iSTAR Medical se lancera sur le marché en 2021 et envisage une IPO
La société de technologie médicale située à Wavre a déposé une demande d'approbation en Europe pour son dispositif contre le glaucome. Elle réfléchit à une entrée en bourse.
Après Hyloris et Nyxoah, iSTAR Medical? La petite entreprise wallonne de technologie médicale, qui développe un implant ophtalmique de nouvelle génération pour le traitement du glaucome (maladie dégénérative du nerf optique qui entraîne une perte progressive de la vision), envisage elle aussi une cotation sur Euronext Bruxelles pour assurer son avenir, même si aucune décision n’a encore été prise.
"C’est une des pistes que nous devons envisager. Parce que le marché est favorable et parce que nous avons une technologie qui sera comprise du grand public et qui représente une innovation vraiment intéressante", explique Michel Vanbrabant, le CEO de la société située à Wavre. "Donc, nous l’envisageons, même si la décision de faire une IPO dans un an ou deux n’a pas encore été prise aujourd’hui. Mais tout le monde nous conseille de le considérer."
Combattre le glaucome
Si le patron d’iSTAR Medical réfléchit activement à une entrée en bourse, c’est parce la société a reçu ces derniers temps des résultats cliniques qui ouvrent les portes du marché européen à son dispositif MINIject. Ce dernier est un implant sans principe actif que l'on introduit dans l’œil grâce à un injecteur dédié, afin de permettre le drainage et de combattre le glaucome. Fabriqué dans un matériau poreux, l’implant, peu invasif, n'entraîne pas de problèmes de fibrose, qui surviennent dans 25 à 30% des cas avec les autres dispositifs équivalents de traitement du glaucome. Plus de 90 millions de personnes dans le monde sont touchées par cette maladie, qui est la cause principale de cécité chez les adultes.
"Nous l’envisageons, même si la décision de faire une IPO dans un an ou deux n’a pas encore été prise aujourd’hui."
Les résultats à un an d’une étude multicentrique menée dans plusieurs pays européens ont montré que le MINIject , qui s’avère sûr, entraîne une réduction suffisante de la pression dans l’œil et constitue donc une option de traitement efficace pour les patients atteints de glaucome.
Cette étude confirme par ailleurs les bons résultats enregistrés dans un premier essai clinique, qui a révélé que seuls 5% des patients ayant reçu l'implant - dont certains avec un suivi de 18 et 24 mois - avaient nécessité une chirurgie secondaire du glaucome. "Les études montrent notamment que la courbe d’apprentissage avec l’appareil est très courte. Cela démontre que la technologie est finalement très facile à utiliser", se réjouit Michel Vanbrabant.
Vers une étude aux USA
Sur base de ces deux études et d'informations complémentaires, iSTAR a soumis récemment une demande pour le marquage CE. Une décision est attendue pour le début de l'année prochaine. "Sur base de cette future approbation, nous nous préparons à commercialiser dans plusieurs pays européens dans le courant de l'année prochaine", fait encore valoir le CEO. "Dans certains pays, il n'y a pas de remboursement spécifique prévu pour cette technologie particulière, donc on va pouvoir s'inscrire dans les systèmes de remboursement déjà en place et on va pouvoir commencer à vendre sans négocier un prix de remboursement. Dans d'autres, il y a un système qui est plus favorable et on va favoriser ces pays pour le démarrage. Nous restons une start-up, donc nous n'avons pas de moyens illimités pour déployer une force de vente. On va devoir privilégier les marchés dans lesquels il y a une plus grande concentration de centres qui proposent des chirurgies du glaucome."
L'entreprise étant située en Belgique, "elle se doit de considérer ce pays, même si ce n'est pas le plus facile. Je ne peux pas m'engager à un lancement en Belgique dès 2021", indique Michel Vanbrabant. Pour les Etats-Unis, les choses sont moins avancées, mais une demande pour une grosse étude doit être déposée d'ici la fin de l'année.
Il y a plus d'un an, iSTAR avait levé 40 millions d'euros. De nouveaux actionnaires belges (Gimv Health & Care Co-Invest et BNP Paribas Fortis Private Equity Belgium) et étrangers (LSP HEF 2 Holding et Earlybird Health) avaient rejoint les investisseurs initiaux (Capricorn Health-Tech, SRIW, SFPI, Investsud et quelques privés). La société compte aujourd'hui 26 personnes mais devra engager, surtout à l'étranger, pour assurer la commercialisation du MINIject.
"Le plan d'investissement et de déploiement se déroule comme prévu. On va continuer à produire à Wavre le coeur de notre technologie, c'est-à-dire l'implant. Nous avons investi dans un outil de production pour cela. Nous pourrons continuer pendant un certain temps, parce que nous avons pris la décision de prendre des partenaires pour développer les parties les moins stratégiques du produit, comme les injections de plastique", conclut le CEO.
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