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L'IRE se dote d'un cyclotron à cinq millions d'euros pour assurer son autonomie

Le nouveau cyclotron produit par IBA vient d'arriver à l'Institut national des radioéléments.

L'Institut national des radioéléments acquiert un nouveau cyclotron à cinq millions d'euros auprès d'IBA, pour être en mesure de produire lui-même les composants nécessaires à la médecine nucléaire. L'investissement global est de 30 millions.

Il est bien arrivé à Fleurus, ce mardi. "Il", c'est un cyclotron du modèle IBA 30 MeV. Et c'est l'Institut national des radioéléments (IRE) qui vient d'en faire la réception. Montant global de l'investissement: plus de 30 millions d'euros, dont cinq millions uniquement pour le cyclotron, revient-il à L'Echo. "Un investissement stratégique", qui marque une "étape décisive dans la volonté de l'IRE d'élargir ses capacités de production et de renforcer son autonomie". Dans quoi? La production de Germanium-68. On vous explique.

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Dit en termes compréhensibles, l'Institut national (belge) des radioéléments vient de s'acheter un cyclotron, un accélérateur de particules, qui sert à produire des radio-isotopes - c'est-à-dire des éléments radioactifs instables qui servent de traceurs, notamment pour fournir des renseignements sur le fonctionnement des organes - cela sert pour le diagnostic et les thérapies dans le domaine de la médecine nucléaire: oncologie, cancérologie, imagerie neurologique, etc.

Un petit Germanium

Ce fameux Germanium 68 (Ge-68, de son petit nom) est en fait la matière première qui sert à la fabrication de générateurs, que l'IRE commercialise, principalement aux États-Unis (son premier marché) et en Europe. Des marchés naissants se profilent également, en Chine, en Australie et en Amérique du Sud.

D'accord, mais pour faire quoi? L'Institut, basé à Fleurus, a pour activité principale la production de ces radio-isotopes, ou "radionucléides", qui servent, en particulier en ce qui concerne le Germanium 68, à réaliser des imageries médicales précises via les caméras PET, en particulier dans le diagnostic de cancers. Cet élément permet de détecter et de localiser des tumeurs, pour orienter et personnaliser ensuite les traitements pour les patients.

Cancer de la prostate, moteur de croissance

Une indication en particulier, le cancer de la prostate, constitue un marché en croissance pour IRE ELiT Radiopharma, une des deux entités de l'Institut, nous indique Bérénice Pignol, responsable de la communication pour l'IRE.

Or, il se fait que pour le Ge-68, l'IRE était jusqu'ici dépendant de deux fournisseurs externes, l'un aux États-Unis, l'autre au Canada. "En maîtrisant la production du Ge-68, l'IRE garantit non seulement la continuité de son approvisionnement, mais aussi la stabilité et la flexibilité nécessaires pour faire face à la demande en croissance". Et s'affranchit donc de ses fournisseurs, en l'occurrence.

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Du côté de l'IRE, la production (et donc l'autosuffisance pour produire ses générateurs) n'est espérée que courant 2026. D'ici là, plusieurs étapes restent à franchir, "dans les mois à venir": la construction de nouveaux laboratoires, les phases de validation de la production, et de mise en place des processus.

"L'arrivée du cyclotron IBA est un tournant significatif dans l'histoire de l'IRE", estime Erich Kollegger CEO de l'IRE, en concluant: "ce projet témoigne de notre capacité à innover, à diversifier nos activités et à maîtriser l'ensemble de la chaîne de production des radionucléides essentiels à la médecine nucléaire".

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