Les sept avantages d'une banque de fonds en ligne
En Belgique, quatre banques en ligne proposent un vaste éventail de fonds d’investissement. On peut résumer en quatre mots les avantages des investissements en ligne: large choix et frais limités.
Binck, Keytrade Bank, MeDirect et Deutsche Bank sont les quatre banques en ligne qui proposent des fonds en Belgique. Si l’idée d’ouvrir un compte à l’étranger ne vous fait pas peur, vous pouvez également jeter un œil à la banque néerlandaise DeGiro.
1. L’absence de frais ou des frais de transaction forfaitaires
Si vous achetez un fonds auprès d’une grande banque traditionnelle, vous risquez de payer jusqu’à 3% de droits d’entrée. Et plus votre investissement est important, plus les frais sont élevés. Les banques de fonds en ligne, en revanche, fonctionnent soit sans frais de transaction, soit avec des frais forfaitaires. Ainsi, chez Deutsche Bank et MeDirect, toutes les transactions – achat ou vente – sont gratuites. Chez Keytrade, vous devrez payer 9,95 euros par achat, quel qu’en soit le montant. Enfin, Binck supprime les droits d’entrée à partir d’un investissement de 500 euros et à la revente, les frais varient entre 9,75 et 24,75 euros, ce dernier tarif s’appliquant à partir d’un montant de 25.001 euros et par tranche de 50.000 euros.
Pour certains fonds cependant, il n’est pas possible d’obtenir la gratuité des frais d’entrée, car les gestionnaires ne l’autorisent pas. Il s’agit notamment des fonds de Degroof Petercam, Carmignac, Ethenea et Flossbach von Storch, dont les droits d’entrée se montent à plus ou moins 1%.
2. Un compte-titres gratuit ou pas cher
Les banques traditionnelles facturent des frais de garde annuels. Si vous achetez des fonds maison, ces frais sont parfois offerts. Chez Keytrade, MeDirect et Binck, les comptes-titres sont d’office gratuits. Chez Deutsche Bank, il vous en coûtera 8 euros par ligne, avec un maximum de 80 euros par an. Pour les clients qui utilisent les services DB Personal Banking, les frais de garde sont toutefois compris dans l’offre.
Les banques en ligne se rémunèrent au moyen des rétrocessions, soit la partie des frais de gestion que les gestionnaires reversent aux distributeurs.
Absence de frais de transaction, compte-titres gratuit… les banques en ligne sont-elles devenues des institutions caritatives? Non, bien entendu. Elles se rémunèrent grâce aux rétrocessions, c’est-à-dire la partie des frais de gestion que les gestionnaires reversent aux distributeurs. Ces rétrocessions ne sont en effet pas interdites par MiFID 2 s’il s’agit de pures plates-formes en ligne (MeDirect, Binck, Keytrade) ou en cas de conseils indépendants (comme Deutsche Bank, qui préfère cependant parler de conseils "impartiaux"). La nouveauté, c’est qu’à la fin de l’année, les banques doivent émettre une facture qui reprend entre autres les montants précis payés par le client sous forme de rétrocessions.
3. Une aide dans le choix du fonds qui vous convient
Parmi les quatre banques citées, seule Deutsche Bank fournit des conseils. "Nous conseillons nos clients sur la base de leur profil de risque, leurs connaissances des produits financiers, leurs objectifs, etc.", explique le porte-parole de la banque Jean-Michel Segers. Deutsche Bank a établi une liste de fonds recommandés appelée "Best Advice". Ces fonds peuvent être choisis dans le cadre d’un plan d’épargne de fonds dans lequel vous devez verser au minimum 100 euros par mois et par fonds.
Chez Keytrade, il est possible de composer un plan d’épargne de fonds "à la carte", à côté des plans "prêts à l’emploi". Par exemple, le plan d’épargne "audacieux" comprend un fonds d’actions d’Invesco, complété par des fonds mixtes de DNCA et Carmignac, ainsi que par des fonds obligataires d’UBP et Franklin Templeton. Keytrade indique que cette sélection est effectuée par des experts boursiers. Mais il ne s’agit pas de conseil à proprement parler: "la composition du plan se fait à l’initiative du client et non pas sur la base d’une recommandation ou d’un conseil de Keytrade", peut-on lire. La banque MeDirect propose, elle aussi, des portefeuilles modèles.
Binck, de son côté, met plusieurs outils à la disposition des investisseurs, dont un s’avère particulièrement pratique: un graphique indiquant la valeur intrinsèque d’un fonds, ce qui permet de le comparer à d’autres. On peut ainsi obtenir une image (au sens propre) non seulement des prestations historiques, mais aussi de la manière dont le fonds a résisté aux turbulences du passé. La possibilité de comparer les fonds avec des trackers apporterait une valeur ajoutée supplémentaire.
