Les entreprises belges en pole au GP de Spa-Francorchamps
Si le Grand Prix de Spa coûte chaque année de l’argent au contribuable wallon, il permet aussi à une centaine d’entreprises belges de réaliser des affaires et de se faire une carte de visite à l’international.
À chaque édition du Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps, le débat est rouvert. Est-il ou non pertinent pour la Région wallonne de financer l’événement alors qu’année après année, les comptes sont dans le rouge.
Pour cette édition 2016, en raison de la montée en puissance du pilote belgo-néerlandais Max Verstappen et de l’arrivée de milliers de fans néerlandais, les comptes devraient néanmoins être plus proches de l’équilibre. "On essaye un maximum de rentrer dans les frais et je pense que cette année sera une très belle année. Je ne garantis pas que l’on y arrivera, mais on essaye toujours de faire au mieux pour organiser un beau GP avec le moins de dépenses possibles", explique Sophie Maes, sales manager de Spa Grand Prix, le promoteur de l’événement.
Quoi qu’il en soit, pendant que certains sortent leurs calculettes, une bonne centaine d’entreprises belges, souvent locales, s’activent sur et à côté du circuit. Certaines d’entre elles travaillent en sous-traitance pour la F1, d’autres directement avec certains partenaires de l’événement et d’autres encore directement pour Spa Grand Prix.
C’est le cas de Sodaphi Services, cette entreprise de la région liégeoise active depuis 8 ans déjà sur le Grand Prix via ses filiales. Dont SoEvent principalement, chargée de tout ce qui est aménagement (VIP, logistique, guichet, éclairage circuit, bureaux, etc.) "On a un contrat global", précise Ludovic Martello, gérant de Sodaphi Services. L’entreprise est également active pour une partie du catering avec SoFood et avec sa division graphisme avec laquelle elle s’est par exemple occupée de l’affiche ou de la mise en page des badges.
C’est ce genre de contrats qui bénéficient à des entreprises locales et qui ne sont pas pris en compte lorsque l’on additionne les coûts et les gains de l’événement pour la Région. Pour Sodaphi, le GP de Francorchamps est un gros contrat, mais n’est pas pour autant son plus gros client. Bosch, Pirelli ou Shell sont des clients tout le long de l’année et ont plusieurs événements. Le Grand Prix est lui un bon one shot et représente une "partie de notre chiffre d’affaires annuel, mais on ne vit pas sur le Grand Prix", poursuit Ludovic Martello.
Une belle vitrine
C’est un des autres effets de l’événement: la vente de l’image de la Wallonie et de la Belgique passe aussi par la promotion des entreprises locales à l’étranger. Shell est par exemple l’un des plus gros clients de SoEvent et c’est sur le GP que les deux sociétés ont appris à travailler ensemble. "On a fait le Mans avec Shell cette année. Spa c’est une belle vitrine auprès des marques étrangères. Ça donne une belle carte de visite et une garantie de sérieux de notre travail", confirme Ludovic Martello.
Sur le GP, il y a en effet des gros contrats à aller chercher. Il y a par exemple des machines à louer qui sont relativement chères. La sécurité renforcée est assurée par Protection Unit. Les écrans géants, un "gros poste", sont fournis par la société wavrienne Medialed. Spa Grand Prix doit également construire 4 tribunes supplémentaires en plus des 4 permanentes, ce qui n’est pas donné. C’est AIB-Vinçotte qui "réceptionne" ces tribunes. À chaque fois, les promoteurs tentent de privilégier des entreprises nationales. "On essaye de travailler avec des Belges et de rester raisonnables dans les budgets car on travaille avec l’argent wallon", explique Sophie Maes.
Des sociétés étrangères participent évidemment à la fête mais elles suivent pour la plupart le plateau de la Formule 1 dans tous les pays. "Elles viennent quand même avec un bon esprit. Elles sont conscientes du fait que la Région wallonne subsidie le GP et donc elles essayent de renvoyer l’ascenseur. Tout ce qui est sous-traité l’est principalement à des sociétés belges", assure encore Sophie Maes.
En 2015, la Région a dû contribuer au GP à hauteur de 6,78 millions d’euros. Le cachet demandé par la Formule 1 est important, un coût fixe et confidentiel négocié en dollars que la Région reste visiblement prête à payer au grand bonheur de ces nombreuses entreprises actives sur le Grand Prix.
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