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Benoît Nihant: "Je ne rêve que de ce qui est possible"

45 ans/Études à l’ULG (ingénieur commercial)/ Chef de projet durant sept ans chez Cockerill-Sambre/Change radicalement de vie: deux ans chez Wittamer en tant qu’"ouvrier volontaire"/ En parallèle, débute ses premières créations chocolatières dans son garage/Premières commandes: La Villa Lorraine et Comme Chez Soi/Aujourd’hui, il dispose de cinq boutiques (Liège, Ixelles, Awans, Embourg et bar à cacao à Liège). Et aussi, un point de vente au Japon.
©Dieter Telemans

Vous souvenez-vous de votre premier job et votre premier salaire?

Un job étudiant non rémunéré. Mon premier salaire, je l’ai touché chez Cockerill-Sambre.

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Vos parents vous donnaient-ils de l’argent de poche?

Oui, cinq euros chaque semaine. Je les économisais notamment pour acheter une raquette de tennis très onéreuse.

"Quand on se lance dans un métier, il faut y aller à fond. Mais aussi, étape par étape. Et quand le premier pas est franchi, ne plus regarder en arrière. Ce qui est fait est fait."

Le conseil

Quelles sont les choses pour lesquelles vous achetez sans vraiment compter?

Les voyages. Je travaille directement avec des producteurs de fèves de cacao et je me déplace pour les rencontrer. Au Pérou, en Équateur, au Honduras, au Guatemala, à Madagascar. Et aussi au Japon où j’ai un point de vente, un pays où le chocolat est devenu un véritable phénomène de société.

Vous devenez millionnaire subitement. Votre vie change-t-elle?

Pas du tout. Ma vie, à la fois professionnelle et familiale, me satisfait pleinement. Mon activité est passionnante, elle me permet de créer et de voyager. Et de plus, mon épouse Anne est également complice de mon métier.

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Votre pire achat?

Une machine. Quand j’ai commencé à travailler le cacao, je disposais d’outils sur mesure mais assez désuets. J’ai acheté alors en Chine une machine dont j’espérais beaucoup. Une catastrophe. Elle est partie, neuve, à la mitraille…

Dans son portefeuille: "Outre les cartes nécessaires, j’y ai glissé celles de fidélité des compagnies aériennes avec lesquelles je vole, mon assurance rapatriement (on ne sait jamais) et aussi celle indiquant ma dioptrie au cas où je perdrais mes lunettes."
Dans son portefeuille: "Outre les cartes nécessaires, j’y ai glissé celles de fidélité des compagnies aériennes avec lesquelles je vole, mon assurance rapatriement (on ne sait jamais) et aussi celle indiquant ma dioptrie au cas où je perdrais mes lunettes." ©Dieter Telemans

Pour vous, le vrai luxe dans votre vie, c’est quoi?

Partager ma passion avec mon équipe, aussi enthousiaste et motivée que moi.

Le prix des fèves de cacao ne cesse d’augmenter: cela vous pose-t-il un problème que vous devez répercuter sur vos prix?

Le message actuellement propagé évoque effectivement une pénurie de notre matière première. Ce n’est pas une vraie affirmation. Si l’on constate que de plus en plus de pays sont consommateurs de chocolat, il est aussi vrai qu’il existe aujourd’hui davantage de pays producteurs comme l’Inde et le Vietnam. Mais le prix est dicté par les cours de la bourse et par les narcos très actifs dans ce secteur. Les Etats-Unis essayent d’ailleurs de faire reculer ce trafic. Mais l’on peut aussi travailler avec des ONG qui œuvrent avec des planteurs. J’ai d’ailleurs, dans ce sens, un projet au Pérou.

Lors de tout acte d’achat, comparez-vous les prix? Êtes-vous un acheteur impulsif ou réfléchi?

Cela dépend pour quoi. Pour le plaisir, les vacances, je ne réfléchis pas trop à mes dépenses. Pour les cadeaux, non plus. Dans mon métier, pour l’achat des fèves, on ne négocie jamais le prix. Ce sont les Bourses de Londres et de New York qui les imposent. Mais l’on peut acheter en direct chez des planteurs, sans intermédiaire. Dans ce cas, c’est la famille qui détermine le prix.

Votre dernière petite folie d’achat?

Je joue au hockey. Je viens d’acheter un stick de professionnel.

En cinq chiffres
  • 5,5: "Notre machine qui écrase les fèves est composée de 5,5 tonnes de granit."
  • 100%: "Mon épouse et moi détenons totalement notre entreprise."
  • 12: "Le nombre de partenaires-planteurs avec qui nous travaillons. Nous sommes très fidèles pour nos achats."
  • 2002: "La date de notre mariage. Nous partageons la même passion, la même sensibilité, mais pas les mêmes goûts."
  • 2006: "L’année où j’ai créé mes premières recettes dans mon garage, celle aussi de l’ouverture du premier magasin (à Embourg) et de mes contacts avec deux restaurants célébrissimes, La Villa Lorraine et le Comme chez Soi. Une année très importante."

Un objet que vous ne vendrez jamais?

La montre de mon père. Je ne la porte plus. Mais quand j’étais jeune, elle fut un porte-bonheur.

Y a-t-il des comportements liés à l’argent qui vous insupportent?

En voyage, la proximité de certains touristes, des "nouveaux riches" qui se croient tout permis.

Rêvez-vous d’un achat mais que vos finances rendent impossible?

Je ne rêve que de ce qui est possible. Pour mon travail, j’ai développé la société et souhaite la maintenir à une taille raisonnable, ce qui permet d’avoir une vie "normale".

Estimez-vous qu’il y a des produits, des services, dont les prix sont exagérés?

Les carburants dont les prix impactent le prix de revient. Et puis, les taxes aussi.

Dans votre maison, quelle est la pièce où vous avez le plus investi?

La cuisine. C’est un lieu de vie très lumineux, où l’on reçoit également les amis après avoir cuisiné pour eux.

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