L'assureur P&V ouvre son capital aux particuliers
L’assureur a récemment renforcé ses fonds propres auprès de ses partenaires historiques. Son offre publique vers les particuliers n’a, elle, pas d’objectif financier.
En façade, cela ne change rien mais P&V a connu de gros changements internes ces derniers temps. P&V a en particulier mené cet été deux opérations destinées à renforcer ses finances.
Jusque-là, la coopérative vivait avec très peu de capital (511.000 euros) et beaucoup de réserves (2 milliards). En juin dernier, P&V a réalisé une augmentation de capital pour 44,9 millions d’euros, à laquelle ont pris part les coopérateurs historiques de la maison. La CEO Hilde Vernaillen les réunit sous l’appellation "société civile sociodémocrate". Plus précisément, il s’agit de syndicats et mutuelle socialistes (principalement la Centrale de l’industrie et du métal, la Centrale générale, Maison de la solidarité) ainsi que deux assureurs mutuellistes français, la Macif et la Maif.
En juillet ensuite, P&V a levé 390 millions d’euros par emprunt obligataire subordonné sur dix ans, auquel "tous nos partenaires historiques ont souscrit". Dans ces 390 millions, 160 millions d’euros sont de l’argent frais et 230 millions proviennent d’anciens emprunts émis en 2008-2009 (pour passer le cap de la crise) et en 2012 (pour racheter les actions Vivium qu’avaient acquises Macif et Maif en 2007, en appui à P&V). Ces emprunts étaient assortis à un taux moyen supérieur à 9%, alors que le nouvel emprunt servira 5,5%.
Ces opérations "renforcent nos fonds propres, stabilisent notre solvabilité (avant ces opérations, le ratio était de 175%, NDLR) et permettent d’aborder les éventuelles fluctuations futures. Car les ratios de solvabilité sont soumis à beaucoup de variations ces derniers temps." Et Hilde Vernaillen de renvoyer à la géopolitique volatile du moment, entre guerre commerciale, prises de position Donald Trump, Brexit, turbulences en Italie, etc.
"Renforcent nos fonds propres, stabilisent notre solvabilité et permettent d’aborder les éventuelles fluctuations futures. Car les ratios de solvabilité sont soumis à beaucoup de variations ces derniers temps."
"Ces apports financiers permettent aussi d’autofinancer la croissance future", ajoute la CEO. "Nous ne sommes pas cotés en Bourse, cela présente le gros avantage de pouvoir travailler sur le long terme mais cela implique que nous assurions nous-mêmes notre assise financière."
Offre aux particuliers
"L’idée est surtout de faire revivre la coopérative au sens premier."
Une troisième opération se mène actuellement avec l’ouverture du capital de la coopérative aux clients, au personnel et aux agents. L’assureur ne s’est pas fixé d’objectif financier pour l’émission de ces "parts C" de 1.000 euros. Il n’en attend pas forcément des tonnes. "L’idée ici est surtout de faire revivre la coopérative au sens premier, c’est-à-dire que les particuliers soient parties prenantes", dit la CEO. "Nous voulons engager davantage les clients, les faire participer à la vie de l’entreprise." Il est ainsi question d’un groupe de discussion sur la prévention, voire "de cocréation sur de nouveaux produits". Bref, de fonctionner comme une vraie coopérative.
Finis, les barèmes à l’ancienneté
P&V a aussi largement revu l’organisation des ressources humaines, au travers de conventions collectives de travail signées en juin. L’assureur a notamment harmonisé les différents statuts, qui s’étaient multipliés au fil des acquisitions et fixé un "cadre uniforme de travail". Finis, les barèmes automatiques liés à l’ancienneté, dorénavant les évaluations déterminent les progressions salariales, au-delà des minima prévus par le secteur.
"Nous voulons engager davantage les clients, les faire participer à la vie de l’entreprise."
L’assureur, qui emploie 800 personnes à Bruxelles et 600 à Anvers, a aussi développé le télétravail jusqu’à deux jours par semaine. Et un plan cafétéria a été mis route en septembre: le personnel peut convertir son 13e mois et éventuelles primes en, au choix, voiture, vélo, jours de congé, warrants et bientôt équipement IT.
Et puis la maison est passée, comme d’autres, en mode "agile": des équipes mélangées (business et IT) travaillent sur un même projet dont elles sont responsables de bout en bout, le tout sur des plateaux ouverts. On dit "new way of working", le dernier mantra des sociétés de services.
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