Standard de Liège: trois renforts, dont Nacer Chadli, après la défection de Fornieri
Il a beaucoup été question cette semaine du financement du club du Standard de Liège et de son bras immobilier. Aujourd’hui, Bruno Venanzi sort des fumigènes et siffle la fin de la première mi-temps. Il dévoile à L’Echo la composition de sa future équipe aux commandes de l’immobilière recapitalisée.
L’opération a eu lieu le 30 octobre dernier, en toute discrétion. L’Immobilière du Standard de Liège SRL, fondée en 2018, tenait alors une Assemblée Générale visant à cadrer une nouvelle augmentation de capital indispensable à la pérennité des projets en développement actuellement sur la table.
Parmi les nouveaux investisseurs alors réunis au sein de l’immobilière par et autour de Bruno Venanzi, le président actuel – et actionnaire à 99% du club de foot (Standard de Liège SA, 12 millions de capital), on trouve la société anonyme Solico, qui fait quasi partie des meubles depuis la première heure comme locataire d’une des 30 loges du stade de Sclessin; mais aussi Nacer Chadli et le professeur Jean-Yves Reginster (ULg). "Ce dernier a accepté d’augmenter sa participation initiale en reprenant la place laissée vacante par Francesco Fornieri", nous confie Bruno Venanzi.
Si on ne présente plus Nacer Chadli, l’international belge de renom qui joue actuellement en Turquie ('Istanbul Başakşehir), on sait trop peu qu’il est né et a fait ses classes à Liège, où il a déjà investi dans l’immobilier. Pour lui, on ne change donc pas une équipe qui gagne.
Idem pour la Solico, aujourd’hui dirigée par Evelyn Demarche. Depuis 1955, cet acteur de premier plan du sérail immobilier liégeois a construit et vendu plus de 10.000 biens sur son terrain de jeu principautaire.
Enfin, le professeur Jean-Yves Reginster (ULg) est un éminent médecin, mondialement reconnu dans sa spécialisation et primé à plusieurs reprises. Il est également, depuis de nombreuses années, administrateur du Standard de Liège, dont il connaît en détail la musculation et les os, creux ou durs.
Inutile de revenir sur cette défection du patron de Mithra, dite de dernière minute, longuement motivée et commentée en tout sens par les médias ces derniers jours. Le plus important, aux abords du stade Maurice Dufrasne, est que le nouvel apport financier conjoint de Nacer Chadli, du professeur Reginster (ULg) et de la S.A. Solico permet de faire monter le capital de l’Immobilière à 7.308.000 euros.
"Jean-Yves Reginster a accepté d’augmenter sa participation initiale en reprenant la place laissée vacante par Francesco Fornieri"
Pour rappel, la nouvelle faîtière immobilière avait scellé en mars dernier le contrat de rachat du stade au club sous forme d’un droit de superficie de 40 ans. "Les acomptes sont déjà payés. Et le solde doit être versé pour le 30 juin au plus tard. Ce sera fait courant juin après augmentation de capital de la SRL Immobilière du Standard à hauteur de 6 millions d’euros", nous confiait alors Bruno Venanzi. Il aura donc fallu attendre quelques mois de plus... et quelques turbulences de dernière minute à l'atterrissage, début novembre.
Rêves de brique
En 2016 déjà, Bruno Venanzi avait esquissé pour L'Echo une première fois les contours détaillés de ses rêves en briques rouges. Et évoqué la création d'un groupe privé d'investisseurs immobiliers dont il ferait partie. Mais depuis, les choses ont, comme souvent, pris plus de temps que prévu. Sans toutefois hypothéquer le projet. "Techniquement, le stade n’appartenait pas au Standard de Liège. Mais nous avons mis fin de manière anticipative au leasing en cours (avec la SPI, NDLR) pour pouvoir le racheter, ce qui a un peu plombé les comptes du club l’année dernière", expliquait le patron en mai dernier, en plein confinement.
À ce moment, si le club avait racheté son vieux stade en se mettant momentanément dans le rouge, c’était pour pouvoir le revendre – vite et mieux – à son bras immobilier. "Et permettre à celui-ci de trouver les investisseurs pour financer les nouveaux développements, car les banques n’ont aucune latitude pour prêter de l’argent à des clubs de foot", nous confiait-il alors.
Pour être précis, l'enveloppe globale de l'opération avoisinait 12 millions d'euros, dont quelque 8,5 millions reversés par l'Immobilière pour le droit de superficie du stade à la S.A. Standard de Liège, comme stipulé dans les garanties de financement transmises fin mars à la Commission des Licences en vue de décrocher le précieux sésame, chose acquise depuis. "Une partie de cette enveloppe – environ 2,5 millions –devait servir au rachat de toutes les factures qui concernaient déjà le nouveau projet de stade, de ses abords et annexes, dont les diverses études et les frais d’architectes d’Assar. On a également budgété 800.000 euros pour le rachat des maisons bordant l’esplanade du stade", rappelle le patron.
Pour piloter tout cela, le nouveau Conseil d’Administration mis en place sera désormais composé d’Evelyn Demarche (Solico), Axel Witsel, Nacer Chadli, Jean-Yves Reginster (Standard de Liège), Damien Darche (administrateur indépendant), Juan Rizzo (Balteau SA), Michaël Markowicz (CIM Immobilier), Sacha Feytongs (Standard de Liège SA), Bryan Whitnack (expert financier, Standard de Liège SA) et Bruno Venanzi, bien sûr. "Soit un panel polyvalent et motivé composé de spécialistes de l’immobilier tous azimuts, du football mais aussi de la gestion", commente Bruno Venanzi.
Celui-ci y ajoute en prime les partenaires professionnels qui travailleront sur les projets en cours: "Aux côtés des bureaux Assar, Greisch et Stibbe, respectivement architectes, ingénieurs et avocats, nous nous sommes également adjoint l’expertise de la société Immo-Pro (Wavre), spécialisée dans la maîtrise d’ouvrage déléguée et le contrôle des chantiers (quantity surveyor)".
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