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Pas de panique pour les taux hypothécaires

Le mécanisme de contrôle des banques en fonction du profil de risque de leur portefeuille hypothécaire ne devrait pas beaucoup impacter les taux d’emprunt proposés aux clients. En tout cas, pas de manière générale.
©ANP XTRA

Pas de panique! C’est le message que les banques veulent faire passer auprès des candidats emprunteurs: les nouvelles mesures de contrôle prudentielles prévues par le gouvernement pour éviter les risques constitués par les emprunts à quotité (rapport montant emprunté/valeur de l’habitation) supérieure à 80% ne vont pas spécialement impacter les taux d’emprunt hypothécaire. En tout cas, pas de manière générale.

Le mécanisme qui a été imaginé par la Banque nationale de Belgique, retenu par le gouvernement et approuvé par l’Europe ne repose plus, comme il en a d’abord été question, sur un examen "crédit par crédit" mais sur une analyse globale du portefeuille de crédit hypothécaire des banques ou organismes de crédit. Là où les banques auraient dû, dans la première mouture présentée par la BNB, constituer des réserves supplémentaires pour chaque crédit à quotitité supérieure à 80% accordé, c’est leur profil de risque général qui sera examiné.

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Or la plupart des banques disposent déjà d’un portefeuille de crédits hypothécaires bien équilibré. Comme l’explique Rodolphe de Pierpont, porte-parole de la fédération bancaire Febelfin , "les autorités insistent depuis de nombreux mois sur la nécessité d’assurer un octroi de crédit responsable et durable et ces paramètres sont déjà bien intégrés au sein du secteur. Nous ne nous attendons certainement pas à un impact sur tous les crédits, au contraire."

"Nous ne nous attendons pas à un impact sur tous les crédits, au contraire."

Rodophe de Pierpont
porte-parole de Febelfin

Même son de cloche chez Belfius, qui affirme que le nouveau mécanisme ne devrait avoir qu’un impact "particulièrement limité" sur les taux des crédits hypothécaires. Il n’est pas à exclure que les petits organismes de crédit, qui font des emprunts hypothécaires à quotité élevée leur fonds de commerce et qui risquent donc de faire sonner le radar de la BNB, ne doivent répercuter les nouvelles mesures sur les taux offerts à leurs clients.

Et encore... Le marché du crédit hypothécaire est hyper concurrentiel en Belgique, il n’est donc pas certain que le mécanisme de contrôle pousse ces banques à revoir leur grille tarifaire.

"Même à supposer que la mesure ait un impact pour l’une ou l’autre banque, il est impossible de dire s’il y aura un quelconque mouvement. Et quand bien même mouvement il y aurait, rien ne dit qu’on peut faire un lien direct avec les mesures en question, poursuit Rodolphe de Pierpont. Il faut se rappeler que les taux sont chez nous nettement plus déterminés par la politique monétaire de la Banque centrale européenne qu’autre chose."

La BCE avant tout

Or la BCE continuera de mener une politique monétaire très accomodante tant que l’inflation ne fait pas son retour. Le marché anticipe néanmoins toujours une fin du programme d’achats de la banque centrale en décembre et une première remontée des taux de référence de la zone euro vers le milieu de l’année prochaine, ce qui aura forcément un impact sur les taux hypothécaires.

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Le leader du crédit hypothécaire en Belgique, BNP Paribas Fortis, table pour l’année 2018 sur une hausse graduelle et modérée de 50 points de base des taux.

Ulrike Pommée, porte-parole de Belfius, insiste également sur le fait que le taux dépend également de nombreux autres facteurs en dehors de la quotité empruntée.

De fait, outre le niveau des taux longs sur le marché obligataire, qui font la pluie et surtout le beau temps, depuis plusieurs années, sur le niveau des taux hypothécaires, le profil de l’emprunteur reste un critère primordial. Ce n’est pas seulement la proportion d’argent frais qu’il peut mettre sur la table et donc sa quotité d’emprunt qui sont examinées par les banques. Elles font également attention au rapport entre la charge d’emprunt et les revenus (pas plus de 30% idéalement), et/ou au revenu net disponible après charge d’emprunt.

Ajoutons encore que les emprunteurs qui souscrivent toute une série de produits annexes auprès de la banque dans laquelle ils concluent un crédit hypothécaire (compte à vue, assurances-incendie et solde restant dû) obtiennent de meilleurs taux.

L’impact de ce contrôle renforcé du crédit hypothécaire sur les prix devra donc être mesuré dans quelques mois. Mais si les taux sont (enfin) remontés, il ne sera pas possible de déterminer avec certitude la part de responsabilité du gouvernement.

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