Le schisme est réel sur cette question: PS et Ecolo plaident pour une réduction du temps de travail à 32 heures par semaine. Le PTB va plus bas encore. Les trois autres partis ne sont pas d’accord.
La réduction du temps de travail reste un net marqueur gauche/droite. Le PTB est le plus ambitieux, avec la volonté d’introduire progressivement une semaine de 30 heures sans perte de salaire (à temps plein) et avec embauches compensatoires “pour dégager du temps pour la famille et les loisirs, lutter contre le burn-out, l’usure au travail et créer de nouveaux emplois”. Concrètement, un test serait d’abord initié dans le secteur public. Priorité est accordée aux travailleurs plus âgés et aux métiers pénibles. Les entreprises privées seraient encouragées à adopter le système via un soutien financier avec pour objectif de généraliser la mesure à l’ensemble du monde du travail.
PS et Ecolo plaident également pour réduire le temps de travail. Les deux partis visent une semaine de quatre jours, soit 32 heures par semaine, pour un temps plein, avec maintien du salaire et embauches compensatoires. Le PS veut y aller progressivement. Première étape: une réduction collective et concertée du temps de travail à 35 heures pour les plus de 50 ans et à 32 heures pour les plus de 55 ans avec maintien des acquis sociaux. Les métiers pénibles (infirmière par exemple) seraient également concernés, même avant 50 ans. Les modalités seraient négociées dans les secteurs. Le secteur public et le non-marchand doivent montrer l’exemple, selon le PS. Le privé serait encouragé à leur emboîter le pas via des réductions de cotisations sociales.
Très proche, Ecolo plaide pour tendre vers les 32 heures, progressivement “avec maintien du salaire net pour les bas et moyens salaires et embauche compensatoire” et diminution des cotisations sociales pour les employeurs. La mesure serait concrétisée en priorité pour les métiers pénibles ou flexibles, comme dans les titres-services et les secteurs liés aux soins.
Pour leur part, ni Les Engagés ni le MR ne vont dans le sens d’une réduction du temps de travail. Les libéraux plaident pour davantage de liberté de négociations entre employeurs et employés pour aménager le temps de travail, notamment en développant le compte-carrière au sein de l’entreprise (par exemple, convertir la prime de fin d’année en temps pour un congé à prendre plus tard).
Enfin, DéFI applique deux démarches de réduction de temps de travail avec réduction de salaire: l’une avec une compensation partielle par le versement anticipé d’une partie de la pension légale (avec, comme corollaire, une réduction de la pension définitive), l’autre sans compensation, mais avec maintien des prestations de retraite définitives.