La Région wallonne a lancé, début novembre, un nouvel outil en ligne appelé Quickscan. Il permet d’évaluer en quelques clics la performance énergétique de votre habitation et les éventuels travaux possibles pour améliorer celle-ci. Un outil pratique, mais qui ne remplace pas pour autant le certificat de performance énergétique des bâtiments (PEB), désormais obligatoire en cas de vente ou de location d’un bien. Est-il pour autant plus fiable? Comment le calcule-t-on?
Concrètement, ce PEB a pour objectif de comparer de manière standardisée et objective les performances énergétiques des logements, des bâtiments sur le marché, sur la base des mêmes critères. Si le but est identique, il existe toutefois plusieurs modèles de certificat PEB, dépendant de l’affectation du bien et de la date du dépôt de la demande de permis d’urbanisme.
Deux modèles selon l’âge du bien
Il coexiste donc un modèle pour les biens dits neufs, dont la demande de permis a été déposée après le 1er juillet 2008 à Bruxelles et après le 1er mai 2010 en Région wallonne, et un modèle pour les biens plus anciens, dont la demande de permis a été déposée avant le 1er juillet 2008 en Région bruxelloise et avant le 1er mai 2010 en Wallonie, qu’ils aient été rénovés ou non.
"Le PEB ‘travaux’ pour les biens neufs ou rénovés doit répondre à des objectifs en termes énergétiques."
Le premier modèle est émis par un responsable/conseiller PEB, le second par un certificateur résidentiel. Le responsable établit le PEB sur la base des données relevées lors des visites de chantier, des informations transmises par l’architecte et l’entrepreneur, tandis que le certificateur doit suivre un protocole de collecte des données précis lors d’une visite sur place du bien. "On différencie le certificat PEB pour les biens existants, qui est plus un état des lieux, du PEB ‘travaux’ pour les biens neufs ou rénovés, qui, lui, doit répondre à des objectifs en termes énergétiques", détaille Sophie Gobiet du département PEB Travaux de Bruxelles Environnement. Concrètement, si vous devez rénover ou construire un bien, c’est un responsable ou conseiller PEB qui supervisera votre chantier. Si votre bien existe déjà, c’est à un certificateur qu'il faudra faire appel.
Une fois les données récoltées, elles sont encodées chacune dans un logiciel différent, mais dont les méthodes de calcul sont très similaires. Ce qui génère donc des résultats sur une échelle de A à G. "Il existe quelques petites différences entre les Régions, concernant notamment l’échelle de cotation, qui va du A++ en Wallonie jusqu’au G, alors qu’elle s’étend du A au G à Bruxelles, mais cela ne veut pas dire qu’un bien A++ wallon est mieux isolé qu’un bien A à Bruxelles. Le logiciel pour encoder les données diffère aussi selon les Régions. Mais la méthode de calcul est identique puisqu’on étudie les mêmes paramètres", explique un certificateur PEB chez UP HOME PEB.
Les principaux critères
De nombreux paramètres sont pris en compte pour déterminer la performance énergétique: superficie, degré d’isolation des parois de déperdition, type de chauffage et d’énergie, système de ventilation, besoins en chaleur pour produire l’eau chaude sanitaire, consommation d’énergie des auxiliaires, consommation d’énergie des systèmes de refroidissement, besoins en chaleur du logement, pertes de l’installation de chauffage, présence de panneaux solaires, autoproduction d’électricité et pertes de transformation.
"Le certificateur visite le bient afin d’y récolter une série d’informations comme le type de bâtiment, les surfaces de déperdition, les caves, etc."
"Le certificateur visite le bien afin d’y récolter une série d’informations comme le type de bâtiment, les surfaces de déperdition, les caves, etc. On caractérise ensuite toutes ces parois pour voir si elles sont bien isolées ou non (toit, murs, plancher, châssis…). Puis on calcule la surface, la taille de la maison, des parois... In fine, on s’attaque aux systèmes de chauffage, d’eau chaude sanitaire, de ventilation, de récupération de chaleur, etc. Quel est le type de chaudière, sa puissance, son rendement? On procède de la même manière pour chaque poste", détaille le certificateur.
L’un des critères déterminants est celui de la surface totale des parois en contact avec l’extérieur. Pour le même volume chauffé, avec des compositions de parois et un système de chauffage identique, une maison quatre façades consommera nettement plus qu’une maison deux façades (mitoyenne). Il en va de même pour les appartements "exposés", comme les penthouses, soit ayant quatre parois en contact avec l’extérieur et un appartement confiné (entre d’autres appartements).
Durée de validité et coût
Une fois établi, le certificat a une durée de validité de 10 ans maximum, sauf si une modification est effectuée et concerne une caractéristique énergétique du bien. Par exemple, le remplacement d’une chaudière, des châssis, etc.
Le passage d’un certificateur n’est pas gratuit. Le coût de cette certification varie selon la taille du logement. "Il faut compter environ 130 euros pour un appartement deux chambres. Pour une maison, on parle de minimum 200 euros. On estime le prix moyen à 1 euro du mètre carré", détaille-t-il.
Fiabilité
Le certificateur récolte toutes sortes de données lorsqu’il visite le bien. Mais il demande également toujours au propriétaire de donner un maximum d’informations, de documents, de factures relatives à son bien (isolation, chaudière, etc.) afin d’être le plus précis possible. "Plus on a de documents, plus c’est précis. Si on n’a aucun document, aucune preuve acceptable, il est plus difficile d’estimer le coût des consommations réelles du bien pour son occupant, car le PEB sera moins précis", explique le certificateur. "Dans le cas où tout est renseigné, notamment grâce au dossier d’interventions ultérieures (DIU), le certificat est très fiable et très utile", ajoute le certificateur.
Mais tout dépend également de l’occupant du bien et de ses propres consommations en énergie. Le certificat PEB est un indicateur, il s’agit d’une consommation théorique en énergie primaire. Cela ne correspond donc pas à la consommation réelle de l’habitation. "Le but du PEB n’est pas de prévoir les consommations, mais de comparer les bâtiments et d’estimer, sur la base de valeurs fixes et standardisées, le comportement type d’un bâtiment. En réalité, la consommation dépend plus de ses occupants et de leur mode de vie", prévient Sophie Gobiet.
"En réalité, la consommation dépend plus des occupants et de leur mode de vie."