A la fin de leur carrière, les salariés belges peuvent espérer toucher en moyenne 326 euros de pension complémentaire, d'après une enquête réalisée par Aon auprès de 210 employeurs totalisant 300.000 salariés.
En effet, le capital moyen perçu, après avoir cotisé en moyenne 188 euros par mois, est de 130.000 euros. De quoi mettre du beurre dans les épinards face à une pension légale qui n'offre que 71% du son dernier salaire net, voire nettement moins pour certaines catégories professionelles, ou la pension légale plafonne à 52% du dernier salaire net. "C'est très peu et c'est la raison pour laquelle une absence de plan de pension équivaut à une forte baisse du niveau de vie après le départ à la pension", signale Aon. Grâce à la pension complémentaire, le travailleur peut espérer avoir une pension allant jusqu'à 84% de son dernier salaire (dans les cas les plus favorables).
L'étude d'Aon montre d'ailleurs de fortes disparités dans les taux de remplacement des pensions suivant les catégories professionnelles. Avec la pension légale, un ouvrier bénéficie ainsi du taux de remplacement le plus favorable: 80%, contre 71% ppour un employé, et 52% pour un cadre (sur base des revenus nets). Grâce à la pension complémentaire, ces taux peuvent grimper à respectivement 87%, 84% et 71%, note Aon.
Les plans de pension complémentaire touchent aussi de plus en plus de travailleurs. Leur proportion est passée de 70% à 75% en quatre ans. Mais il y a de fortes disparités entre secteurs. La banque et l'assurance offrent les plans de pension les plus généreux, alors que les secteurs à main d'oeuvre ouvrière intensive, comme le métal et la logistique, sont en queue de peloton.
Les pensions complémentaires sont néanmoins actuellement sous pression, notamment parce que les taux d’intérêt restent bas sur les marchés financiers. "Il est donc important pour les Belges de prendre des mesures pour anticiper leur retraite. Seuls 9% des belges suivent de près leur plan de pension alors qu'en vérité, les pensions sont basses et les pensions complémentaires ne sont plus juste un bonus, elles deviennent indispensables", dit Aon.
"Seuls 9% des belges suivent de près leur plan de pension alors qu'en vérité, les pensions sont basses et les pensions complémentaires ne sont plus juste un bonus, elles deviennent indispensables"
Le risque pèse sur les épaules du travailleur
Aon constate par ailleurs que la baisse des taux entraîne que le rendement de plus en plus faible est supporté de plus en plus souvent par les travailleus eux-même. 83% des plans de pensions sont basés sur des charges fixées (l'employeur verse un montant fixe prédéterminé). IL ne s'engage donc plus à avoir constitué un capital prédéterminé à la fin de la carrière de son employé. Le risque repose donc sur les épaules de ce dernier, au travers de l'évolution des taux. Evolution qui est mauvaise...
Aon préconise, pour contrer ce phénomène, d'opter pour un plan de pension "cash balance", un plan hybride qui se situe à mi-chemin entre le plan basé sur un objectif à atteindre et le plan basé sur des charges fixées. Il ne représente actuellement que 3% des plans de pension.