise Thomas Lienard, le CEO de Bone Therapeutics.
Il n’existe pas de traitement curatif, ni même de remèdes qui permettent de retarder la destruction du cartilage. Les personnes atteintes doivent se contenter de solutions visant à soulager la douleur et la raideur des articulations touchées. Parmi celles-ci, des injections d’acide hyaluronique, une espèce de gel qui permet de lubrifier les articulations touchées par l’arthrose. Mais l’efficacité de ce traitement reste limitée en termes d’efficacité et de durée.
Le viscosupplément de Bone Therapeutics est également à base d’acide hyaluronique. Mais il est complété par d’autres composants: un agent antidouleur et anti-inflammatoire et une solution de protéines enrichie. "Le JTA-004 avait démontré dans les études précliniques in vivo et in vitro de meilleures propriétés anti-inflammatoires et un meilleur profil de lubrification que ce qui existe déjà sur le marché. Ce qui nous a poussés à lancer cette étude", détaille Thomas Lienard.
Lors de l’étude clinique menée sur 164 patients répartis aléatoirement entre un groupe de référence et trois groupes ayant reçu à des doses différentes du JTA-004, le nouveau produit a montré une réduction de la douleur supérieure au traitement standard.
"Ce produit était déjà dans la société lors de l’introduction en Bourse", explique de son côté le président de Bone Therapeutics, Jean Stéphenne. "On a maintenant des résultats d’étude assez probants, qui nous permettent de discuter avec les autorités et de préparer une phase 3. C’est un produit important pour Bone car pour l’étude clinique, une fois que le patient est enrôlé, l’observation est de six mois, contre un à deux ans pour les cellules souches."
"Ce produit était déjà dans la société lors de l’introduction en Bourse."
"On ne considère pas ce développement comme une distraction par rapport aux produits cellulaires, précise encore l’ancien patron de GSK Vaccines. C’est un développement raisonnable, qui ne demande pas des montants très élevés vu que le suivi du patient est plus court. On peut poursuivre ce développement sans se distraire des cellules souches, qui reste notre objectif principal. Il a été breveté. On poursuit le développement et on verra l’intérêt éventuel de l’industrie pharmaceutique pour ce produit."
L'Allob cryopréservé
Autre nouvelle importante dévoilée par Bone Therapeutics: la mise en place d'un processus de production optimisé pour la thérapie cellulaire Allob, utilisée dans le traitement des fractures avec retard de consolidation et la fusion vertébrale lombaire.
Ce produit phare de la biotech carolo est désormais "facile à fabriquer puisqu’on peut faire environ 100.000 doses avec un seul don de moëlle osseuse" explique Thomas Lienard.
"Tout l’aspect chaine d’approvisionnement est vraiment simplifié. Cela nous permet une production constante, stable, robuste, mais aussi moins chère. Une production plus facile à mettre à l’échelle", selon lui.
Deuxième avancée favorable à la futur commercialisation d’Allob: la cryopréservation. "Une fois que le produit est cryopréservé, on peut le conserver de façon très simple, on peut le stoker dans des hubs, des hangars à travers le monde, dans des hopitaux. C’est réellement un produit sur étagère. Cela simplifie les choses par rapport à ce qu’on connait en thérapie cellulaire, avec une logistique délicate" poursuit Thomas Lienard.
"Cela veut dire que les hôpitaux seront capables de stocker le produit et pourront l’utiliser quand ils en auront besoin. Ce qui est très important pour satisfaire les demandes" complète Jean Stéphenne.
"C’est réellement une avancée incroyable" ajoute encore Thomas Lienard. "Pour nous, le manufacturing est une plus grosse nouvelle que les résultats d’études cliniques. Dans les contacts que nous avons eus récemment, les industriels reconnaissent qu’une étape a été franchie" conclut le patron de Bone Therapeutics.
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