Lors du premier confinement du printemps 2020, l'on craignait une grave crise du marché immobilier. Mais tout s'est déroulé de manière totalement différente. Selon le baromètre des notaires, le prix des maisons a augmenté de 5,7% en Belgique l'année dernière. Pour les appartements, l'augmentation a atteint 6,8%.
Cependant, les experts immobiliers s'attendent à des augmentations de prix plutôt modestes en 2021 et 2022. C'est ce qui ressort de la nouvelle enquête menée auprès de 22 spécialistes dans le cadre du Guide immobilier. Ils prévoient une hausse comprise entre 1 et 2% par an - ce qui correspond à l'inflation attendue - tant pour les maisons que pour les appartements, et ceci dans les trois Régions.
Le panel n'identifie plus une hausse des taux comme une grande menace pour le marché immobilier.
Le marché est principalement soutenu par les conditions exceptionnellement favorables auxquelles la plupart des Belges peuvent encore emprunter, indique le panel. Selon la Banque nationale, les taux hypothécaires ont encore baissé pour atteindre un plus bas historique de 1,59% au troisième trimestre 2020. À titre de comparaison, en 1982, l'année de la dévaluation du franc belge, ce taux d'intérêt avait atteint un sommet de 14,32%. Le panel n'identifie plus une hausse des taux comme une grande menace pour le marché immobilier.
- 6 manières de financer votre rénovation
- Quand démolir devient plus intéressant que rénover
- Les rénovations qui nécessitent un permis d'urbanisme
Le Guide Immobilier, ce samedi 20/2, gratuit avec L'Echo. Consultez ici un aperçu du magazine.
Une grande partie de la population ne ressent pratiquement pas, voire même pas du tout, l'impact de la crise du coronavirus. Et puis il y a toujours Tina (There is no alternative). Les comptes d'épargne et les obligations ne rapportent plus rien. La chute soudaine des marchés boursiers de 35% au début de la crise du coronavirus a frappé les esprits.
"L'effet TINA, combiné à des taux d'intérêt réels négatifs (les taux d'intérêt sont inférieurs à l'inflation), encourage de nombreuses personnes, dans un climat d'incertitude, à investir dans l'immobilier résidentiel à des fins locatives», note Koen De Leus de BNP Paribas Fortis. En même temps, de plus en plus de Belges doivent rester locataires, car ils ne peuvent pas suivre la hausse des prix de l'immobilier.
Par ailleurs, de plus en plus de personnes désirent une maison avec jardin ou un appartement avec une grande terrasse. L'offre ne suit pas la demande sur ce type de logements. Les vendeurs sont souvent des personnes plus âgées pour qui une visite chez le notaire ou l'accueil de candidats à l'achat n'est pas une priorité face aux risques de transmission du coronavirus.
Prudence
Les prévisions prudentes sont cependant la conséquence de la crainte dans le chef de plusieurs experts suite à la (trop) importante hausse des prix. Selon la Banque nationale de Belgique, la surévaluation du marché immobilier belge a presque doublé en un an, pour atteindre 13,5%.
Lire aussi | La surévaluation du marché immobilier a doublé
Les experts ne craignent toutefois pas un crash dans l'immédiat. Ils prévoient une hausse annuelle de 2,1% pour les maisons et de 1,6% pour les appartements au cours des cinq prochaines années.
Banques
Les banques ont également révisé à la hausse leurs prévisions négatives sur les prix qui dataient du confinement. La fourchette négative de -2 à 0% a été relevée à -1 à +3%. KBC et Belfius sont clairement moins optimistes que BNP Paribas Fortis et ING. C'est moins le cas pour leurs attentes 2021 (+0,7 à 2%).