YouTube Shorts vous paie pour attirer vos contenus
Davantage séduire les jeunes créateurs de contenus pour pallier le tassement du marché publicitaire, telle est la volonté de YouTube Shorts. Au passage, il ouvre aussi les hostilités avec TikTok.
Youtube s'arme contre le ralentissement du marché de la publicité numérique, non sans tenter au passage d’égratigner son concurrent TikTok.
Comme elle l'a annoncé à l'automne dernier, la plateforme de vidéos courtes YouTube Shorts lance ce mercredi son nouvel incitant financier pour les créateurs de contenu, que TikTok pratique déjà.
Via une participation aux revenus publicitaires liés à leurs vidéos, elle compte attirer les créateurs chez elle plutôt que les voir aller sur la plateforme concurrente.
Selon le cabinet Apptopia, TikTok était en 2022 l'application la plus téléchargée: 672 millions de fois, contre 656 millions l’année précédente. Pendant la pandémie, elle a connu une croissance de 180%, principalement auprès de 15-25 ans.
Nicky Rettke, vice-présidente de la gestion des produits chez YouTube, évoque, dans le Financial Times, 1,5 milliard de "spectateurs" connectés mensuellement à Youtube Shorts.
La séduction de nouveaux jeunes utilisateurs est justement l'enjeu de ces entreprises technologiques confrontées à un marché de publicité en ligne qui, dans un environnement macroéconomique compliqué, tend depuis quelques mois à ralentir.
"YouTube Shorts, c'est un mécanisme pour protéger des revenus publicitaires bien plus larges."
Ben Foster, directeur associé de l'agence média The Kite Factory, estime dans le FT que YouTube Shorts est aussi crucial dans les efforts d'Alphabet, maison mère de Google et donc YouTube, pour maintenir sa domination en tant que moteur de recherche, alors que ces nouvelles générations s'éloignent de Google. "YouTube Shorts, c'est un mécanisme pour protéger des revenus publicitaires bien plus larges", explique-t-il.
TikTok vs YouTube
Le système développé par TikTok passe par le Creator Fund. Les créateurs de contenus avec plus de 10.000 abonnés et 10.000 vues en 30 jours peuvent donc prétendre à une rétribution. Selon certains rapports, TikTok verse entre 20 et 40 dollars par million de vues.
Alphabet introduit ce mercredi un système plus ambitieux, mais les créateurs de contenu soucieux de profiter de ce système, jusque-là réservé aux formats de vidéos plus longues via le YouTube Shorts Fund, doivent accepter les nouvelles conditions avant le 10 juillet.
Contrairement à TikTok, ils doivent posséder au moins 1.000 abonnés, mais plus de 10 millions de vues en 90 jours.
La rémunération qu'ils percevront ne visera que les vidéos publiées après acceptation des conditions. Pas de rétroactivité donc.
Autre précision: la part rétribuée variera si la vidéo utilise ou non une musique. L'utilisation d'une musique sous licence aura pour conséquence qu'une partie des parts bénéficiaires ira aux détenteurs des droits sur cette musique, mais les créateurs toucheront quand même 45% des revenus.
L'Amérique puritaine
Quoi qu'il en soit, le système a déjà ses détracteurs, notamment sur les conditions d'accès jugées trop sévères et trop dictées par le puritanisme américain soucieux de ne pas froisser les annonceurs. On a, en effet, déjà vu des annonceurs déserter Twitter pour s'opposer à sa politique de contrôle des contenus.
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