4. Un large choix de fonds
Avec ses 1.818 fonds, Deutsche Bank offre le choix le plus vaste, même si le nombre de gestionnaires (29) est le plus limité. La raison? Deutsche Bank ne se lance pas à la légère dans une collaboration avec une société de gestion de fonds et exige par exemple que son (futur) partenaire affiche un palmarès offrant suffisamment de recul. Les derniers élargissements de sa gamme datent de 2016, avec l’arrivée des fonds durables de Funds for Good et l’offre pléthorique de Nordea.
Deutsche Bank aime dès lors parler de partenariat. Lorsqu’un partenaire est accepté, la banque propose à la vente pratiquement tous les fonds de ce gestionnaire enregistrés en Belgique. Résultat: les clients ont le choix par exemple entre les variantes de capitalisation (dividendes réinvestis) et de distribution (paiement de coupons), entre la version en euros et celle en dollars, etc. Parmi ces 1.818 fonds, on trouve donc beaucoup de fonds semblables, mais dans différentes variantes.
Les autres banques, quant à elles, proposent entre 600 et 700 fonds, souvent avec un seul produit par gestionnaire. Ici et là, on tombe sur un fonds moins connu au palmarès intéressant. Exemple: le Britannique Polar Capital propose un fonds biotech classé 5 étoiles par Morningstar. Il est possible de l’acheter chez MeDirect. Chez Binck, la perle rare s’appelle Share Euro Selection, un fonds émis par Degroof Petercam Asset Services à Luxembourg, mais géré par le stratège de Comgest Laurent Dobler, qui s’est forgé une solide réputation en matière de sélection d’actions. Cette année encore, la valeur du fonds a augmenté de 8%, ce qui est plus qu’honorable vu son focus sur les actions européennes.
5. Un large choix de gestionnaires
Binck propose le plus large choix de gestionnaires, soit 76 sociétés de gestion de fonds différentes. Attention: il se peut que le nombre communiqué par les banques en ligne diffère du chiffre repris dans notre tableau. Cette différence s’explique par le fait que nous considérons la maison mère et ses filiales (éventuelles) comme une seule et même entité.
Les grands noms de l’univers des fonds comme Invesco, Fidelity, BlackRock, JPMorgan et Carmignac se retrouvent dans l’offre des quatre banques. Parmi les acteurs belges, Degroof Petercam Asset Management est également omniprésent. Les courtiers en ligne réservent d’ailleurs une place de choix à leurs compatriotes. Les fonds des gestionnaires belges Vector AM, Mercier Vanderlinden, Value Square, Capfi Delen Asset Management, Aphilion et Orcadia AM (Etienne de Callataÿ) sont disponibles auprès de plusieurs banques de fonds.
Chez Binck, il y a moyen d’acheter le fonds immobilier ShelteR Invest Real Estate Low Volatility. ShelteR est une société luxembourgeoise créée par le Belge Bénédict Peeters, qui vise à obtenir du rendement tout en limitant les risques. Chez Binck encore, on trouve 12 fonds de la société belgo-luxembourgeoise Candriam.
Soulignons enfin que tous les fonds enregistrés en Belgique peuvent en principe être achetés dans toutes les banques. Mais si ces fonds sont en vitrine et accessibles en un clic de souris, c’est encore plus facile.
6. L’accès à un plan d’épargne
Trois des quatre banques en ligne proposent des plans d’épargne de fonds. Leur principal avantage? Les investissements sont exempts de toute forme d’émotion, car on effectue le versement systématiquement le même jour de chaque mois. Autre avantage: les gestionnaires ne facturent pas de frais d’entrée. Il faut dire que les fonds sont des produits idéaux pour des plans d’épargne, car ils permettent d’acheter des fractions de fonds. Le fonds mixte dynamique NN (L) Patrimonial Aggressive affiche par exemple une valeur intrinsèque de plus de 2.700 euros. Avec un plan d’épargne, il est possible d’acheter 1% d’une part.
MeDirect constate que l’intérêt pour ses plans d’épargne de fonds calqués sur ses portefeuilles modèles augmente chaque année. "En 2017, les flux entrants dans les portefeuilles modèles ont augmenté de 20%", explique Wim Wuyts, de MeDirect.
Binck ne propose actuellement aucun plan, mais ceci pourrait changer. "Nous sommes en train d’étudier la possibilité de lancer des plans d’épargne, vu que de nombreux clients demandent à pouvoir entrer par étapes, avec de plus petits montants", confirme Fadwa Lahssini, de Binck.
7. L’accès aux trackers
Il est de notoriété publique que les banquiers n’aiment pas trop les trackers (bon marché), car dans ce cas, il n’y a pas de rétrocession. Les quatre banques en ligne proposent cependant un vaste choix de trackers. Chez Deutsche Bank, la gamme compte 500 fonds indiciels, contre plus de 600 chez Binck et pas moins de 5.000 chez Keytrade.
Avant d’investir dans un fonds géré activement, prenez le temps de vérifier s’il n’existe pas un tracker bon marché comparable.
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